1 avis
Livre
En souvenir d'André : roman
Edité par POL - paru en impr. 2012
Le narrateur est un des premiers médecins à avoir assisté les personnes qui demandaient à mourir, clandestinement d'abord, puis plus ouvertement à mesure que les lois s'adaptaient à la situation. Après avoir maîtrisé les techniques qui permettent aux malades de quitter la vie sans souffrance, il a découvert que cette assistance ne suffit pas. L'accompagnement nécessite une démarche personnelle.
Se procurer le document
Autre format
Issus de la même oeuvre
Avis
vos avis
-
En souvenir d'André
Ecouter les malades. Refuser la condescendance des médecins toujours pressés et fuyants. Et avant tout, apaiser la douleur. Ces principes reviennent souvent dans l'oeuvre de Martin Winckler, écrivain et médecin, convaincu et combatif, dont j’avais pu apprécier les chroniques (signées de son vrai nom Marc Zaffran) dans la revue médicale Prescrire du temps où il exerçait encore la médecine en France avant de s’expatrier au Québec. Je ne suis donc (presque) pas surprise d'avoir été à nouveau captivée par sa plume, malgré un style atypique, une narration que certains jugent particulière, faite de ruptures de rythme. Un livre écrit à la fois comme un témoignage, un journal intime, un hommage. Le soin et la souffrance au coeur du récit. La douleur des corps, malades, épuisés, en stade terminal, à bout. Ajouter à cela, la conscience de la fin, l'angoisse de ne plus rien maîtriser, le pouvoir implacable du corps médical et politique. Seulement le désir de "s'endormir", en toute lucidité, toute dignité, en paix. En souvenir d'André, mais aussi de l'homme au coeur brisé, de la femme qui avait peur de trop parler sur son lit de mort, tant d'hommes et de femmes qui ont voulu choisir le moment de tirer leur révérence et qui ont eu la chance de trouver un médecin, le narrateur travaillant dans une unité contre la douleur, pour les accompagner. Des histoires d'hommes et de femmes, de familles, d'amour. Des histoires universelles. Profondément intimistes et humaines. À lire, absolument! Mais il vaut mieux être au top de sa forme pour honorer la mémoire d'André.
ACZ - Le 17 septembre 2019 à 12:21