Ce troisième roman de l'Uruguayen Pablo Casacuberta est une lecture très sympathique qui nous amène dans un univers mental foisonnant, fin, angoissé.Un peu à la manière de Proust, le narrateur hypocondriaque, Tobias, est plongé dans un très long monologue. L'écriture dense, avec beaucoup de moments d'humour, nous fait vivre 24 heures avec lui, alors qu'il vit des heures décisives (ou pas, c'est là le suspense).Convaincu d'être gravement malade, il fonce chez son médecin, mais celui-ci semble encore bien plus troublé que lui. A travers ces interrogations existentielles et ces situations cocasses, nous découvrons une personnalité hors du commun : un homme de cinquante ans, costaud à l'extérieur, est rongé de l'intérieur. Cela vient peut-être de la mort de son père, avant sa naissance. Et encore plus étonnante est la mère spirite du narrateur avec qui il vit depuis toujours une existence pauvre et recluse. On s'attache à ces personnages, comme si on avait vécu avec eux depuis toujours, et la fin laisse un peu pantois, on aurait voulu en savoir plus.