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Une jeunesse perdue : roman
Edité par Gallimard - paru en DL 2016
Ancien séducteur sur le déclin et spécialiste en art, le narrateur voit sa vie lui échapper. Tout l'ennuie, à commencer par son mariage avec Jeanne, une sous-préfète très conventionnelle. Sa rencontre avec la jeune Véronica Orlov lui redonne goût à la vie et l'envie de plaire. Mais sa femme découvre sa liaison et demande le divorce. Quant à Véronica, elle n'en veut qu'à son argent. ©Electre 2016
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Une jeunesse perdue
Tout est dit dans le titre. Un homme, directeur d'une grande revue d'art contemporain, «vient de franchir une importante frontière», celle de l'âge. Il se rend compte qu'il ne plaît plus aux jeunes femmes... Il reçoit un jour une demande de publication, écrite par une femme. Il juge cet écrit vraiment mauvais et la refuse. Jusqu'à qu'il la rencontre, et se retrouve face à une très belle créature Valentina. Il va avoir avec elle une liaison orageuse, et se fait … escroquer. Tant mieux, suis-je tentée de dire. Ce vieil homme en transe devant les jeunes femmes me met mal à l'aise. Les émois de ce sexagénaire (au moins) en mal d'amour m'a laissée de marbre, et le fait qu'on puisse se faire éditer quand on a une plastique magnifique n'est pas très moral. Il n'y a pas d'histoire, pas de fil, à part celui de cet homme vieillissant qui se plaint de ne plus séduire les jeunes femmes. Et qui tombe, ça alors!, sur cette Valentina jeune Russe volcanique et mystérieuse. Une histoire qui pourrait tenir sue 20 pages mais délayée sur près de 200, dans une narration sans surprise, sans finesse. Et sans humour. On aurait pu penser que Jean-Marie Rouart se moque de la prétention de cet homme mais non, c'est tout le contraire. Il nous fait le détester quand lui le soigne, le plaint. Une jeunesse perdue porte par ailleurs un regard terrible sur les femmes, considérées comme à peine plus que des objets sexuels. Entre les proies, ces femmes qui aux beaux jours mettent une jupe courte, un pantalon moulant, dévoilent un bout de nombril et que l'auteur juge provocantes, entre la femme de ce sexagénaire qui, elle, n'est bonne qu'à gérer sa préfecture et son jardin et enfin la cuisinière privée, rustique et paysanne, c'est une galerie affligeante. On nage dans l'infatuation bourgeoise, dans une misogynie certaine. Cela à fait naître dans ma tête de lectrice le cliché du vieil académicien libidineux qui rêve encore, de par sa position honorifique, à trousser - sur une méridienne signée - quelque jeunesse délicieuse. Quant à l’'écriture, elle est d’un style ampoulé, incroyablement vieille France. Bref ce livre, que j’ai emprunté parce qu’il était présenté « en vedette » sur son rayonnage, a pour moi peu d'intérêt.
ACZ - Le 21 janvier 2019 à 18:08