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Le train des enfants : roman
Edité par Albin Michel - paru en DL 2021
1946, Naples. Amerigo quitte son quartier natal comme de nombreux enfants défavorisés du Sud de l'Italie, suite à une campagne de lutte contre la pauvreté menée par le parti communiste. Il part vivre quelques mois dans une famille de Bologne. Loin de ses repères et de sa mère Antonietta, le jeune garçon tente de s'intégrer dans ce nouveau monde. ©Electre 2021
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Un train pas comme les autres
Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, le Parti communiste italien et l’Union des femmes italiennes décidèrent d’envoyer quelques enfants de Naples dans des familles de Bologne, Modène ou Rimini afin qu’il se remplument un peu. « ils mangeront tous les jours. Petit déjeuner, déjeuner et dîner ». Amerigo Speranza a alors sept ans. Il nous raconte cette période à hauteur d’enfant, avec sa naïveté, son désarroi, son innocence mais aussi une certaine clairvoyance. Sa vie auprès d’une mère célibataire, sa « maman Antonietta » qui n’exprime pas ses sentiments, la misère de cette ville de Naples où beaucoup vivent d’expédients ou de menus larcins, où l’école est un luxe. C’est un savant mélange de sensibilité, de tendresse, mais aussi de lucidité sur les choix que ces mères ont dû faire en laissant partir leurs enfants dans des familles du nord. Ces enfants, « coupés en deux », partagés entre la crainte de perdre leurs parents et l’espoir d’une vie meilleure, les parents pour certains satisfaits d’avoir une bouche en moins à nourrir, peu importe la rumeur qui enverraient les enfants en URSS et ces familles d’accueil au cœur immense. Les trois quarts du livre se déroulent en 1946 au moment des événements. Le dernier quart se déroule en 1994. Amerigo, l’enfant intelligent et espiègle, a bien grandi et revient à Naples pour l’enterrement de sa maman Antonietta. Dès le départ on devine les tiraillements de cet enfant, et si on comprend les raisons de la bascule, les souvenirs de cet homme devenu un grand violoniste nous laissent un peu sur notre faim. Cette dernière partie aurait probablement méritée d’être davantage développée et approfondie. La fin m’a parue un peu (trop) rapide et sentimentale mais ce roman n’en reste pas moins touchant et bouleversant.
Karine DAVID - Le 22 mai 2023 à 19:28