Cycle "Incroyables jardins" en mai et juin dans les bibliothèques Dans le jardin d'Emilie Vast
Dans le cadre du cycle Incroyables jardins, l'auteure et illustratrice jeunesse Emilie Vast est à l'honneur dans les bibliothèques de Paris. A cette occasion, nous lui avons posé quelques questions.
Amoureuse de la nature, l'auteure et illustratrice jeunesse Emilie Vast était l'interlocutrice idéale pour notre cycle "Incroyables Jardins".
En marge de l'exposition de ses Herbiers à la médiathèque Marguerite Yourcenar (15e) et des ateliers qu'elle anime en mai et en juin dans un certain nombre de bibliothèques parisiennes, nous avons souhaité la rencontrer pour discuter avec elle.
Mon terrain de jeu favori a toujours été le jardin
D’où vous vient cet intérêt pour les fleurs, les feuillus, les racines… ?
Mon terrain de jeu favori a toujours été le jardin, les bois ou tout autre carré de verdure. Mes parents m’y ont intéressée très tôt. Ça me fascinait, voir les choses pousser, se transformer. C’est beau et magique à la fois.
Mes herbiers parlent des plantes, mais j’ai cette fascination pour la nature en général, les animaux me passionnent tout autant!
Sinon, l’autre passion familiale sont les brocantes, et dans ces brocantes, les choix se portaient souvent sur des objets art nouveau ou art déco. Ma passion pour la représentation florale vient aussi de là.
Chez vous, la nature est souvent colorée en noir avec quelques teintes de couleurs (et non en vert), Pourquoi ?
C’est un rapport graphique que je trouve extrêmement beau. Le papier des livres est blanc, le noir est ce qui s’y oppose le plus. Le plus fort contraste qui soit. Cela fait ressortir la forme des éléments, et c’est dans la forme que je m’exprime le plus, dans cette envie de courbes douces et lisses. Ensuite l’oeil par défaut est attiré par la couleur et quand elle est associée au noir, elle ressort d’autant plus. Elle me sert ainsi à signifier plus précisément ce qu’il faut regarder. Cela fonctionne comme un code. Dans les herbiers par exemple : les fleurs et les fruits/graines sont les éléments colorés, on sait donc tout de suite de quoi il retourne.
Si les feuilles étaient vertes comme dans le réel, l'oeil serait plus perdu, le contraste serait moins puissant.
J’ai donc conservé cette manière de faire dans tous mes livres, c'est devenu ma « marque de fabrique », et je trouve cela simplement beau ! Il y a cependant parfois des exceptions, il faut parfois s’adapter à l’image ou à l’histoire…
On dit souvent que le noir ça ne plait pas ou du moins ce n’est pas fait pour les enfants, pourtant je n' ai jamais trouvé quelqu'un que cela rebutait ! C’est une vision d’adulte sur l’enfance « pastel ».
A travers cet amour pour la nature, souhaitez-vous transmettre un message particulier aux enfants ?
Oui! Complètement ! Je cherche à les y sensibiliser. Je veux qu’à travers mes dessins, ils découvrent des détails qu’ils auraient envie ensuite de découvrir en vrai, dehors, in situ…
Reconnaitre en vrai les oiseaux du livre « Le chant de Colombine », voir réellement les transformations de la nature que l’on découvre dans « Il était un arbre » et « En t’attendant », apprendre les animaux du monde et s’initier à l’écologie avec « Petit à petit » et plus simplement apprendre que les plantes portent un nom avec les Herbiers…
Dans mon dernier livre, « Abeille et Epeire », c’est encore plus flagrant, j’y parle d’abeilles et d’araignées, animaux souvent mal vus, mal connus, et pourtant tellement importants et utiles...
Quel est votre jardin préféré en France ou à Paris ? Ou quel est votre « espace de Nature » préféré ?
J’en ai vu beaucoup et c’est assez dur de choisir. J’ai une grande passion pour les serres, car j’aime aussi l’architecture. Et cette idée de nature fragile mise sous cloche et préservée de l’extérieur a un côté paradis retrouvé. Les serres royales de Bruxelles sont fascinantes.
Sinon, j’ai un vrai coup de coeur pour le jardin botanique de Genève, je m’y suis retrouvée en plein printemps, tout était en fleur, c’était magique. Il s’y trouve beaucoup de plantes de montagne et de rocailles, elles recouvrent le sol et donnent l’impression d’un monde en miniature.
Et de manière générale, j’aime les jardins anglais pour leur foisonnance.
Et pour finir, mon propre jardin que j’apprend peu à peu à entretenir et dans lequel je peux passer des heures à « gratouiller » la terre...
Les albums d'Emilie Vast à emprunter en bibliothèque
Fin
Par Nadège P. de la bibliothèque Aimé Césaire et le service de veille jeunesse des bibliothèques