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Musique
Suelta
Edité par Bigwax distribution - paru en 2019
Avec un nouvel album de La Yegros, arrive aussi la promesse de concerts dévastateurs, qui sont autant de défis à ceux qui ne dansent jamais. La chanteuse dégrippe les corps les plus rouillés, en irradiant son énergie comme si elle crachait des boules de feu, avec la joie communicative propre aux peuples sud-américains. Son troisième album réitère avec une ambition accrue, le tour de force déjà opéré avec "Viene de Mí (Parlophone, 2013)" et "Magnetismo (Soundway, 2016)". "Suelta", que l'on peut traduire comme une invitation au lâcher-prise, accélère même la fusion des genres musicaux constitutifs de sa personnalité. Elle est native de Buenos Aires et ses parents sont originaires de Misiones, une province du nord-est qui enfonce sa langue entre le Brésil et le Paraguay. Cette enclave, dont les frontières sont poreuses aux rythmes extérieurs, pratique le chamamé (mélange de polka et de musique guarani) et se déhanche sur la cumbia colombienne. Ces deux genres, mâtinés de folklores andins, sont ensuite passés à la moulinette du dancehall jamaïcain et des productions électroniques, composant un cocktail dont seule La Yegros détient le brevet.Compagnon de route depuis ses débuts, le producteur argentin King Coya (Gaby Kerpel), qui contribua à définir la ligne électropicale de La Yegros, renouvelle son bail. Une production sur laquelle se sont aussi penchés deux nouveaux venus, et pas des moindres : Eduardo Cabra, moitié du duo portoricain Calle 13, ainsi que le Néerlandais Jori Collignon qui fomente les bombes global beat de Skip&Die. Argentine et citoyenne du monde, La Yegros montre qu'elle est une artiste de conviction, dotée d'une conscience aigüe. Désignée comme la reine de la nouvelle cumbia, La Yegros n'est pas prête d'abandonner son trône.