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Musique
Broken mirror : a selfie reflection
Edité par Modulor - paru en C 2021
Broken mirror : a selfie reflection est un rappel opportun de la puissance d'une collaboration qui connecte des esprits sur la même longueur d'onde dans une salle bondée. Ici, deux artistes du sud des Etats-Unis se rencontrent pour se débarrasser des préjugés de génération et de genre, de scène et de situation pour échanger leur vérité, leur sagesse et leur énergie. Lonnie Holley, 70 ans, d'abord reconnu en tant que sculpteur vivant reclus du circuit officiel artistique et utilisant des détritus pour créer de curieux bricolages convoyant des récits profonds de fierté ancestrale, de douleurs persistantes et d'espoir éternel. Sa musique s'est accumulée sur des cassettes avant qu'il ne sorte son premier album, Just before music, en 2012 à l'âge de 62 ans. Matthew E. White, désormais âgé de 38 ans, est devenu l'un des auteurs-compositeurs et arrangeurs les plus méticuleux de sa génération. Étirant sa voix assurément émouvante comme un sourire à travers de petites symphonies de cordes, de cors, de choeurs et de cavalcades percussives. Une collaboration aux premiers abords improbable mais finalement complémentaire. Le monde réel est plus compliqué qu'une belle et lisse photo digitale retouchée. L'album nous rappelle qu'il peut être révélateur et transformateur. Holley chante ses doléances et observations sur des grooves surréalistes si puissant et irrépressible et lourd que les mots frappent avec la force du gospel. "I'm not tripping" est un hymne de confiance en soi et de plaisir personnel destiné à une société embourbée dans le doute de soi. Les paroles percent à travers les nuages atomisés de synthés et batterie tels des rayons de lumière. Sur "Broken mirror (A selfie reflection)", Holley devient un personnage dont le regard et l'esprit sont absorbés par un téléphone portable, captivé par sa propre image comme Narcisse au bord de l'eau. Holley réfléchit à l'égoïsme de la projection sur des claviers et des guitares vertigineux si déchiquetés qu'ils évoquent du verre fracturé. À la fin de la chanson, il se moque de cette infrastructure de complaisance pour les likes, nous raillant tous au-dessus d'une ligne de basse sauvage qui vous met au défi de différer!
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