Festival Monte le Son 2018 La voix dans tous ses états
A l'occasion du festival Monte la Son, consacré cette année à la voix, découvrez notre glossaire musical sur la voix.
Les tessitures
- Mezzo-soprano : voix intermédiaire qui va du sol 3 (dans le grave de la portée) au si 5 (aigu de la portée). Elle est particulièrement sollicitée dans le grave et le médium de la tessiture et se caractérise par la rondeur, la chaleur et la sensualité. Elle peut néanmoins se montrer agile et virtuose dans l’aigu.
- Soprano : voix aigüe qui va du do grave (ut 4) au contre-ut (ut 6) et au contre-sol (sol 6) pour la soprano colorature. Elle est très sollicitée dans l’aigu de la tessiture. C’est une voix légère et pure, mélodieuse et expressive.
- Contralto : voix la plus grave qui va du fa 3 au sol 5. C’est une voix rare aux inflexions profondes et vibrantes. Benjamin Britten a écrit pour ce type de voix son opéra « le viol de Lucrèce » en pensant spécifiquement à Kathleen Ferrier.
- Alto : dans les partitions pour chœur, on trouve quatre parties dévolues aux sopranos, altos, ténors et basses. Les altos correspondent dans ce cas plutôt aux mezzos.
Les effets ajoutés
- Auto-tune : Logiciel élaboré pour corriger la tonalité de la voix en 1997, l’auto-tune permet en premier lieu de chanter juste. En ajustant ses réglages à l’extrême, il peut en plus être utilisé pour donner un caractère artificiel à la voix et apporter un côté métallique. Sa première grande apparition se fait avec Cher sur son titre « Believe » (1998) avant d’être popularisé notamment avec T-Pain sur son album Rappa Ternt Sanga (2005). Aujourd’hui, cette modification volontaire de la voix se retrouve majoritairement dans le rap et crée régulièrement un débat sur son utilisation quelque peu excessive.
- . Vocodeur : La machine, synthétiseur et micro, a été créée en 1940 mais il faut attendre les années 70 pour que le monde de la musique s’en empare. C’est un instrument qui permet d’apporter des effets à la composition vocale en créant un son synthétique à partir des fréquences de la voix. Concrètement, la voix du chanteur est couplée avec les notes qui sont jouées, pour donner une voix robotique, comme si le synthétiseur était lui-même en train de chanter. À ne pas confondre avec l’auto-tune, le vocodeur est un technique musicale utilisée notamment par Kraftwerk, Pink Floyd ou Giorgio Moroder.
- Talkbox : Visuellement, la talkbox se remarque surtout par le tube qui relie la bouche du chanteur à l’instrument choisi. Il suffit alors d’articuler les mots que l’on souhaite entendre pour qu’ils soient repris par l’instrument, donnant une sonorité de robot. Beaucoup utilisé dans les années 70 (Peter Frampton), ses sonorités résonnent aujourd’hui très rétro.
Les techniques particulières
- Mélisme : Opposé au style syllabique, le mélisme désigne une suite de notes, le plus souvent voisines, portant sur la même syllabe. Présente dans les chants religieux juifs, musulmans et hindouistes, cette ornementation mélodique apparaît dans la musique occidentale avec le chant grégorien. On la retrouve notamment dans le baroque, l’opéra italien, le gospel, la soul, la musique du Moyen-Orient et des Balkans.
- Beatbox : La « boîte à rythmes humaine », imitation de percussions - et par extensions de divers instruments - par la bouche et la voix, est avant tout un des piliers du hip hop. Si on en trouve des traces dans le konokol indien, le scat et le gospel, c’est dans le New York des années 80 que le beatboxing émerge véritablement, offrant un accompagnant rythmique urbain et mobile au MC, transposition buccale des boîtes à rythmes, scratches et samples. Faisant l’objet de compétitions internationales, il s’est étendu à la pop et aux musiques électroniques.
- Polyphonie : Ecriture pour plusieurs voix simultanées, chacune ayant une mélodie propre, la polyphonie se développe dans la musique occidentale à partir du Xè siècle, en rupture avec la monodie exécutée à une voix du chant grégorien. Le chant polyphonique constitue une structure horizontale par les lignes mélodiques et verticale par les harmonies entre les voix. Présent dans la musique française, flamande, anglaise et italienne à partir du Moyen – Age, on le retrouve également dans la musique traditionnelle corse, sarde, géorgienne, basque, albanaise, éthiopienne ou congolaise.
- Chant diphonique et chant de gorge : Le chant diphonique consiste à émettre simultanément deux notes différentes, en modulant les aigües à partir d’un son grave immuable dit « bourdon ». Le chant de gorge est une technique vocale surtout présente en Haute Asie (Mongolie, Touva, Altaï), connue sous le terme chinois de khöömii (chant de larynx), qui produit un son très grave.
Le chant de gorge peut servir de bourdon au chant diphonique, mais les deux techniques peuvent se pratiquer indépendamment l’une de l’autre.
- Voix contemporaine : Les ruptures esthétiques dans la musique savante après 1950 ont amené une vocalité nouvelle qui bouleverse tous les codes du chant classique. Pour en savoir plus, consultez le focus de CDMC sur la voix contemporaine à travers le monde.
- Yodel : Le yodel est une technique de chant qui consiste à alterner voix de poitrine et voix de tête avec rapidité. Il en résulte une suite de sons vocalisés, qui peuvent être utilisées comme refrain (les couplets reposant sur un texte écrit et chanté de façon traditionnelle) ou comme solo vocal (à l’instar d’autres instruments). Si le yodel (ou jodel en allemand) est associé aux musiques traditionnelles autrichiennes (région du Tyrol), allemandes et suisses, on le retrouve également aux quatre coins du monde, en particulier en Amérique du Nord, dans la musique country.
- Scat : Le scat, technique d’improvisation vocale à partir de syllabes dénuées de signification qui sont choisies en fonction de leur intérêt rythmique et sonore, principalement utilisée dans le jazz. Assimilé à des « dee-doo-ba-di-ba » ou de simples onomatopées, le scat a pu paraître comme un jeu d’enfant, colporté par la légende selon laquelle Louis Armstrong aurait fait tomber sa partition le contraignant à remplacer le texte par des syllabes chantées. Soyons en sûr, scatter demande une grande maîtrise de l’harmonie et du rythme. Le scat est né en même temps que le jazz : si les instrumentistes devaient improviser tout en trouvant le swing, les chanteurs aussi. Médéric Collignon, jazzman actuel, grand aventurier du son, donne au scat sa plus belle définition : “Avec le scat, on n’est pas dans la reproduction de ce qu’on entend, on cherche ce qui manque à un son, ce qu’on pourrait lui apporter”.
Par Catherine P., Stéphanie P., Béatrice T., Vincent J., Marc C., Anne-Laure C., Lucile F. et Chrisophe L. du réseau des discothèques de la ville de Paris