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Musique
Das klagende lied
Edité par Distrart - paru en C 2021
Das Klagende Lied, le conte horrifique, chef d'oeuvre absolu du jeune Gustav Mahler, manquait à la discographie de Michael Gielen. Miracle, la radio autrichienne avait conservé l'exécution fulgurante qu'il en avait donnée le 8 juin 1990, la voici enfin publiée. Comme Pierre Boulez, Michael Gielen donne l'oeuvre au complet, avec la grande ballade sombre du Waldmärchen, et expose toutes les audaces du langage mahlérien, orchestre saisissant par sa variété d'alliages de timbres, choeurs aux traitements vocaux novateurs, dispersion des effets sonores qui ne sont pas sensibles seulement pendant la Hochzeitsstück qui recourt à la coulisse. Plus encore que Pierre Boulez, il est sensible à la poésie de ce conte tragique, et en exalte le ton expressionniste, les couleurs enténébrées, assumant également la structure singulière de l'oeuvre et le télescopage des styles qui proviennent à la fois des ballades schumaniennes et des oratorios de la tradition romantique. Quatuors de solistes magnifiques, même si la soprano est parfois mise à l'épreuve d'une tessiture justement signalée comme meurtrière, dominé par le Spielmann expressif de David Rendall, ce magnifique ténor mozartien si peu documenté au disque, et par Marjana Lipovsek dont le sombre mezzo fait une prophétesse. Soirée imparable, ajout majeur à la discographie du chef comme à celle du compositeur. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé).