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La pluie d'été de Marguerite Duras
Ernesto est un enfant pas comme les autres. Il a probablement 12 ans. Il a 6 frères et sœurs. Ses parents vivent à Vitry sur Seine. Ils sont étrangers, pauvres et vivent des allocations familiales. Même s'ils sont pauvres, ses parents aiment lire. Ils ont demandé à la mairie d'avoir accès à la bibliothèque mais on leur a répondu : il ne manquerait plus que ça. Ils n'avaient pas insisté. Alors ses parents lisent les livres 📚 qu'ils trouvent dans les trains de banlieue, ou près des poubelles. Les parents avaient demandé à la municipalité qu'un instituteur se déplace chez eux, pour enseigner à leurs enfants mais on leur avait répondu : il ne manquerait plus que ça. Alors, Ils n'avaient pas insisté. Ernesto a 12 ans, mais il n'est jamais allé à l'école. D'ailleurs, ses frères et sœurs non plus. Cependant, Ernesto découvre un livre brûlé dans l'appentis de leur maison 🏠 et on a su qu'il l'a lu alors qu'il n'était pas censé savoir lire. Un instituteur de Vitry sur Seine va voir les parents, et les invite à envoyer Ernesto et sa sœur Jeanne à l'école, car dit-il, ce serait dommage de garder à la maison des enfants aussi intelligents. Au bout de dix jours, Ernesto ne veut plus retourner à l'école car dit-il, on m'apprend des choses que je ne sais pas, comme l'inexistence de Dieu. Perplexe, l'instituteur essaie de raisonner les parents et Ernesto, mais peine perdue.... En l'espace de quelques mois, Ernesto apprendra tout seul en écoutant aux entrées des écoles, lycées, universités. Il lui suffit seulement d'entendre et il comprend aussitôt. Mathématiques. Chimie. Philosophie.... Les parents le savent bien. Tôt ou tard, Ernesto quittera ses parents, ses frères et sœurs, que la vie et rien d'autre. Peut-être qu'après cette pluie d'été, ils ne survivront pas à cela. "Les ciels d'orage dit Ernesto, il regretta. La pluie d'été. L'enfance. Dans ce roman, Marguerite Duras touche du doigt la vulnérabilité de l'enfance qui me bouleverse tant. Les frères et sœurs livrés à eux-mêmes. La solitude. L'angoisse de l'abandon, lors des virées alcooliques nocturnes des parents. La précarité financière. A chaque fois que je lis ce livre, je suis saisie par cette émotion à l'état brut qui me fait pleurer car dans cette histoire, il ne s'agit que d'amour pur, intense et fragile à la fois. Et puis il y a cet amour là, l'amour filial de l'instituteur pour ces enfants qui dépasse tout entendement, et qui sera pour eux, le rayon de soleil salvateur, après cette pluie d'été.
Muriel FELICIA - Le 09 février 2025 à 12:23