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Livre
La carte postale : roman
Edité par Bernard Grasset - paru en DL 2021
En 2003, l'écrivaine reçoit une carte postale anonyme sur laquelle sont notés les prénoms des grands-parents de sa mère, de sa tante et de son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Elle enquête pour découvrir l'auteur de cette missive et plonge dans l'histoire de sa famille maternelle, les Rabinovitch, et de sa grand-mère Myriam qui a échappé à la déportation. ©Electre 2021
Collection : Collection littéraire (Paris. 1995)
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Julie SALZMANN - Le 17 avril 2023 à 10:20
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Un roma nrécompensé par deux prix littéraires; à la fois émouvant mais aussi décevant...
La Carte postale est cette lecture tant convoitée avant d'y entrer. Un livre récompensé par deux prix littéraires, pas des moindres... Tant d'éloges, de si belles critiques, un livre encensé massivement par les lecteurs et les critiques littéraires de manière totalement unanime, reste cette lecture tant convoitée avant d'y entrer. Alors pourquoi suis-je restée totalement à côté de ce livre, de ce roman ? D'ailleurs, est-ce un roman ? Une fiction romanesque ? Difficile de le dire de mon point de vue. Ce qui est indiscutable est le poids historique du récit. La tragédie qui porte ce texte et qui est convoquée à chaque page de la narration au travers du destin d'une famille juive. Ce qui est indiscutable est l'élan de générosité et d'humanité qui a poussé l'autrice, Anne Berest, dans la rédaction de ce livre. Un hommage intime... Son envie de transmettre. Mais transmettre quoi au juste ? Je suis incapable de l'exprimer au moment où je rédige mon avis. Une question lancinante s’esy posée à moi tout au long de ma lecture. Pourquoi ce livre ? Pourquoi un livre de plus sur ce thème de la Shoah, non pas que tout a été dit, écrit, mais s'il faut en écrire un autre, un de plus, autant y apporter quelque chose de nouveau, dans la narration, dans le style, dans la manière de convoquer les personnages, de les faire venir, cheminer, avec leurs beautés, leurs doutes, leurs failles, leurs rugosités, leurs interstices... Longtemps j'ai lu les premières pages de ce livre comme l'eau qui glisse sur les plumes d'un cygne. Aucun signe ici ne venait me happer, me prendre à la gorge, me saisir d'émotion... Bien sûr, des scènes sont là, mais tant visitées, tant revisitées que la démarche romanesque qui s'en saisit avec sans doute une bonne intention au départ s'en dépouille totalement à l'arrivée. J'ai eu l'impression d'aller à la rencontre d'une fabrication artificielle manquant totalement de souffle... La première partie du roman est une sorte de faisceau qui balaie et rassemble tout ce qui a trait sur le plan historique à la menace latente puis réelle, les camps de transit, la déportation, jusqu'à l'extermination des Juifs en camps de concentration. La narratrice nous raconte l'histoire de sa famille à partir d'un élément déclencheur original : une carte postale reçue et envoyée de manière anonyme longtemps après la guerre et comportant quatre noms d'une même famille, tous morts à Auschwitz en1942. La seconde partie me paraissait plus prometteuse, mais voilà, j'avais déjà accompli la moitié du voyage et j'étais déjà atteinte d'un tel découragement que je n'ai pas su trouver les forces vitales pour accomplir la suite du trajet. L'histoire est bien racontée, mais où est l'âme de cette narration ? Où en est l'écriture ? Où est l'écrivain capable de transcender ce récit ? Pléthores de faits, d'idées déjà connues, de personnages convenus dans leurs descriptions même s'ils sont happés dans une tragédie sans nom, enlèvent toute sobriété et puissance à un récit qui en méritait amplement et qui aurait gagné ainsi en émotion. N'est pas Primo Levi qui veut... Peut-être qu'après avoir lu Si c'était un homme, de Primo Levi, on ne peut plus rien lire d'autre sur le sujet ? On est comme asséché, atterré et qu'il faut du temps pour s'en remettre... Il y a une sorte d'hésitation entre le côté romanesque et le récit historique qui m'a déstabilisée. Parfois j'ai eu l'impression que c'était Wikipedia convoqué dans les mailles d'une histoire familiale juive au temps de l'occupation allemande. Tout est passé en revue dans un style didactique, tout ce qu'il faut savoir, même des célébrités sont convoquées dans le récit, dont on ne sait pas ce qu'elles viennent faire ici, quelle valeur elles apportent au récit, ici Gide ou Picabia, là Cocteau ou Malraux, plus loin Irène Némirovsky, sauf à ce dire que dans ce grand étalage, l'autrice a trouvé bien de les y faire figurer. Mais pour quoi faire. Pour faire érudit sur la carte postale ? Il n'en demeure pas moins une lecture agréable, mais pour en arriver à quoi à l'arrivée ? Si ce roman a trouvé son public, c'est l'essentiel. Mais ce fut pour moi un rendez-vous manqué. Cette carte postale ne m'était pas destinée. Un rendez-vous manqué est aussi fait de belles choses, comme l'attente désespérée d'un livre., pas des moindres...
ACZ - Le 25 décembre 2022 à 13:29 -
Coup de coeur
Ce roman-enquête est un récit familial dans lequel l'auteure se penche sur le destin de ses aïeux juifs, victimes des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Tout est parti d'une carte postale anonyme reçue au domicile familial en 2003 et sur laquelle apparaissent 4 prénoms, Ephraïm, Emma, Noémie et Jacques, ses arrières grands-parents et deux de leurs enfants morts en déportation. Rien d'autre. Cette carte postale énigmatique non signée au timbre à l'envers et représentant l'opéra Garnier, bouleverse la famille. Qui a pu écrire cette carte? Et pourquoi? La carte finie rangée dans un tiroir. Plus de 10 ans plus tard, à la faveur d'un événement arrivé à sa fille de 6 ans, lui revient en mémoire cette carte postale...qui finit par l'obséder. C'est ici que commence l'enquête pour retrouver l'auteur de cette carte qui lui permet de partir également à la recherche de ses aïeux dont elle ne savait rien. Elle est aidée par sa mère, avec qui elle forme un duo enquêtrices, qui met à sa disposition ses recherches menées, incroyable travail de mémoire accumulé tout au long de sa vie. Quatre noms d'une histoire qui ne s'était jamais transmise, la seule survivante (la grande-mère Myriam) ayant gardé le silence. C'est un roman vrai, c'est à dire que tout est basé sur des événements réels sur lesquels l'auteure a "ajouté de la chair aux personnages " en leur prêtant des pensées, des émotions et des dialogues. Ce livre m'a happée et bouleversée. J'ai lu les 500 pages en 24h. C'est une réflexion sensible sur l'identité, la douleur des survivants, la filiation, la quête des origines que l'on entreprend tou.tes à un certain moment de notre vie. Il m'a touchée et a fait vibrer une corde sensible qui va résonner un petit bout de temps.
Sabrina VINCENT - Le 17 janvier 2022 à 11:18