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L'amitié est un cadeau à se faire : roman
Edité par Gallmeister - paru en DL 2020
Persuadée d'avoir tué Enzio, son voisin octogénaire qui lui faisait de lourdes avances, Rena Ruggiero, veuve d'un mafieux de Brooklyn, se réfugie chez Lacey Wolfstein, une ancienne célébrité issue du milieu pornographique. Elle est ensuite obligée de fuir à l'arrivée d'Enzio et de l'amant de sa fille, Richie, un meurtrier pour la mafia qui a récolté une belle somme d'argent chez une bande rivale. ©Electre 2020
Collection : Americana (Paris. 2008)
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Sanglant et jubilatoire
L’amitié est un cadeau à se faire - William Boyle Ce roman est un véritable road movie, il a d’ailleurs un côté Thelma et Louise : déjanté, un brin loufoque, parfois bien trash pour dire l’amitié, la sororité mais aussi la violence. L’histoire pourrait se résumer à : « Un premier vieux essaie de se la (Rena) faire, un deuxième vieux titre sur sa fille et un troisième vieux pervers termine le travail. C’est une espèce de conte totalement tordu. » Trois femmes, trois générations réunies dans cet opus assez jubilatoire. Rena donc, veuve d’un mafieux, finit par écraser un cendrier sur la tête d’Enzio, son voisin qui espérait bien prendre du bon temps avec elle (en regardant un film porno !). Elle le laisse pour mort et lui emprunte sa Chevrolet Impala de 1962. Oui mais, touche pas à mon engin … il se lance à sa poursuite ! Suite à ce geste malheureux, Rena espère se mettre à couvert chez Adrienne, sa fille, qui lui claque la porte au nez. Elle trouve finalement refuge chez Wolfstein, voisine d’en face et une ancienne actrice porno où la rejoint Lucia, sa petite fille qui n’en peut plus de sa mère. Vous ajoutez à cela un ancien amant de Wolfstein, éconduit une fois délesté de 15.000 dollars, un mafieux qui poursuit l’amant (lui même pas très net) d’Adrienne et le spectacle peut commencer. Les situations sont parfois cocasses, les dialogues enlevés et drôles, le tout d’un rythme effréné. Pas de pause dans ce road movie : on passe d’un personnage à un autre, reprenant la course poursuite là où on l’avait laissée avec un autre protagoniste. C’est parfois un peu gros, mais ça marche : les méchants très méchants, les mecs obnubilés par leur bagnole, des crimes bien sanglants, une adolescente difficile, de l’alcool et des histoires olé olé pour mettre tout le monde à l’aise. Au-delà de ces clichés très machistes, c’est une ode à l’amitié que célèbre ici William Boyle, comme pour mieux saisir le contraste entre cette phallocratie ambiante et le courage et la beauté de ces femmes. Une jolie découverte !
Karine DAVID - Le 25 août 2023 à 15:26