Musique


Les bronzés : bandes originales des films de Patrice Leconte


musiques de Michel Bernholc, Pierre Bachelet

par Serge Gainsbourg, chant [acc. voc. et instr.]

Edité par FGL productions - paru en [DL 2011]


Les Bronzés dynamitent les conventions d'une comédie à la française somnolente et imposent la signature du jeune Leconte. Premier impératif, Bernholc doit composer avec la reprise de Darla dirladada, propulsé indicatif officiel du club de vacances. Sa mission consiste également à alimenter la piste de danse de Galaswinda, endroit stratégique où se font et défont les couples d'un soir. Avec et grâce à Bernholc, Popeye, Gigi et Jean-Claude se déhanchent sur une vertigineuse enfilade de rocks, slows et rumbas. En dehors des musiques de source, le compositeur parvient à s'immiscer sur la séquence où Christian Clavier (en string !) déclame sur Saint-John Perse, soutenu par un joli thème au romantisme planant. Pour beaucoup, l'empreinte musicale des Bronzés restera Darla dirladada et Sea, sex and sun. deux titres qui n'ont pas été expressément composés pour le film. Un an plus tard, à l'automne 1979, Les Bronzés reviennent en force et à la montagne, dans une aventure cette fois directement écrite pour l'écran, au trait encore plus acéré. Sous la caméra au scalpel de Leconte, les comédiens du Splendid exploitent avec jubilation les défauts de leurs personnages, entraînant leurs égoïsmes et lâchetés jusqu'aux cimes du grandiose. Comme dans le premier opus, le metteur en scène diffère le moment de choisir son compositeur. Bachelet, qui n'est pas encore une vedette de la chanson, signe avec la complicité de Raymond Gimenes un rock dérisoire au charme parodique (Just because of you), chanté en anglais par une voix ambivalente vrillant dans l'aigu, un peu dans l'esprit de You're the one that I want de Grease, gros succès de l'hiver 1978. « Devant Les Bronzés font du ski, racontait Pierre Bachelet, ma réflexion a été la suivante : « C'est une histoire de beaufs en vacances. alors je vais écrire un vrai tube de beauf ! » Curieusement, grâce aux rediffusions télévisées, la chanson est devenue un tube tout court. On a pris au premier degré ce que j'avais composé au second ! » Pour le reste, outre une poilante décalcomanie d'Etoile des neiges (Quand te reverrai-je.) et un thème d'amour au lyrisme délicat, Bachelet combine rythmique disco et sonorités électroniques pour évoquer l'envoûtement des paysages de haute-montagne (Hors-piste). Mais rien n'y fera : répété ad nauseam pendant une heure et demi, c'est Just because of you qui marquera les spectateurs, rattrapant un Bachelet parfois obligé de l'intégrer au programme de ses concerts, en guise de clin d'oeil. Quand te reverrai-je, pays merveilleux ?



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