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• Dimey, la blessure de l'ogre 5/5

  À vingt ans Yvette Cathiard rencontre Bernard Dimey de seize ans plus âgé qu'elle. Elle nous entraîne dans une relation hors norme avec cet auteur de chansons célèbres qui tente d'éloigner sa crainte « d'écrivain raté » par une vie d'excès. Alcool, bombance, scandale, dérision, errance de logis en logis, folles expéditions nocturnes, Dimey vit dans la démesure. Il pose sur Montmartre ses gargantuesques pattes de poète afin d'y cacher ou cracher sa soif d'absolu. L'auteure d'abord subjuguée par la dimension du poète vit passionnément l'extravagance quotidienne, épouse le style de vie adolescent qui sacrifie tout à la création. Les premières années seront un festin royal, hors norme, qu'elle dégustera sans retenue. Peu à peu la passion s'émousse, elle-même se découvre une vocation de peintre et sa relation avec Dimey se transforme en complicité teintée de profonde tendresse. Au fil du temps Yvette Cathiard comprend que le poète a choisi d'entrer dans une combustion totale. Elle va tenter de le protéger et de se protéger. Ruptures, retrouvailles, résolutions, rien n'y fait, Bernard Dimey est emporté à moins de cinquante ans par un cancer de l’œsophage. L'auteure brosse un portrait fauve, lyrique, charnellement incarné et qui nous plonge dans une intimité parfois sordide et pourtant toujours transcendée par une beauté intérieure baignée d'innocence. De nombreuses pages gorgées de poésie font de « Dimey, la blessure de l'ogre » un récit magnifique.

  cinédoux - Le 20 avril 2018 à 19:32