Vidéo numérique

Florence Delay, comme un portrait

Abraham Ségal (Réalisateur)

Date : 2004 - Durée : 00h58


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Portrait des multiples facettes de Florence Delay, traductrice, romancière, essayiste, interprète du «Procès de Jeanne d'Arc» de Robert Bresson, dans ses différents lieux de vie et d'écriture. Florence Delay, qui, dès le prologue, décline son identité en voix-off, se prête à l'exercice avec enthousiasme. Le premier volet du film, les prairies intérieures, explore sa vie intellectuelle et spirituelle : en premier lieu, la double identité qu'elle a acquise grâce à l'espagnol, la langue qu'elle traduit, et son attachement au Pays basque, où elle habite, à l'origine de l'écriture de son " roman basque " «Etxremendi». Elle se promène dans la prairie d'Iholdy, qu'elle décrit comme une image de son paysage intérieur idéal. La voix posée et cherchant les mots justes, le regard droit, Florence Delay parle aussi de sa relation à la religion, dont elle a «tendance à ne retenir que la joie». Le réalisateur la montre discutant vivement avec le cardinal Roger Etchegaray des mots "foi", "croyant", "espérer". De la religion à l'écriture, Florence Delay circule aisément. Lisant sa traduction de l'Évangile de Jean, elle parle du choix des mots, de la première phrase, qui est «un don, et du boulot», de la transformation de l'idée en pensée grâce à l'écriture. Elle se livre à un éloge de la forme brève, la rapportant à son penchant naturel pour la joie. Penchant à l'œuvre avec le dévoilement d'un Nerval gai, joyeux, dans son essai «Dit Nerval», sur lequel revient J. B. Pontalis, directeur de la collection «L'un et l'autre» chez Gallimard. La deuxième partie du film, Face à l'autre, s'intéresse à la relation de Florence Delay au jeu, au théâtre. Elle revient sur l'expérience marquante de «dire les mots de Jeanne», de les comprendre en les disant, ou (bien plus tard) sur son amour passionné, encore perceptible, pour cet état de résistance qu'elle jouait. Elle rend un hommage ému aux qualités d'écriture de Bresson et se souvient avec intensité du tournage du film, dont sont présentés quelques extraits. Florence Delay aujourd'hui écrit et traduit pour le théâtre : on la voit travailler avec Jacques Roubaud sur une scène du Graal Théâtre et regarder la mise en scène par Christian Schiaretti de deux pièces de Calderón qu'elle a traduites. «Si je devais dire en quoi je crois, je répondrais la même phrase que Bergamin : j'ai foi en l'art, j'ai foi dans le jeu et j'ai foi en Dieu».

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