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Livre
Les pièges de l'exil : roman
Edité par Éditions du Seuil - paru en DL 2017
Saint-Jean-Cap-Ferrat au milieu des années 1950. Bernie Gunther, ancien détective, est devenu concierge du Grand-Hôtel sous une identité d'emprunt. Il rencontre Somerset Maugham qui lui demande son aide. L'auteur est victime d'un maître chanteur qui détient des photos compromettantes où il figure en compagnie d'Anthony Blunt et de Guy Burgess, deux des traîtres de la bande de Cambridge. ©Electre 2017
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Les pièges de l'exil
Je n'avais pas vraiment envisagé de lire cette année «Les pièges de l'exil». Mais le décès, le 23 mars dernier, de Philip Kerr a changé la donne. La lecture de son avant-dernier roman de la série Bernie Gunther s'est alors imposée comme une évidence, comme un hommage. J'aime beaucoup Bernie Gunther, mais… j'ai été loin d'être convaincue par cet avant-dernier opus de Philip Kerr. Certes, Bernie reste égal à lui même cynique, impertinent, maniant l'humour sans considération de ses interlocuteurs, et toujours fleur bleue, prêt à tout pour l'amour d'une femme. L'âge avançant s'y rajoutent les regrets et les souvenirs d'un passé, trop riche en déconvenues au goût de l'ex commissaire à la Kripo. Philip Kerr, arrivé désormais dans les années cinquante avec son personnage, en fait un concierge dans un hôtel de luxe de la Côte d'Azur. L'occasion d'y croiser quelques vedettes, et de les côtoyer, surtout quand on joue au bridge, ce qui est le cas de Bernie. Gunther se retrouve à jouer quelques parties chez Somerset Maugham, le célèbre romancier britannique, installé à deux pas. Maugham va vite apprécier le second degré de Bernie et lui confier la tâche de régler un petit problème de chantage auquel il est exposé, de part ses relations homosexuelles. De fil en aiguille, la suite s'engage sur les terrains de d'espionnage, de la guerre froide, et des espions du KGB infiltrés au sein de l'élite britannique. C'est là que se perd un peu Philip Kerr. Les intervenants finassent, les doubles ou triples jeu d'espions conduisent à des imbroglios sans grand intérêt. De plus, le fonctionnement très «club anglais» des responsables des services secrets britanniques, plus dans le réseautage façon Cambridge, que dans la lutte contre l'ennemi de l'Est, font que l'intrigue se perd en palabres, et en consommations de cigares et alcools divers. Quelque part ce n'est pas ce qui a fait le succès des aventures de Bernie Gunther : un témoignage sans concession, et de l'intérieur, de la montée du nazisme et de son fonctionnement dans les années trente, puis durant la guerre. Les extensions après guerre avaient permis au personnage de poursuivre sa route, tout en restant indéfectiblement liées à cette époque. Là, Philip Kerr change la donne et verse dans ces romans d'espionnage britannique, style le Carré. Un opus au final assez classique, qui se met à ronronner au bout d'un moment autour de cette histoire de chantage un peu confuse qui ne m'a pas particulièrement emballée. Autant le dire d'emblée, ce n'est pas le meilleur Philip Kerr. Peut-être qu'à titre d'hommage, j'aurais dû plutôt relire la trilogie berlinoise. Quoi qu’il en soit, je lirai «Bleu de Prusse» publié en mai 2018 et qui termine, par la force des choses, cette série...
ACZ - Le 27 août 2018 à 17:49 -
LE SAUX Michelle - Le 26 janvier 2018 à 12:16