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Livre
À son ombre
Edité par Bernard Grasset - paru en DL 2020
Le récit intimiste de l'auteur qui, après la mort de sa femme Valérie en 2009, a bouleversé tout son entourage en tombant amoureux de Kathleen, plus jeune de vingt ans. Il raconte la manière dont il s'est sabordé, professionnellement et socialement, dans l'attente d'un châtiment pour aimer à la fois une vivante et une morte. Prix Transfuge du meilleur essai 2020. ©Electre 2020
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Récit personnel et poignant
Récit personnel très poignant de Claude Askolovitch. Pour ceux qui ne le connaissant peu ou pas, Claude Askolovitch se démarque dans le paysage médiatique français ces dernières années par de belles chroniques sur Arte (28 minutes) et sur la revue de presse quotidienne de la matinale de France Inter. Il y manie avec grande dextérité la beauté de la langue française pour mettre en avant des histoires humaines, de monsieur et madame lambda traversant des souffrances ou des joies qui peuvent émouvoir tout le monde. Il analyse également avec brio des sujets de société pour Slate (notamment sur le racisme ou les discriminations, ou parfois le sport). Claude Askolovitch a connu plusieurs vies professionnelles et deux amours. Dans « À son ombre », récit poignant et délicat, il raconte sans se cacher le deuil, la chute et une certaine façon de se relever. À son ombre est le récit d’une décennie et plus dans la vie d’un homme. Pas celui du personnage du dehors lu plus jeune dans Le Nouvel Observateur, quelques éditos du JDD et dont on entendait le nom - Asko, disaient-ils - parfois dans les couloirs de l’hebdomadaire Marianne. Pas non plus celui que l’on entrevoit aujourd’hui le soir sur le plateau de télé d’Arte. Ce livre est celui de l’intime, de l’homme du dedans. L’histoire d’un mari qui a perdu sa femme un jour de l’été 2009, encore moins prévenu que les autres et qui dit ici l’impossible oubli et lui qui continue, malgré tout, malgré ça, d’avancer et même d’aimer après elle en ressentant une certaine honte. En 2010, écrit-il, « Je ne savais pas être veuf, père et amant à la fois ». Les autres non plus qui l’appellent - de manière détestable - « le veuf joyeux ». Askolovitch a retardé le moment de rendre ce texte émouvant. « Que deviendrai-je quand tout sera figé, et que sera Valérie, l’entendrai-je encore? » Il a écrit « dans la fièvre » et on veut bien le croire. Il parle aussi des trahisons qui ont émaillé sa vie professionnelle, jusqu’à connaître une traversée du désert de plusieurs années. Je n'ai pas souvent lu des livres comme celui-ci. Ce n'est pas un roman, c'est un livre. Un livre proche du journal intime ou du compte rendu de séances de psychanalyse. Il n'y a pas de fil conducteur et pourtant il y a des chapitres organisés ... Ce n'est pas une histoire et pourtant c'est son histoire ... L'écriture est saccadée. Il m'a fallu du temps pour l'accepter, comme il faut du temps à l'auteur d'accepter d'écrire sur sa situation L'auteur a écrit non pas pour le lecteur mais pour lui. Son ton est pathétique C'est sérieux et sans issue. Alors, le lecteur le lit pour lui ou pour l'auteur ?
ACZ - Le 27 mars 2022 à 13:39