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Livre
Attachement féroce
Edité par Rivages - paru en DL 2016
Un récit autobiographique dans lequel l'écrivaine dresse un portrait sans complaisance d'elle-même, évoque sa relation tumultueuse avec sa mère et dessine en creux la vie trépidante à New York. ©Electre 2017
Collection : Collection Littérature étrangère
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Attachement féroce
Quelques clichés dans les premières pages, inévitables dans la période où le livre a été écrit (1985) : la mère juive, les rues juives de New York. Une mère juive prototypique (et communiste au demeurant, dans les années 50 ça se faisait beaucoup). Une fille juive qui ne l’est pas moins mais que la modernité aspire vers l’émancipation sociale, sexuelle. Toutes les deux sont soudées par un lien monstrueux, fait de passion. Passion filiale et maternelle, tissée par un authentique amour et une haine farouche non moins authentique. Le cadre de cette liaison – on peut parler de liaison au sens amoureux du terme – c’est New York. Pas le New-York gigantesque et flamboyant dont on a l’habitude en littérature. Un New York-Village, provincial, presque rural, dans lequel les deux femmes habitent le quartier juif, entre le Bronx, Brooklyn et Manhattan. Un village que mère et fille arpentent avec conviction, rue après rue, à pied le plus souvent, parfois en bus et qui, peu à peu, se constitue en décor topographique au roman. La relation mère/fille tisse la toile de ce récit – il faut préférer « récit » à « roman », tant la dimension autobiographique est évidente, renforcée encore par la position de narratrice de Vivian Gornick. Une relation qui donne au récit toute sa tension car, si les scènes qui l’émaillent sont parfois drôles, elles contiennent toujours une charge tragique sous-jacente. Ainsi la visite au cimetière des deux femmes ! L’auteure raconte la vie dans un immeuble modeste, sa famille à la même enseigne que toutes les autres, le lien étroit entre les femmes qui s'entraident mais savent aussi se critiquer et se juger, la position centrale de sa mère au sein du groupe, le modèle féminin qu'a représenté sa voisine Nettie, l'influence durable qu'elle a eu sur sa vie de femme et d'amante, et, finalement, la façon dont elle s'est peu à peu extraite de cette existence en vase clos sans pourtant jamais vraiment s'en défaire. L'attachement du titre est donc multiple et, dans tous les cas, viscéral. MAIS j’ai eu du mal à terminer ce livre bien qu’il ne soit pas épais. Je n’ai pas été émue par son contenu qui m’a fait tout de suite penser à du Woody Allen en auto-analyse permanente…
ACZ - Le 06 juillet 2018 à 19:36