Le coin des vinyles Electro : 5 labels internationaux à suivre
Adn' Ckrystal, un artiste du label Dark Entries
Après un tour d'horizon des labels electro français dans nos collections, découvrez 5 labels internationaux dont vous pouvez emprunter les vinyles dans votre bibliothèque.
A l’occasion de l’exposition Electro actuellement présentée à la Philharmonie et pour inaugurer notre nouvelle rubrique "Le coin des vinyles", nous vous présentons les labels de musique électronique mis en avant dans les fonds de vinyles empruntables des bibliothèques.
Et ne ratez pas la première partie de notre dossier, consacré aux labels electro français
Dark Entries
C’est en excavateur de l’underground 80s que Josh Cheon a imaginé son label, bien nommé Dark Entries en hommage au premier titre de Bauhaus.
Après divers emplois auprès de labels et radios, ce Dj et digger new-yorkais passionné par Cabaret Voltaire et Psychic TV crée en 2009 cette maison dédiée au monde souterrain une fois installé à San Francisco. Pensé pour documenter la scène post punk / new wave méconnue de la Bay Area, le label travaille toutes les nuances de l’électronique sombre, synth pop industrielle, minimal wave, EBM, proto-techno et cold wave.
Publiées quasi exclusivement en vinyles, ces rééditions cherchent à refléter l’esthétique DIY de l’époque en restant fidèles aux concepts et illustrations originales, tout en faisant l’objet d’un remastering exigeant auprès de l’ingénieur du son vétéran de CBS George Horne.
A la fois label et distributeur, Dark Entries a permis la redécouverte d’ “hidden gems” américains (Eleven Pond, Jeff Hudson), anglais (Dark Day, Portion Control), belge (Parade Ground) ou autrichien (ZYX); la publication d’obscurités du maître de la Hi NRG Patrick Cowley, des Lost Tapes electroclash de Miss Kittin et The Hacker, et des premiers albums d’artistes contemporains (RedRedRed, Bézier).
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Jahtari
Par son nom et son logo, Jahtari fusionne dub et esthétique 8-bit depuis 2004. Fondé par le producteur Jan Gleicharm – alias Disrupt- à Leipzig, c’est selon lui un label de “digital laptop reggae”, classicisme roots fait par ordinateur.
Démarré comme un netlabel proposant écoute en ligne gratuite et téléchargement, il s’est depuis développé avec la publication de cassettes, CD et surtout de vinyles.
Jahtari a invité sur ses riddims électroniques le crooner trinidadien Roger Robinson, la MC écossaise Soom T, le vétéran anglais Mikey Murka, et la chanteuse japonaise de dub-enka Kiki Hitomi. Il compte aujourd’hui une centaine de références, dont des compilations du soundsystem maison, le Jahtari Riddim Force.
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Music From Memory
Abel Nagengast, Jamie Tiller et Tako Reyenga, les trois archivistes à l’origine du label Music from Memory - et également responsables du magasin Redlight records d’Amsterdam - sortent des marges de l’histoire des disques et artistes oubliés. Parmi la foule de labels indépendants de rééditions, leurs vinyles aux illustrations soignées, paysages ECM prenant le soleil, donnent une seconde chance à leurs révélations musicales tout en traçant un parcours cohérent de la synth pop japonaise de Dip in the pool au reggae digital de Caliban. Une alchimie des styles jamais très loin de la new age et de l’easy listening “balearic”, qui a mis en lumière les pionniers de l’ambient italiens (Vito Ricci, Gigi Masin) et espagnols (Suso Saiz, Joan Bibiloni), et nous mène aujourd’hui à la rencontre de la synth pop déviante européenne et de l’obscure électronique brésilienne des années 80.
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PAN
DJ, designer et musicien issu de la scène post-punk et hardcore d’Athènes, Bill Kouligas fonde PAN à Londres en 2008 avant de se délocaliser à Berlin.
Plus qu’un label, il souhaite créer une plateforme vouée à documenter la scène électronique expérimentale, un collectif d’artistes fonctionnant comme un studio d’art contemporain multidisciplinaire favorisant les interactions entre musique, sound design, graphisme, art vidéo, danse contemporaine et installations. Une approche collaborative et innovante sollicitée par le Berghain, l’Institute for Contemporary Art de Londres et le Moma - PS1 de New York.
Réalisée sous divers formats, numérique, vidéo, et vinyles aux designs conçus par l’artiste Kathryn Politis, la création musicale y réunit analogique et digital, noise et techno, musique contemporaine et industrielle, l’ambient expérimentale de l’italien Valerio Tricoli, le drone de HELM, la neo jungle de Lee Gamble, et la chillwave de Yves Tumor.
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50Weapons
C’est avec l’idée de produire 50 bootlegs à 50 centimes sur un label éphémère que Gernot Bronsert et Sabastain Szarzy - le duo Modeselektor- créent la future subdivison de leur label Monkeytown en 2005. Si le prix et l’anonymat ont rapidement changé, 50Weapons a tenu le pari de sortir 50 EP à la fois pointus et accessibles, plus sombres et brutaux que ceux de la maison-mère, et pour la plupart aujourd’hui épuisés. Initialement prévus en white labels, ils vont adopter une ligne graphique unique, avec portrait photographique des producteurs en monochromie, et évoluer de la bass à la techno puis au dubstep. Le label a réuni durant sa courte existence des producteurs confirmés (Marcel Dettmann, Laurent Garnier, Siriusmo, Phon.o) et en devenir (Bambounou, Fjaak, Rodhad). Après ces 50 faits d’armes auxquels s’ajoutent des albums et compilations, il s’éteint en 2015 avec l’album Obsidian de Benjamin Damage, premier artiste signé dix ans plus tôt.
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Par Stéphanie P., médiathèque Françoise Sagan