Tour du monde des danses traditionnelles Le rythme des peuples, épisode 5 : Amérique du Sud
Des danseurs de Frevo à Olinda, Brésil (CC by Preifetura de Olinda)
Pour l'avant-dernier épisode de notre tour du monde des danses traditionnelles, direction l'Amérique du Sud, où du Brésil à l'Argentine en passant par Cuba, les danses se multiplient en rythme.
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Terre de danses par excellence, l’Amérique du Sud recèle en trésors dans le domaine et a fait des émules partout dans le monde : tango, samba, salsa pour les plus connues y sont nées. Le phénomène de créolisation intense en Amérique Latine et aux Caraïbes a fait se croiser les cultures amérindiennes, africaines et européennes (la péninsule ibérique ainsi que l’Europe de l’Est). Trois exemples : l’Argentine, le Brésil, Cuba pour les Caraïbes.
ARGENTINE
Bailecito : danse métisse hybridant les cultures européennes et incas, danse de couple sur un rythme ternaire qui se répète trois fois. Les danseurs arborent un foulard et miment la parade amoureuse.
Boleadoras : danse spectaculaire rythmée par le zapateto (frappe des pieds) et les bolas (armes de jet utilisées par les gauchos).
Chamamé : à la fois danse de couple et musique rurale, le chamamé pourrait être la figure même de la danse et la musique argentine tant son héritage représente toutes les facettes de la culture argentine : tout à la fois indien guarani, espagnol, italien, caribéen et africain.
Chacarera : danse en 6/8 aux sons de la guitare, du charango et du bombo. Un cercle de filles et un cercle de garçons exécutent des rondes en faisant alternativement des petits et des grands tours, les filles font tournoyer leurs jupes (zarandeo) tandis que les garçons frappent des pieds.
Cuarteto : danse de couple née dans la région du Cordoba. Le cuarteto se rapproche du tango avec la présence du violon, de l’accordéon et du piano ainsi qu’un un héritage musical espagnol et italien.
Malambo : danse du gaucho argentin, danse réservée aux hommes, se danse seul malgré les pas de pivots et les planeos, mouvements du compas avec jambe tendue au sol. Célébrée surtout dans le nord en lieux et place du festival de Laborde, dans la région du Cordoba.
Murga : danse de carnaval originaire d’Espagne qui s’est implantée dans le Rio de la Plata, au nord de l’Argentine. Inspirée du carnaval de Venise et de la Comedia del Arte, elle se rapproche de la zamba et du candomblé et mêle voix et percussions dont le bombo.
Tango : danse de couple à deux ou quatre temps mélangeant trois styles de danses : tangos, milongas, valses. Né à la fin du XIXème siècle dans le Rio du Plata et à Buenos Aires ainsi que dans la capitale uruguayenne, le tango est une danse sur tempo lent à pas glissés, accompagnée d’un orchestre à cordes et du son du bandonéon.
Zamba : danse à deux qui mime la passion amoureuse avec une première phase de séduction avant la conclusion. Les danseurs exhibent des mouchoirs qui miment les sentiments. Héritière de la zambacueca péruvienne.
BRESIL
Baion : danse lente avec jeux et balancements d’épaules et de hanches.
Batuque : danse cousine du candomblé, region afro-brésilienne.
Bossa nova : popularisée dans les années 1960, la bossa vient de la samba-chanson qui sévit dans les années 1920à 1950 et qui intègre le boléro, mouvement lent, romantique voire nostalgique.
Capoeira : danse de combat, art martial afro-brésilien qui se danse en groupe avec des improvisations individuelles.
Candomblé : danse rituelle mêlant le vaudou et le macumba (culte afro-brésilien). Musique percussive grâce à la cuica (l’instrument à friction de la samba), la paire de cloches à vaches dite l’agogo et l’atabaque (tambour africain).
Choro : danse qui précède la bossa et la samba appelé au début la polka-lundu, soit une autre manière de danser et jouer de la polka avec un orchestre à cordes (composé de la fameuse guitare à 7 cordes, du bandolim, du cavaquinho) et d’instruments à vents (clarinette notamment) ainsi que des percussions comme le pandeiro.
Forro : danse de bal du Nordeste avec pour instruments l’accordéon (Portugal), le triangle et le tambour. Sorte de rock-samba.
Frevo : cette danse inspirée des marches militaires et de la polka se rapproche de la capoiera avec pour points d’appui des ombrelles ou des parapluies. Donne lieu à des chorégraphies individuelles sur des rythmes frénétiques.
Jongo : à l’origine, danse rituelle issue de la culture candomblé qui s’est transformée en danse urbaine se concentrant essentiellement sur la région de Rio.
Lambada : danse corps à corps avec déhanchements et ondulations des épaules. Elle se rapproche aujourd’hui du zouk.
Lundu : danse collective héritée des esclaves bantos du Congo et d’Angola, hybridation entre rythmes portugais (introduction de la mandoline) et batuque. Ronde au sein de laquelle une femme (les hommes regardent en principe sauf s’ils y sont invités) improvise.
Matchiche ou Maxixe : la plus ancienne danse de couple du Brésil dite « tango brésilien » apparue à la fin du XIXème siècle, inspirée du tango, de la habanera, de la polka. Danse langoureuse.
Maracatu : danse de carnaval avec chant et percussions. Coexistent le maracatu rural de la région du Pernambouc qui abrite Récife ainsi que le maracatu de baque virado (maracatu dit de plusieurs nations).
Samba : proclamée danse officielle du Brésil par le dictateur Getulio Vargas, elle est un mélange de maxixe et de folklore de Bahia, le premier morceau connu étant « Pelo Telefone » (1916).
CUBA
Cha-cha-cha : mambo simplifié au tempo plus lent qui fit fureur à New-York. La vogue du mambo et du cha-cha-cha découle du latin jazz et explose dans les années 1940 et 1950.
Conga : danse créole cubaine, le conga signifie en espagnol « la congolaise » et désigne une danse de carnaval. Cette danse serpentine se danse à la queue leu leu en se tenant par la taille et en frappant du pied au 4ème temps. Indifféremment nommée conga ou comparsa (« mascarade » en espagnol).
Danzon : danse créole de salon jouée la première fois en 1879 à Matanzas par un orchestre de cuivre.
Habanera : surnommée la « contredanse créole », la habanera tire son nom de la Havane. Rythme binaire et syncopé pour cette danse née au XIXème siècle qui s’est propagée par la suite dans toute l’Europe. Danse de salon jouée par les orquestras tipicas et les charangas francescas soit des orchestres mariant piano, violon, flûte, güiro, clarinette.
Mambo : naît au début du XXème siècle de la fusion de la rumba et du jazz. Perez Prado, compositeur et chef d’orchestre cubain sera à l’origine de la « mambomania » aux Etats-Unis grâce à son Mambo N°5.
Rumba : apparue à Cuba au XIXème siècle, cette danse percussive et syncopée d’origine africaine s’est propagée comme danse de salon avant de fusionner avec le jazz des années 1930 notamment en débarquant à New-York. Connue pour ces mouvements chaloupés des hanches et des épaules, la rumba se danse en couple face à face sans se toucher.
Salsa : le terme « salsa » proviendrait d’un « son » de 1926 intitulé« Echala Salsita », (balancez la sauce !). La salsa d’aujourd’hui est née à New-York dans les années 1960. Danse de couple qui consiste à dessiner des cercles successifs sur 8 temps avec un temps de pause sur les 4ème et 8ème.
Son : l’ancêtre de la salsa, danse en couple et à contretemps sur un rythme accéléré de 6 temps.
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