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Ces rêves qu'on piétine
Edité par Éditions de l'Observatoire - paru en DL 2017
Allemagne, avril 1945. Les parcours croisés de Magda Goebbels, femme la plus puissante du IIIe Reich, et d'Ava, trois ans, enfant du KZ-Bordell d'Auschwitz. Tandis que les alliés progressent, la première s'enfonce dans l'abîme de la folie nazie et la seconde, miraculée de l'horreur, tente d'échapper à son destin. Premier roman. ©Electre 2017
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Ces rêves qu'on piétine
Nous sommes en 1945, la fin de la guerre est proche, Berlin est un champs de ruines. C'est l'heure des derniers combats, des derniers jours du régime nazi et de le découverte des camps de concentration. Vous allez me dire que les livres concernant cette période, vous en avez vu passer des caisses, que vous êtes à la limite de l’overdose et que vous vous demandez bien ce que l'on peut écrire de plus sur le sujet. Je comprends parfaitement cette réaction et votre méfiance car c’est également ce que je me suis dit au départ. Heureusement je ne me suis pas arrêtée sur cette première idée. En effet cette exofiction est malgré sa dureté totalement captivante. La structure narrative du récit construite habilement autour d’une alternance de voix participe au talent romanesque de l'auteur. Le lecteur se retrouve d’un côté en compagnie Magda Goebbels, femme du chef de la propagande nazie du IIIe Reich, dans le bunker berlinois du Führer où elle est enfermée avec ses 6 enfants. L’auteur nous éclaire sur sa personnalité pour le moins complexe et revient sur son ascension au sein de l'appareil nazi. De l’autre, le lecteur suit la progression de quelques rescapés des camps qui tentent d'échapper à l'enfer. Parmi eux se trouvent une mère et sa fille Ava, née au sein du "bordel" d'Auschwitz et dépositaire d'un précieux rouleau de cuir qui renferme des lettres de prisonniers des camps. C'est ici que se fait le lien ingénieux entre ces deux destins car parmi ces lettres se trouvent celles douloureuses et déchirantes d'un père à sa "fille", une certaine Magda... Ce père constitue ainsi une des voix du récit qui alterne avec les chapitres consacrés à Magda et ceux suivant Ava. Le style efficace et direct use de phrases courtes qui relatent l'horreur avec une distance digne, un ton juste et toujours avec sensibilité. Je précise que c’est un premier roman. Un premier roman ingénieux dans sa forme, puissant et juste dans son écriture. Un premier roman qui m'a mis une claque, m'a collé une boule dans la gorge et m'a tiré quelques larmes.
VINCENT Sabrina - Le 26 octobre 2017 à 16:29