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20 ans de découvertes musicales Bon anniversaire "Les Femmes s'en mêlent"
Le festival "Les Femmes s'en mêlent" fête ses 20 ans cette année dans toute la France, du 23 mars au 8 avril. L'occasion de revenir sur vingt ans de découvertes musicales, exclusivement féminines.
Le 8 mars 1997, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, est organisée à Paris la première édition du festival Les Femmes s’en mêlent : une soirée unique consacrée à la scène rock indépendante féminine. Au cours des vingt années suivantes, le festival a pris une belle ampleur : la durée est maintenant de plus de deux semaines, les artistes accueillies viennent du monde entier, et les concerts ont lieu partout en France et même à l’étranger lors de plusieurs éditions. Allant du folk à l’électro, la programmation inclut des têtes d’affiches reconnues et de nombreux jeunes espoirs qu’il fait bon découvrir. On y a entendu Kim Gordon (de Sonic Youth), Cat Power, M.I.A., Feist, Brigitte Fontaine, Isobel Campbell et, souvent pour la première fois, Christine and the Queens, Courtney Barnett, Emilie Simon, Emily Jane White, Jeanne Added, Mirel Wagner, Soko…
L’édition 2017 ne manquera pas aux engagements du festival : des découvertes à foison partout en France. A Paris, les concerts ont lieu du 27 au 31 mars dans quatre salles différentes. En province, 22 villes accueilleront les artistes du 23 mars au 8 avril. Keren Ann sera la tête d’affiche, faisant figure de grande sœur au milieu de jeunes talents venus de France et d’ailleurs. Nous vous recommandons particulièrement l’électro inventive d’Austra, la harpe enchanteresse d’Emilie & Ogden, la voix profonde de Nilüfer Yanya et la pop rêveuse de Sóley.
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>> La programmation 2017 en écoute (Spotify)
En attendant, et pour fêter un bel anniversaire à ce festival essentiel, découvrez ci-dessous notre sélection d'artistes révélés par le festival et plus bas sur la page une playlist pour écouter leur musique.
20 ans de festival en 15 artistes
1999: Meira Hasher
Meira Asher est une artiste israélienne multi-disciplinaire au parcours complexe et atypique. Elle étudie la musique classique indienne à Bénarès, ainsi que les danses et chants traditionnels du Ghana qu’elle enseignera également. En parallèle de sa carrière académique, elle s’implique dans de nombreux projets artistiques –diverses installations, un film documentaire sur les enfants soldats– et sort quatre albums entre 1997 et 2004. La musique de Meira Asher, sombre et torturée, est considérablement marquée par son vécu, parcourue de percussions, de scansions politisées et de sons industriels.
1999 & 2003: Holden
Irlande, 1997. Deux Parisiens exilés, la chanteuse Armelle Pioline et le guitariste Mocke fondent le groupe Holden, nom qui rend hommage au personnage Holden Caulfield du roman L'arrache-cœur de Salinger. Ils font le choix de chanter en français et de jouer une musique qui prête à la mélancolie. Le tout est à la fois poétique, relaxant et transporte vers d'autres horizons.
Ils ont sorti 5 albums mais n'ont vraiment connu le succès qu'avec Chevrotine, en 2006. Leur dernier album paru, Sidération, date de 2009.
2001 : Ikue Mori
Ikue Mori a vingt-quatre ans lorsqu’elle s’installe derrière la batterie du groupe no wave DNA, instrument qu’elle apprend à jouer pour l’occasion. Nous sommes à la fin des années 1970, et la musicienne va évoluer au fil des années et des projets dans l’underground new yorkais. Forte d’une renommée grandissante, elle devient à l’aube des années 1990 une figure importante de la scène expérimentale américaine, notamment en tant qu’ « exploratrice » des percussions électroniques. Depuis, elle multiplie les albums en solo ou en collaboration, au sein du label Tzadik.
2002 & 2004 : - Shannon Wright
Shannon Wright est américaine et a enregistré onze albums dont un en duo avec Yann Tiersen en 2004. Le dernier vient de paraître. Elle est donc chanteuse, guitariste et pianiste. Son chant est habité, elle passe de l'acoustique à l'électrique, de l'intimiste au rageur, ou réussit l’alliance des deux à la fois. En live, elle installe sa présence sur scène au piano ou à la guitare seulement accompagnée d'un batteur.
2003 & 2007 : Lisa Germano
Née dans une famille de musiciens, Lisa Germano apprend très tôt le piano et le violon et fait une première carrière en tant que violoniste pour de nombreux artistes parmi lesquels Simple Minds. C’est son troisième album, Geek the Girl, sorti en 1994 sur le label 4AD, qui l’impose comme une artiste féminine majeure. A travers ses compositions subtiles et ses textes très personnels, Lisa Germano plonge l’auditeur dans l’intimité même de sa pensée. Sa dream pop mélancolique oscille entre moments grinçants, sombres et inquiétants et atmosphères plus lumineuses, cotonneuses et éthérées. Elle est portée par une voix un peu cassée dont la douceur enveloppante contraste avec l’amère ironie et la noirceur de certains textes.
2005 & 2007 : Electrelane
Electrelane, ce sont quatre filles dans le vent. Le groupe s'est formé à Brighton en 1998, elles ont enregistré cinq albums, le dernier datant de 2007. Elles composent une musique entraînante, mélodique et saturée à la fois, digne de Sonic Youth. On y entend de la guitare bien sûr, mais aussi de l'orgue et même du saxophone. Leurs voix se mêlent pour un chant parfois à la limite du faux mais d'autant plus touchant. Hélas, Electrelane n'est plus en activité depuis une tournée de reformation en 2011.
2006 : Vashti Bunyan
C’est en 1970 que paraît Just Another Diamond Day, petite perle de folk britannique intimiste et délicate signée Vashti Bunyan. Devant le peu de succès que rencontre l’album, l’artiste décide de mettre fin à sa carrière musicale. Les décennies passent et Just Another Diamond Day gagne petit à petit le statut d’album culte, avant d’être réédité en 2000. L’enthousiasme provoqué par cette réédition est relayé par une jeune scène folk américaine (Joanna Newsom, Devendra Banhart…). Cette renaissance artistique fait l’objet de deux nouveaux albums (en 2005 et 2014), après plus de trente ans d’absence.
2007 : The Slits
The Slits est un groupe londonien formé en 1976 sur les cendres de The Flowers of Romance (formation dans laquelle a joué Sid Vicious), en pleine ère punk. Les quatre musiciennes forment une alternative féminine forte au sein d’un mouvement post-punk en plein essor, à l’instar de leurs coreligionnaires de The Raincoats. Leur premier album Cut sorti en 1979 est aujourd’hui encore une référence, et reste représentatif de la vague créatrice britannique de cette fin de décennie, mêlant l’urgence du punk au dub alors naissant. En 2005, le groupe se reforme pour une série de tournées à travers le monde avant de sortir un dernier album en 2009, Trapped Animal.
2007 : Marissa Nadler
L’Américaine Marissa Nadler est passée au festival en 2007, année de sortie de son magnifique album Songs III: Bird On The Water. Son folk gothique, sa voix de mezzo-soprano et ses mélodies intemporelles ont séduit le public, révélant une personnalité musicale d’une grande délicatesse. Mais ne vous y trompez pas : rien de mièvre dans ses chansons qui tendent plutôt à une certaine noirceur teintée de mystère.
2008 : Laura Marling
Le 19 avril 2008, Laura Marling vient présenter son premier album, Alas I cannot swim, sur la scène de la Maroquinerie dans le cadre du festival Les Femmes s’en mêlent. Le public français découvre alors cette Anglaise de dix-huit ans au jeu de guitare impeccable, à la maturité musicale et vocale étonnante. Son premier disque sonne déjà comme un classique de la folk music. Il est foisonnant et riche d’ornementations (chœurs, cordes ou même chants d’oiseaux) tout en évitant l’écueil de la préciosité. Elle devait par la suite réaliser cinq autres albums magnifiques à la hauteur de ses premières ambitions.
2009 : St Vincent
L’Américaine Annie Clark, alias St Vincent, crée une pop féminine originale et un brin théâtrale qui évoque entre autres le travail de Kate Bush. Ses deux premiers albums, Marry me (2007) et Actor (2009) sont marqués par l’influence du jazz vocal, de la chanson américaine, et aussi de Sufjan Stevens avec lequel elle a collaboré en tant que guitariste. Ils alternent hymnes pleins d’énergie et morceaux plus lents, amples et soyeux, portés par une voix exceptionnellement claire, tantôt caressante tantôt impérieuse, le tout orné de riches orchestrations de cordes et d’instruments à vent. St Vincent prendra par la suite un net virage à la fois rock et électro avec Strange Mercy en 2011 et St Vincent en 2014.
2010 : Soap&Skin
Soap&Skin est le nom de scène de l’Autrichienne Anja Plaschg. En 2009, cette jeune pianiste et violoniste de dix-neuf ans réalise, quasiment seule, Lovetune for vacuum, un coup d’essai qui est aussi un coup de maître. Sous des oripeaux et une ambiance très gothiques, Soap&Skin cache des talents précoces et affirmés de compositrice inspirée aussi bien par Aphex Twin que Rachmaninov ou Arvo Pärt. Ses morceaux se déploient avec lenteur, solennité et un sens certain de la dramaturgie. Certains, purement instrumentaux, sont proches de la musique de film et créent une atmosphère étrange et inquiétante. D’autres, d’apparence plus banale, simplement piano/voix, sont transcendés par l’interprétation bouleversante et le chant intense et habité de la jeune femme.
2010 & 2014 : Olöf Arnalds
L’Islandaise Ólöf Arnalds a suivi une formation classique en violon et chant avant d’apprendre seule la guitare. Elle a tourné avec le groupe électronique Múm, a reçu le soutien de Björk, a collaboré avec un membre du groupe Sigur Rós… bref, elle est un membre actif de la communauté musicale islandaise. Elle accompagne sa voix à la grâce enfantine d’une guitare discrète pour un folk épuré, en islandais ou en anglais. Sa recherche de la simplicité juste fait d’elle une descendante de Vashti Bunyan.
2012 : My Brightest Diamond
Derrière le nom de My Brightest Diamond se cache Shara Worden, auteure, compositrice, chanteuse et multi-instrumentiste. De formation classique, elle a tourné pendant un temps avec Sufjan Stevens, comme elle originaire du Michigan. D’une grande créativité, alliant puissance vocale, originalité et finesse d’interprétation, elle est une artiste à suivre.
2013 : Melissa Laveaux
Melissa Laveaux est Canadienne, née à Montréal de parents haïtiens. Nourrie de chanson française, de jazz ou de musiques du monde, elle écrit en anglais, français ou créole haïtien des chansons folk, blues ou pop, toujours chargées d’une belle énergie. Son passage au festival coïncide avec la sortie de Dying Is a Wild Night, un album justement salué par la critique et qui lui apporte la reconnaissance du public qu’elle mérite amplement.
2015 : Sallie Ford
Sallie Ford, chanteuse et guitariste, vient de Portland, ville américaine réputée pour sa scène rock. Sur ses deux premiers albums, elle était accompagnée du groupe The Sound Outside, composé de garçons, dont un contrebassiste. Les deux albums suivants sont parus seulement sous son nom. Elle a démarré dans un style vestimentaire et musical très rock'n’roll des origines, elle évolue maintenant dans une veine plus pop (et accompagnée uniquement de filles !).
Playlist
Par Alice, Aurélia et Clément (médiathèque Marguerite Yourcenar) et Aurélie (bibliothèque Parmentier)