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Livre
Billy Wilder et moi : roman
Edité par Gallimard - paru en DL 2021
Dans les années 1970, Calista quitte la Grèce pour voyager et découvrir le monde. Elle traverse les Etats-Unis et arrive à Los Angeles où elle rencontre le célèbre réalisateur Billy Wilder. Lorsque celui-ci part sur une île grecque pour le tournage de Fedora, Calista devient son interprète. Elle découvre les coulisses du cinéma tandis que le metteur en scène vieillissant lui confie ses souvenirs. ©Electre 2021
Collection Du monde entier (Paris)
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Roman de formation
Calista a pour elle une certaine insouciance et la jeunesse. Cette jeune grecque, partie faire un road trip aux États-Unis, se retrouve par le plus grand des hasards à la table de Billy Wilder, cet homme réalisateur de « Assurance sur la mort» ou encore de « Certains l’aiment chaud ». Elle n’a aucune culture cinématographique, se demande ce qu’elle fait assise avec ces personnes (le réalisateur est accompagné de son co-réalisateur et de leur femmes) dans un très chic restaurant de Los Angeles. En revanche, Monsieur Wilder a une idée en tête : comprendre ce que la jeunesse veut voir au cinéma au milieu des années 70. Et déjà il entend parler d’un jeune réalisateur auquel il ne comprend pas grand chose : un certain Steven Spielberg qui a fait fureur avec « Les dents de la mer » (Nous le retrouverons plus tard). Quelques mois plus tard, alors qu’une partie du tournage de « Fedora » doit se dérouler à Corfou, il fera appel à Calista comme interprète. Une façon comme une autre de voir les coulisses d’un tournage et surtout le caractère de cet homme qui se montre tout à la fois dur, bienveillant et drôle, un brin cynique parfois. Pour avoir la suite de l’histoire, Calista les accompagnera à Munich (le film est financé par des allemands) et à Paris (ah cette délicieuse dégustation de brie quelque part du côté de Meaux). J’ai aimé la plume de Jonathan Coe qui a mis beaucoup de son admiration pour le cinéaste et son œuvre dans ce roman. J’ai trouvé judicieux l’effet miroir à voir ce réalisateur multi récompensé abandonné des studios américains et Calista, qui la soixantaine venue voit ses filles basculer dans l’âge adulte et les contrats de travail se raréfier. C’est Calista qui se souvient et qui raconte, mais ce sont bien les propos de Billy Wilder qui sont repris la plupart du temps (le travail documentaire est énorme !), preuve s’il en est de la volonté de l’auteur de respecter la parole de ce réalisateur qu’il admire depuis son adolescence.
Karine DAVID - Le 27 janvier 2022 à 19:49