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Musique
Piano quartet & quintet
Edité par Pias - paru en C 2023
Avec l'emploi d'un pianoforte Pleyel de 1851 et une perspective sonore très fondue, cette nouvelle version du Quatuor et du Quintette avec piano de Robert Schumann vient remettre en question nos habitudes d'écoute, d'autant que l'interprétation qu'en donnent Isabelle Faust au violon (avec Anne Katharina Schreiber au second violon pour le Quintette), Antoine Tamestit à l'alto, Jean-Guihen Queyras au violoncelle et Alexander Melnikov au pianoforte semble ancrer l'oeuvre dans l'esprit du début du classicisme dans une ambiance de « Hausmusik » (Musique à la maison) nous éloignant de la salle de concert. Une fois cette conception admise, on ne peut qu'adhérer à l'ivresse produite par le dynamisme de l'ensemble et à l'esprit concertant des interprètes. Nulle grandiloquence dans ce jeu ressemblant à une conversation passionnée entre personnes raffinées et espiègles. Dans le merveilleux Quintette en mi b majeur, le Finale, Vivace passe souvent pour être le mouvement le plus faible avec ses redites et sa longue fugue pouvant paraître académique. Rien de tel ici grâce au tempo très vif et à la construction soulignant les éléments rythmiques qui nous tiennent sans cesse en haleine. Le Quatuor avec piano Op. 47, dans cette même tonalité de mi b majeur, bénéficie lui aussi de cette relecture « historiquement informée », avec des cordes sans vibrato systématique autour d'un pianoforte cristallin ne tirant jamais la couverture à lui de part sa sonorité ténue. Si cette interprétation jette une lumière plus douce sur deux oeuvres bien connues, celle des lampes à pétrole d'un salon au XIXe siècle, elle ne nous fera cependant pas oublier une approche plus romantique de l'univers schumannien