vos avis

• L'Ami 5/5

  J'aime beaucoup l'écriture sensible de Tiffany Tavernier. Elle parle des marginaux avec une grande justesse et beaucoup de pudeur. Son précédent roman, Roissy nous faisait déjà côtoyer les "invisibles". Le récit présent soulève des interrogations qui reviennent fréquemment dans le débat public et génèrent de nombreuses tensions : Qui sont les marginaux ? France périphérique, personnes racisés, prostitué.e.s, les déclassés, personnes en asile psychiatrique ou incarcérées, etc. Dans le fait divers relaté, quelle part d'humanité reste t-il chez un "tueur en série" ? Lui retirer le qualificatif "d'être humain" ne permet-il pas à la société de le mettre au ban et de ne pas prendre ses responsabilités ? Troublant. Chacun se fera son propre avis.

  M1chele - Le 13 mars 2024 à 17:04

• Cher voisin 4/5

  Thierry et Elisabeth vivent à la campagne, isolés de tout. Ils ont pour seuls voisins et amis Guy et Chantal, avec qui ils partagent les outils de bricolage, les chaises, des gâteaux. Quand ils découvrent que Guy est en fait un tueur en série, violeur et assassin d’au moins une douzaine de jeunes filles, ils sont abasourdis, défaits, ne comprennent pas comment ils ont pu ne rien voir, ni même deviner quoi que ce soit. Alors qu’Elisabeth devient hagarde devant les images hypnotiques des journaux télévisés relatant les horreurs, tout semble glisser sur Thierry qui ne veut rien montrer des tourments qui le déchirent. Ce n’est pas le fait divers, aussi sordide soit-il, que l’autrice choisit de traiter. Non c’est un autre point de vue, celui de Thierry, qui voit son petit monde chahuté, bouleversé. Telle la fissure qu’il aperçoit sur le plafond de son salon, allongé pour ne pas risquer de se prendre une balle perdue lors de l’assaut mené par la police, son monde vacille. Et la carapace va lentement se fendiller. C’est là, pour raconter les tourments intimes, que Tifanny Tavernier excelle. Elle s’attache à nous faire comprendre pourquoi Thierry, que l’on découvre peu liant, taiseux, se sent trahi à ce point. Les souvenirs remontent doucement à la surface nous permettant d’entrevoir un début d’explication à la puissance de cette colère sourde. L’écriture de l’autrice est fine et sensible pour décrire les tourments de Thierry et ses impacts psychologiques. Il veut rester fort, au-dessus de tout, ne rien montrer du chaos dans lequel il sombre petit à petit malgré tout. Contraint et forcé, il va entreprendre son chemin vers la résilience. C’est le bémol de ce très beau roman : la fin avec ce chemin parsemé de rencontres plus ou moins déconcertantes (l’ermite, son frère et une ancienne camarade de lycée).

  Karine DAVID - Le 07 février 2022 à 17:24

• 1/5

  Geneviève FAURE - Le 13 juin 2021 à 09:19