Vidéo numérique

Porte de Clichy

Sébastien Marziniak (Réalisateur)

Date : 2022 - Durée : 01h17


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L'imposant Tribunal de Paris imaginé par l’architecte Renzo Piano se dresse près de la Porte de Clichy. Son geste architectural propulse l'institution dans le nouveau siècle et parachève la métamorphose du quartier populaire des Batignolles, dans le Nord-Ouest de la capitale. Au pied de ses parois de verre, habitants, ouvriers et travailleurs bruissent de mille histoires, avec en partage le même monument pour redéfinir l’horizon. Le Tribunal de Paris se signale par son grand socle sur lequel s’élèvent 3 parallélépipèdes qui contrebalancent la verticalité de l’édifice de 160 mètres de haut. Entièrement habillé de verre, l’immeuble de grande hauteur est comme un prisme entre le ciel et la ville. Il est censé incarner une conception moins intimidante de la justice, un lieu ouvert et traversé par la lumière. Dans la perspective du Grand Paris, sa présence au bord du périphérique vise à abolir les frontières entre Paris et sa banlieue. Dans la zone d'aménagement concerté Clichy-Batignolles, le Tribunal est situé près d’un écoquartier présenté comme “un modèle de mixité fonctionnelle et sociale, de sobriété énergétique, de biodiversité et de gestion de l’eau”. Sébastien Marziniak aborde le Tribunal comme l’on regarderait une œuvre vivante sous tous ses angles, une sculpture en train de prendre forme. Jamais son regard ne s’émousse et son cinéma multiplie avec brio les perspectives pour apprécier la beauté et le gigantisme du bâtiment dans la ville. Pourtant l’essentiel est ailleurs. Porte de Clichy n’est pas un film pour architecte, magistrat ou urbaniste. Le cinéaste s’intéresse d’abord à l’Humanité dans un quartier en reconfiguration. Comme lui, les résidents observent et s’interrogent sur les transformations en cours et celles à venir. Avec eux, chacun questionne à sa manière, l’utopie de mixité sociale et la fonction urbanistique du tribunal. L’écart entre l’expérience de la ville et les politiques urbaines se déploie par petites touches en de multiples histoires qui s'entrelacent. Ainsi la vie des travailleurs sur le chantier est plus douce le soir venu. Une urbaniste fait découvrir l’écoquartier à des citoyens mal et non-voyants. Une gardienne d’immeuble évoque la fin d’une époque. Des avocats fraîchement installés défendent des demandeurs d’asile. Une photographe invoque le peuple de la rue, les “invisibles de justice”. Ils sont l’âme du quartier, les visages derrière les fenêtres. Dans leur intimité, nous regardons comment ils habitent le monde autour du monument.

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