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Livre
Âme brisée : roman
Edité par Gallimard - paru en DL 2019
Tokyo, 1938. En pleine guerre sino-japonaise, trois étudiants chinois se réunissent régulièrement autour de Yu, professeur d'anglais, afin d'assouvir leur passion commune pour la musique classique. Un jour, la répétition est interrompue par des soldats et le quatuor, accusé de comploter contre le pays, est violemment embarqué. Caché dans une armoire, Rei, le fils de Yu, assiste à la scène. ©Electre 2019
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Âme brisée
Juste. Émouvant. Attachant
Sabine - Le 19 avril 2023 à 08:25 -
Impression mêlée
La lecture de ce roman laisse un peu partagé. D'un côté il s'agit d'une livre attachant, avec des moments très émouvants, et les éléments constitutifs de cette histoire sont assez riches et importants : la violence d'un moment historique qui constitue le trauma originel du récit, les liens familiaux et l'irréparable séparation ; la résistance à tout cela par la musique et à travers les instruments (un violon en particulier, sur lequel repose toute l'idée d'âme dans sa polysémie) qui permettent de la jouer et de la transmettre ; l'amitié et la fidélité aux personnes ou à une éthique... On n'aura garde d'oublier au cœur de cette trame assez dramatique, Un élément très important, comme déjà dans 'Mélodie' du même auteur : l'amour des chiens. Un autre intérêt réside, à travers le narrateur Jacques/Rei, dans le rapport (linguistique entre autres) entre Occident et Asie, France et Japon. En même temps, il y a dans la forme littéraire même quelque chose de presque trop simple, trop direct, comme un schéma narratif trop clair et univoque, qui gêne pour adhérer pleinement. Cela manque un peu de complexité, de choses non dites, de zones d'ombres, d'ambiguïtés, d'impasses ; toutes les pièces s'emboitent en quelque sorte trop bien, sans qu'on en garde une en main qu'on ne saurait où placer. C'est pourtant peut-être, tout au moins dans la littérature non policière, ce qui devrait toujours arriver au lecteur... Dans le détail, j'ai été peu convaincu par le moment où la violoniste japonaise explique à tout un auditoire de la salle Pleyel le destin de son instrument et de son luthier-restaurateur, épisode qui me paraît peu crédible de la part d'une musicienne, et en particulier - tout cliché mis en part - d'une musicienne japonaise, car bien trop explicite et trop verbal.En dépit de ces réserves, je recommande tout à fait la lecture de ce roman à toute personne qui s'intéresse au traitement littéraire de la musique, et je vais moi-même lire de cet auteur le texte sur les bains japonais (Dans les eaux profondes) et celui sur la langue (Une Langue venue d'ailleurs).
Renzo Pianissimo - Le 15 janvier 2021 à 00:41