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BD
La tour de Bab-el-Oued
Edité par Dargaud - paru en 2017
A Alger, l'eau monte et les lieux de culte sont inondés. Et ni les Juifs, ni les Catholiques, ni les Musulmans ne souhaitent prier ensemble. Un album sur l'intolérance religieuse, la faillite des religions et du vivre-ensemble. ©Electre 2018
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La Tour de Bab-El-Oued
Cette BD est pour moi l'une des meilleures de la série. L'on retrouve notre chat du rabbin dans cette nouvelle aventure qui se passe à Alger, du côté de Bab-El-Oued le célèbre quartier pied noir. Depuis que Zlabya, la fille du rabbin, a eu son bébé, le chat se sent délaissé. Comble de malheur, deux adorables chatons (qui ont fui la mosquée pour une raison que l'on découvrira peu après) frappent à la porte, font craquer sa maîtresse et lui volent son lait. Le félin erre dans les rues où il observe de surprenantes tractations interconfessionnelles. La mosquée étant inondée, l’imam Sfar rencontre son cousin le rabbin Sfar pour lui demander si ses fidèles pourraient prier dans son temple. Mais la synagogue se remplit d’eau à son tour. Les deux hommes doivent alors réfléchir de concert pour trouver une solution à leur problème. Tout devrait opposer ces compagnons d’infortune mais, dans le fond, ils s’aiment bien. Lorsqu’ils déambulent bras dessus, bras dessous en devisant sur leurs cultes respectifs, ils paraissent être les meilleurs d’amis du monde, même si l’un mange casher et l’autre halal. Dans cet album, l'auteur Joann Sfar décrit très bien la bêtise de certains hommes religieux. On assiste ainsi à la débâcle du rabbin Sfar et de l'imam Sfar, alors que leurs idées se rejoignent. Mais les extrémistes des deux bords ont tenu des discours enflammés aux croyants. Ce qui provoque des réactions de rejet et d’obscurantisme chez les fidèles qui vont s'en prendre au chat du rabbin. Et oui, il faut bien un coupable, alors un chat qui parle, vous pensez ! Puis tout s'aggrave lorsque le rabbin et l'imam vont vouloir aller prier dans une église, en attendant que leur mosquée et leur synagogue soient asséchées. Quant à Dieu, il ne joue pas un beau rôle: il trouvait que les êtres humains s’entendaient trop bien parce qu’ils parlaient la même langue. Ils avaient même construit une tour (la Tour de Babel) qui allait jusqu’aux cieux. Alors Dieu les a maudits : il a créé toutes les langues du monde. A partir de là, ils ne se sont plus compris et la Tour s’est écroulée. Joann Sfarr aborde dans ce septième tome (conçu après les attentats Charlie Hebdo, Bataclan, Nice…) des sujets brûlants d'actualité tels que celui des réfugiés, du vivre ensemble, des préjugés, de la peur de l'autre... Une leçon de morale humoristique à mettre dans toutes les mains!
ACZ - Le 28 avril 2018 à 19:57