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Livre
Respire... : roman
Edité par Philippe Rey - paru en DL 2022
Originaires du Massachusetts, Michaela et Gerard, mariés depuis une dizaine d'années, s'installent pour huit mois dans un institut universitaire du Nouveau-Mexique. Mais quelques jours après leur arrivée, Gerard est hospitalisé d'urgence, terrassé par une mystérieuse maladie. Michaela est subitement confrontée à la perspective du veuvage et perd pied. ©Electre 2022
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Une histoire de deuil
Ce roman de JCO est inspiré de sa propre vie et de son second deuil (le premier avait fait l’objet du très beau J’ai réussi à rester en vie). C’est l’histoire d’un couple d’intellectuels, Michaela, enseignante en charge d’un atelier d’écriture et de son mari, plus âgé, Gérard, chercheur et philosophe spécialiste de Spinoza. Ils sont arrivés il y a peu au Nouveau Mexique. Rapidement une toux sèche vient secouer Gérard. Mais il tarde à consulter. Une fois le diagnostic du cancer posé, l’issue n’en sera que plus rapide … et fatale. Ce roman c’est l’histoire d’un deuil qui se focalise sur les quelques jours qui précèdent la mort de Gérard et sur ceux qui suivent. Durant la première phase, à l’hôpital, nous voyons Michaela qui tente de maintenir la tête hors de l’eau, de rester forte face à son mari dont l’état se dégrade considérablement, qui tente elle aussi de respirer pour ne pas sombrer. Ces quelques jours sont entrecoupés de flash-back qui nous éclairent sur la relation de ce couple quasi fusionnel et d’implorations destinées à Gérard : Respire … comme pour lui insuffler le souffle qui vient à lui manquer. La seconde partie est celle du deuil, celui de cette veuve qui éprouve un puissant et profond sentiment de vide. La solitude vient altérer ses pensées. Ils formaient un duo ; elle ne peut se résoudre à voir cette union rompue. Ses tourments se confrontent difficilement à la réalité et se fondent dans des rêves quasi mystiques. Là j’avoue avoir parfois décroché. A plusieurs reprises, je suis revenue en arrière pensant avoir sauter un passage, ne comprenant pas toujours si l’on était dans la vraie vie ou ses hallucinations. Cependant, à aucun moment je n’ai songé à abandonner. La puissance de l’écriture de JCO qui illustre si bien ce mélange d’agitation, de chagrin ou encore de déchirement. Ce livre se lit tel un journal de bord. Celui d’une femme dont on peut parfois penser qu’elle est totalement dépendante de son mari, mais dont on soupçonne néanmoins que cela pourrait arriver à chacun ou chacune d’entre nous suite à la perte d’un être cher. Une profonde réflexion sur le deuil qui s’achève et ce qu’il reste à construire, l’après.
Karine DAVID - Le 14 juin 2023 à 18:17