Sélection romans et cinéma Cap sur le Nigéria
Extrait de la couverture du roman Ma soeur serial killeuse d'Oyinkan Braithwaite (ed. Delcourt)
Et si on profitait de l'été pour découvrir le Nigéria ? Le pays le plus peuplé d'Afrique témoigne d'une frénésie culturelle étonnante. Littérature, cinéma, musique : découvrez nos sélections.
Le roman nigérian
Pays le plus peuplé d’Afrique, avec une florissante industrie du cinéma (mise en valeur cette année à Paris par le Nollywood Week Film Festival au mois de mai) le Nigéria est aussi depuis quelques années en pleine effervescence littéraire. Des noms tels que Chimamanda Ngozi Adichie et Akwaeke Emezi sont désormais connus par le grand public étranger.
Depuis le début des années 2000, de prestigieuses maisons d’édition (Cassava Republic et Kachifo pour n’en citer que deux) répondent à la demande d’un lectorat croissant qui, à cause de la distribution inégale des librairies sur le territoire liée à la fragilité d’approvisionnement de la chaine du livre, s’oriente naturellement vers la lecture sur smartphone, comme en témoigne le succès de la plateforme d’édition numérique et auto-publication Okadabooks, également engagée dans la lutte contre l’illettrisme.
Une réalité dynamique remarquée également par les éditeurs étrangers qui publient de plus en plus de nouvelles voix et mettent en valeur des classiques qui rencontrent la curiosité et le goût du public européen et étatsunien. La plupart des auteurs nigérians étant anglophones, la publication de leurs titres s’en trouve facilitée tout en épargnant aux éditeurs des coûts élevés de traduction.
Issu.es de la diaspora ou implanté.es sur le territoire, les auteurices de notre sélection produisent une fiction traversée par des thématiques récurrentes : le passé colonial (Tout s’effondre), la guerre du Biafra (Une saison d’anomie, L’autre moitié du soleil) le difficile parcours des personnes LGBTQIA+ (Sous les branches de l’Udala, La mort de Vivek Oj) ou encore la condition féminine (Efuru, Baba Segi, Reste avec moi) mais aussi les tiraillements identitaires des expatrié.es (L’ombre d’un doute).
Du côté des genres littéraires, la fiction permet d’aborder la question des inégalités sociales ou la corruption (Les colliers de feu, Lagos Lady) y compris sous la forme du divertissement (Ma sœur serial killeuse), d’autres tissent des récits fantastique (Étonner les dieux, Qui a peur de la mort) ou fortement imprégnés de réalisme magique (L’ivrogne dans la brousse, Eau douce, Les pêcheurs), où les légendes et les fantômes détournent le réel pour mieux le faire ressortir.
Un panorama riche et varié qui nous permet de découvrir les différentes facettes d’un pays en plein essor culturel, pour en saisir la complexité loin des clichés.
Sélection Roman

Livre
La mort de Vivek Oji : roman
Edité par Gallimard - DL 2023
Vivek Oji, la vingtaine, vient de mourir. Son corps est retrouvé par ses parents sur le pas de leur porte. Cherchant à connaître la cause du décès de son fils, sa mère découvre la part féminine de Vivek. Peu à peu, ses amies l'aident à mieux le connaître et à se rapprocher de lui. ©Electre 2023

Livre
Qui a peur de la mort ?
Edité par Panini books - DL 2013
Récompensé par le prestigieux World Fantasy Award en 2011, ce texte nous arrive auréolé d'un succès critique unanime. Et c'est avec beaucoup d'intérêt que nous découvrons les aventures de l'héroïne dans une Afrique post-Apocalypse qui connaît malheureusement toujours des problèmes très actuels : purification ethnique, excision, poids de la tradition patriarcale... Le tout en nous faisant également découvrir sorcellerie, monde des esprits et personnages attachants. La jeune auteure américaine d'origine nigériane annonce une préquelle à ce livre.
Par Comité de lecture Science-fiction, Fantasy, Fantastique

Livre
Love is power, ou quelque chose comme ça : nouvelles
Edité par Zulma - DL 2015
Eghobamien Adrawus aime l'autorité que lui confère son uniforme de policier. Il abuse de son pouvoir, autant à l'extérieur que chez lui, où il maltraite son épouse. Pourtant, cet homme violent et corrompu ne sait résister à ses enfants. Neuf nouvelles proposant une plongée dans le quotidien des habitants de Lagos, ville nigériane où se mélangent les classes sociales et les générations. ©Electre 2015

Livre
Lagos lady
Edité par Éditions Métailié - 2016
Guy Collins, un journaliste britannique chargé de couvrir des élections potentiellement violentes, décide de sortir un soir boire un verre. Il est ainsi le témoin du meurtre d'une prostituée dont les seins sont coupés. Emprisonné par la police, Amaka, une belle et mystérieuse Nigériane, le sort d'affaire et lui demande d'enquêter sur le meurtre. Premier roman. ©Electre 2016

Livre
Les pêcheurs
Edité par Éditions de l'Olivier - DL 2016
Akure, Nigeria, mars 1996. Quatre frères profitent de l'absence de leur père pour aller pêcher au bord du fleuve interdit Omi-Ala. Le sorcier Abulu leur lance une funeste prédiction : l'aîné, Ikenna, sera assassiné par l'un de ses frères. La prophétie bouleverse la famille. Premier roman. ©Electre 2016

Livre
Sous les branches de l'udala
Edité par Belfond - DL 2018
Biafra, 1968. Ijeoma, 11 ans, vient de perdre son père. Sa mère l'envoie chez un professeur de grammaire et son épouse dans le village voisin. Elle y rencontre Amina, jeune orpheline. Les deux adolescentes tombent amoureuses mais l'homosexualité est considérée comme un crime. Ijeoma doit se battre pour vivre ses désirs et comprendre qui elle est. Premier roman. ©Electre 2019

Livre
Chaque jour appartient au voleur : roman
Edité par Zoé - 2018
Un Nigérian vivant à New York depuis quinze ans retourne trois semaines à Lagos, sa ville natale. Il évoque sa redécouverte de la mégapole africaine, raconte ses impressions de voyage et relate des scènes telles que celle du châtiment d'un voleur à la tire. ©Electre 2018

Livre
Reste avec moi : roman
Edité par Charleston - DL 2019
Yejide a tout essayé pour avoir l'enfant que son mari et sa belle famille exigent d'elle. Un jour, une délégation familiale se présente à sa porte, escortant une jeune femme. Pour Yejide, accepter une seconde épouse est au-dessus de ses forces. ©Electre 2019

Livre
Ma soeur, serial killeuse
Edité par Delcourt - DL 2019
A 31 ans, Oyinkan Braithwaite signe un premier roman irrésistible, qui a notamment été finaliste au Baileys Women’s Prize for fiction en 2019, un des plus prestigieux prix littéraires du Royaume-Uni. Cela n’a rien d’étonnant, tant ce récit, bien implanté dans la modernité du Nigéria des années 2010, est touchant, drôle et captivant. La relation de Korede à sa sœur, mélange d’adoration et de lucidité totale, d’abnégation et de colère refoulée, augmente le suspense et épaissi l’intrigue. La description des rapports humains et des émotions est très juste, et étonnante dans son audace et sa franchise. Une lecture aussi implacable et séduisante que la jeune et belle Tane, alias la sœur serial-killeuse !
Par MP, bibliothèque Drouot.

Livre
Les colliers de feu : une enquête de Philip Taiwo
Edité par Les Presses de la Cité - DL 2022
Accusés de vol, trois étudiants de l'Université de Port Harcourt, au Nigeria, sont lynchés par la foule avant d'être brulés vifs. Quelques mois plus tard, le père d'une des victimes engage Philip Taiwo, un criminologue tout juste rentré des Etats-Unis pour l'aider à découvrir la vérité et trouver les responsables de la mort de son fils. Assisté de Chika, son chauffeur, Philip mène l'enquête. ©Electre 2022
Le cinéma nigérian : c'est quoi Nollywood ?
Voir toute la sélection romans (21 documents)
Image extraite du film EZRA Réalisé par Aduaka, Newton I
Le cinéma nigérian : c'est quoi Nollywood ?
Selon la définition consacrée, Nollywood est un mot-valise évoquant l'importance du cinéma du Nigeria associant le « N » de Nigeria et le « ollywood » de Hollywood (suivant le même modèle que l'expression Bollywood : « B » de Bombay et « ollywood » de Hollywood).
Plus précisément et, selon Madu Chikwendu (cinéaste, producteur, président de l’Association des producteurs de films du Nigéria et représentant pour la région de l’Afrique de l’Ouest de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI) :
“Il y a un malentendu à propos de Nollywood. Ce n’est pas une industrie cinématographique, mais quatre. Celle que le monde connaît est l’industrie en anglais, dont le centre de production est Lagos. La langue utilisée est l’anglais, mais les sujets de ces films reflètent l’idéologie des Igbo, qui vivent dans la région.
La deuxième industrie, beaucoup plus ancienne, est celle des films en langue autochtone yoruba. Elle remonte à l’industrie du long métrage nigérian des années 60 et 70, jusqu’à ce que la récession ne permette plus aux gens de produire des longs métrages et qu’ils se tournent vers la vidéo.
Vous avez une autre industrie dans le nord du pays, celle des Haoussas. C’est encore autre chose. Elle est influencée par l’islam et aussi par le style des films de Bollywood, avec beaucoup de chansons et de danse. Il y a aussi des poches de production moins importante, comme dans le sud autour du delta du Niger. Il s’agit là encore d’une production autochtone, principalement en langue edo.
Chacune de ces industries a ses propres associations de professionnels, selon une sorte de polarisation ethnique, ce qui est regrettable. Mais il existe quelques lieux de rencontre, comme le Conseil du cinéma du Nigéria, où toutes les régions se font représenter pour réglementer l’industrie et défendre ses intérêts auprès du gouvernement."
Nollywood en chiffres
- Nollywood est considérée comme la deuxième industrie cinématographique au monde en nombre de films produits (devant Hollywood et derrière Bollywood).
- Au début des années 2000, Nollywood produisait jusqu’à 50 films par semaine, pour un total annuel de plus de 2 500 titres.
- Le Nigéria ne comptait cependant en 2020 que 77 écrans, pour une population de plus de 200 millions d’habitants.
- Un film se vend aux alentours de 50 000 exemplaires ou à plusieurs centaines de milliers si c’est un succès.
- Au Nigéria, près de 40 000 clubs vidéo, qui se contentaient jusqu’à récemment d’acheter les DVD puis de les louer sans rien verser aux auteurs.
- Le chiffre d’affaires se compte désormais en centaines de millions de dollars.
Alors pourquoi si peu de titres au catalogue des bibliothèques ?
Paradoxalement, il est beaucoup plus facile de « lire » le cinéma nigérian que de le voir dans notre réseau de bibliothèques pour les raisons suivantes :
- De la fin des années 80 au début des années 2000, selon Madu Chikwendu « la majorité des films à petit budget étaient tournés à l’aide de caméras numériques » et produits directement d’abord au format VHS puis « les DVD étaient copiés à des milliers d’exemplaires avant d’être distribués, sur les grands marchés de gros de Lagos, Kanu et Onitsha (environ 1000 films par an) ».
- Concrètement, le cinéma nigérian était l’objet d’un piratage transnational. Les films copiés illicitement transitaient directement vers les 40 000 vidéo clubs, qui se contentaient d’acheter les DVD une première fois puis de les louer sans verser de droits d’auteur.
- Il y déplorait aussi que les films nigérians soient « diffusés illégalement par les chaînes de télévision d’autres pays africains », ainsi que piratage massif sur internet (en 2007, plus de 1500 sites de piratage du cinéma nigérian étaient déjà répertoriés tant en Europe qu’aux États-Unis). Piratés donc, mais toujours inconnus du grand public, la seule solution semblait être d’organiser la délivrance de licences pour le reste du monde.
La riposte des cinéastes
- Selon le site de L’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), « le lancement en 2003 de la première chaîne Africa Magic sur le service de télévision numérique par satellite DStv et l’ouverture des cinémas Silverbird en 2004 ont grandement amélioré la situation, tant en ce qui concernait les canaux de distribution que les sources de revenus potentiels pour les cinéastes nigérians ».
- Le lancement en 2011 de la plate-forme de diffusion de vidéo en flux iROKOtv a offert de nouvelles perspectives et sources de financement pour les cinéastes. C’est via un fonds spéculatif américain qu’iROKOtv, devint le premier distributeur en ligne mondial de films “nollywoodiens” sous licence.
- Le Gouvernement du Nigéria s’est efforcé au cours des dernières années de réformer la loi sur le droit d’auteur et a injecté 200 millions de dollars à l’industrie du film. En contrepartie, les distributeurs se sont engagés à lutter contre le fléau du piratage.
L’action des « lanceurs d’alertes » (Madu Chikwendu, l’OMPI) et du Gouvernement du Nigéria ont permis aux réalisatrices et réalisateurs nigérian.e.s d’accéder enfin aux festivals internationaux Certes, certains films ont été censurés pendant des mois par le gouvernement (L’Autre Moitié du soleil adapté du livre Chimamanda Ngozi Adichie en 2014) mais on ne peut que saluer l’effort consacré au deuxième employeur du pays après l’agriculture.
En France comme un peu partout ailleurs sauf en Afrique, faute de coprodutions ou de distributeurs un peu audacieux, il n’existe que quelques moyens légaux permettant de visionner des films estampillés « Nollywood ».
- Le NollywoodWeek Film Festival qui a lieu chaque année en mai au cinéma l'Arlequin (avec le soutien de la Mairie de Paris). Nous y reviendrons en mai 2024 sur le portail des bibliothèques :
https://www.nollywoodweek.com/
- Sur les plateformes payantes :
- https://www.netflix.com/fr/browse/genre/1077508
- https://www.amazon.fr/African-Movies-yoruba-nollywood-nigeria/dp/B01M9HJYD5
Impossible de contourner le sujet puisque les grandes plateformes de streaming, ont largement contribué, ces dernières années à l’essor et à la diffusion du cinéma nigérian. Elles ont financé des longs métrages et passé le premier accord de licence jamais conclu avec une maison de production nigériane (Inkblot Studios/Amazon, pour plus de détails se référer à l’article de l’Unesco en bas de page).
- https://www.wipo.int/portal/fr/
- Le phénomène de Nollywood (wipo.int)
- Coup d’œil sur l’industrie cinématographique du Nigéria (wipo.int)
- https://courier.unesco.org/fr/articles/nollywood-se-convertit-au-streaming
- http://www.africine.org/index.php/entretien/here-is-madu-chikwendu/7482
- https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/06/14/lagos-tanger-aller-simple-sur-arte-
- Arte :
- dans-le-sillage-des-galeriens-de-la-route-de-l-espoir_6130314_3246.html
Sélection cinéma
Livre
Black and white bioscope : making movies in Africa 1899 to 1925
Edité par Intellect booksIntellect books University of Chicago press Protea book house ; C 2018
Black and White Bioscope recovers a neglected chapter in the histories of world cinema and Africa. It tells the story of movie production in Africa that long predated francophone African films and Nollywood that are the focus of most histories of this industry. At the same time as Hollywood was starting, a film industry in Southern Africa was surging ahead in integrating production, distribution, and exhibition. African Film Productions Limited made silent movies using technical and acting talent from Britain, the United States, and Australia, as well as from Africa. These included not only th...
Livre
Nollywood : the creation of Nigerian film genres
Edité par University of Chicago press ; C 2016
Nigeria's Nollywood has rapidly grown into one of the world's largest film industries, radically altering media environments across Africa and in the diaspora; it has also become one of African culture's most powerful and consequential expressions, powerfully shaping how Africans see themselves and are seen by others. With this book, Jonathan Haynes provides an accessible and authoritative introduction to this vast industry and its film culture. Haynes describes the major Nigerian film genres and how they relate to Nigerian society its values, desires, anxieties, and social tensions as the cou...
Livre
Nollywood : le cinéma nigérian 1991-2021
Edité par L'Harmattan ; C 2022
La riche production cinématographique nigériane, plus connue sous le nom de Nollywood, est devenue, depuis sa naissance, la vitrine de la fédération. Cet ouvrage destiné aussi bien au public universitaire qu'aux amoureux des cinémas du sud présente et analyse plus de trois cents films produits entre 1991 et 2021. Il introduit le lecteur à une production profondément enracinée dans les cultures du Nigeria et marquée par l'ouverture grandissante du pays à l'influence de la globalisation. Ces films circulent aujourd'hui dans toute l'Afrique et au-delà, dans la vaste diaspora africaine présente su...
Livre
Horror noire : Blacks in American horror films from the 1890s to present
From King Kong to Candyman, the boundary-pushing genre of the horror film has always been a site for provocative explorations of race in American popular culture. In Horror Noire: Blacks in American Horror Films from 1890's to Present, Robin R. Means Coleman traces the history of notable characterizations of blackness in horror cinema, and examines key levels of black participation on screen and behind the camera. She argues that horror offers a representational space for black people to challenge the more negative, or racist, images seen in other media outlets, and to portray greater diversit...
Livre
Les étoiles noires de Nollywood
Edité par Aset Mandala éditions
Les Etoiles Noires De Nollywood est le premier ouvrage francophone et même anglophone dédié à l'industrie du cinéma nigérian et ghanéen. Le Nigéria étant le deuxième pays producteur de films au monde juste devant les Etats-Unis et Derrière l'Inde. Cette industrie produit environ 2000 films et génère plus de 900 millions de dollars par an. Cette industrie s'auto-finance et est le second employeur au Nigéria après l'Etat. A travers ce livre l'auteure Aset Malanda a voulu mettre en avant une jeunesse dynamique nigériane et africaine entreprenante et digne qui présente au monde une image positive ...
Livre
Global Nollywood : the transnational dimensions of an African video film industry
Edité par Indiana University Press ; C 2013
Nollywood and the Diaspora considers this first truly African cinema beyond its Nigerian origins. In 15 lively essays, this volume traces the engagement of the Nigerian video film industry with the African continent and the rest of the world. Topics such as Nollywood as a theoretical construct, the development of a new, critical film language, and Nollywood's transformation outside of Nigeria reveal the broader implications of this film form as it travels and develops. Highlighting controversies surrounding commodification, globalization, and the development of the film industry on a wider sca...
Livre
Viewing African cinema in the twenty-first century : art films and the Nollywood video revolution
Edité par Ohio University Press
African cinema in the 1960s originated mainly from Francophone countries. It resembled the art cinema of contemporary Europe and relied on support from the French film industry and the French state. Beginning in1969 the biennial Festival panafricain du cinema et de la television de Ouagadougou (FESPACO), held in Burkina Faso, became the major showcase for these films. But since the early 1990s, a new phenomenon has come to dominate the African cinema world: mass-marketed films shot on less expensive video cameras. These "Nollywood" films, so named because many originate in southern Nigeria, ar...
Livre
Nollywood in glocal perspective
Edité par Springer nature Switzerland AG ; Palgrave Macmillan ; C 2019
This book gives a panoramic view of the rise and growth of Nollywood, Nigeria’s movie and home video entertainment industry, into the second largest and most prolific movie-producing industry in the world. It offers an analysis of Nollywood’s influence as a local and global cultural force. Scholars from Africa, the African Diaspora and beyond examine the factors that have shaped Nollywood’s unique story-telling, production, and distribution system. The volume shows how internal and external economic, social, cultural and technological changes intersect to define Nollywood’s film-making and ent...
Livre
Revue Ecrans.. 10 : Traversées, frontières et circulations dans les films d'Afrique et de ses diasporas
Edité par Classiques Garnier
Un numéro consacré aux thèmes du déplacement, de la migration et des frontières dans le cinéma africain et les cinémas des diasporas africaines à travers le monde. Les contributeurs abordent le cinéma révolutionnaire mozambicain, le statut de la double culture à l'écran ou encore la production de films nigérians en Europe. ©Electre 2020. Textes en français et en anglais. Bibliogr. Filmogr. Index. Résumés bilingues français-anglais
Livre
Cinematic independence : constructing the big screen in Nigeria
Edité par University of California press ; C 2022
Cinematic Independence traces the emergence, demise, and rebirth of big-screen film exhibition in Nigeria. Film companies flocked to Nigeria in the years following independence, beginning a long history of interventions by Hollywood and corporate America. The 1980s and 1990s saw a shuttering of cinemas, which were almost entirely replaced by television and direct-to-video movies. However, after 1999, the exhibition sector was revitalized with the construction of multiplexes. Cinematic Independence is about the periods that straddle this disappearing act: the immediate decades bracketing indepe...
Livre
Nollywood portraits : a radical beauty
Edité par Skira editore S.p.A. ; C 2016
An indepth look of stars of Africa’s popular cinema culture.The cinema of Nigeria, often referred to as “Nollywood”, a term coined in the mid-1990s to describe Nigeria’s vibrant, film industry consists of movies produced in the country but watched all over Africa and largely by Africans in the diaspora.The history and development of the Nigerian motion picture industry is sometimes generally classified in four main eras: the Colonial era, Golden Age, Video film era and the emerging New Nigerian cinema. The book presents a selection of photographic portraits by Iké Udé depicting some of the maj...
Film
Nollywood Babylon
Edité par BGHL prod. [éd.]
Un documentaire sur la popularité grandissante de l’industrie cinématographique nigériane, qui nous entraîne dans le tourbillon du marché d’Idumota, à Lagos… Malgré de ridicules budgets, des cinéastes débordant d’imagination créent une variante novatrice et populaire de films de série B hollywoodiens, baptisée ici Nollywood…
Livre
Nollywood stars : media and migration in West Africa and the diaspora
Edité par Indiana university press ; C 2015
In this comprehensive study of Nollywood stardom around the world, Noah A. Tsika explores how the industry's top on-screen talents have helped Nollywood to expand beyond West Africa and into the diaspora to become one of the globe's most prolific and diverse media producers. Carrying VHS tapes and DVDs onto airplanes and publicizing new methods of film distribution, the stars are active agents in the global circulation of Nollywood film. From Omotola Jalade-Ekeinde's cameo role on VH1's popular series "Hit the Floor" to Oge Okoye's startling impersonation of Lady Gaga, this book follows Nollyw...

Film
Ezra
Edité par ARTE France développement [éd., distrib.] - 2009
Ezra, jeune ex-soldat Sierra-Léonais, essaie tant bien que mal de retrouver des repères pour revenir à une vie normale après la guerre civile qui a ravagé son pays. Son quotidien est partagé entre un centre de réhabilitation psychologique et un tribunal de réconciliation nationale organisé sous l'égide de l'ONU. Durant le procès en réhabilitation auquel Ezra participe, il doit affronter sa soeur qui l'accuse du meurtre de leurs parents. Ezra, qui a traversé cette violente guerre civile complètement drogué et alcoolisé, ne se souvient de rien. Ezra reconnaîtra-t-il l'horreur et par ce fait, per...

Film
Nollywood Babylon
Edité par BQHL productions [éd., distrib.] - 2009
Un documentaire sur la popularité grandissante de l'industrie cinématographique nigériane, qui nous entraîne dans le tourbillon du marché d'Idumota, à Lagos... Malgré de ridicules budgets, des cinéastes débordant d'imagination créent une variante novatrice et populaire de films de série B hollywoodiens, baptisée ici Nollywood...

Livre
Nollywood : le phénomène vidéo au Nigéria
Edité par Torino ; l'Harmattan - 2005
Etude du phénomène social, économique et culturel qu'est la production de films vidéos au Nigeria, industrie très prolifique pour des budgets très faibles, appelée Nollywood. Analyse l'impact populaire de cette production en Afrique et propose une dizaine de fiches de films.

Livre
Envoyé un peu spécial
Edité par Stock - 2021
A travers une série de cartes postales, le journaliste et romancier relate ses aventures dans une trentaine de pays et témoigne de ses multiples rencontres dont un prêtre shintoïste, un roi fantasque, une star du cinéma nigérian, un écrivain américain ou encore un gardien de phare. ©Electre 2021
Fela Kuti
Voir la sélection dans le catalogue (17 documents)
Pochette de l'album Roforofo Fight de Fela Kuti
Musique : Fela Kuti, rébellion afrobeat
(ce texte a été originellement publié à l'occasion de l'exposition à la Philharmonie de Paris, Rébellion afrobeat)
Fela Kuti naît le 15 octobre 1938 à Abeokuta, au Nigéria, dans une famille de notables chrétiens yorubas, d’un père pasteur de l’Eglise anglicane et enseignant, et d’une mère militante, fondatrice de l’Union des femmes nigérianes. Très tôt, il s’intéresse à la musique, dans un Nigéria animé par l’optimisme de l’indépendance et où évoluent quantité de groupes de highlife et de juju music.
En 1958 il part étudier la musique à Londres, au Trinity College of Music. Il forme le groupe Koola Lobitos (où il joue de la trompette), se marie et devient père. A son retour au Nigéria, en 1963, il trouve un emploi à la radio nationale, où il en profite pour développer sa culture musicale, et renouvelle son groupe, dont le style navigue alors entre highlife et jazz, avec des paroles en yoruba.
En 1967, lors d’un concert, il est fasciné par la prestation de Geraldo Pino, à tel point qu’il ressent le besoin de moderniser son groupe. Deux ans plus tard, en 1969, il part pour une tournée chaotique aux Etats-Unis, où il en profite pour enregistrer des disques sous le nom de groupe de Nigeria 70. Il fait également une rencontre décisive en la personne de Sandra Isadore, jeune militante des Black Panthers chez qui il s’installe et grâce à laquelle il découvre les écrits de Malcolm X et Eldridge Cleaver.
Ce voyage aux États-Unis permet à Fela d’acquérir une véritable conscience politique et une autre compréhension de l’Afrique, ce qui va marquer en profondeur sa musique. De retour au Nigéria en 1970, il renomme son groupe Africa 70, et créé véritablement le style afrobeat : un mélange de jazz, de funk, de polyrythmies et de musique de transe, avec percussions yorubas et afro-cubaines, cuivres, guitares et basse, piano électrique et un chœur féminin.
Fela utilise désormais la langue pidgin, l’anglais des rues de Lagos, et ses paroles portent sur le panafricanisme, l’anticolonialisme, la critique de l’occidentalisation, ou bien encore la dénonciation de la corruption des élites. Il abandonne la trompette pour le saxophone et les claviers, et se mue en véritable meneur de revue, produisant des spectacles d’une prodigieuse force aussi bien musicale que visuelle.
Parallèlement, Fela achète un club, baptisé l’Afrika Shrine, lieu de culture au sens large et scène privilégiée de ses expérimentations. Ce « temple » de l’afrobeat devient l’épicentre de la « république de Kalakuta », une communauté autogérée, sorte de croisement entre communauté hippie et village traditionnel africain, où résident les proches de Fela et de nombreux jeunes en quête de liberté. Mais le caractère revendicatif de Fela et l’indépendance de Kalakuta commencent à sérieusement énerver le pouvoir nigérian, et la répression à son encontre commence. Elle se traduit par des raids réguliers et particulièrement violents contre Kalakuta, d’autant plus avec l’arrivée au pouvoir des militaires en 1975.
Malgré cela, la renommée de Fela est croissante, et certains artistes internationaux viennent lui rendre visite. Il fonde son propre label, Kalakuta Records, et remplace son nom Ransome (patronyme attribué à son grand-père paternel par un missionnaire britannique) par Anikulapo, qui signifie « Celui qui porte la mort dans sa poche ». En 1977, Fela décide de boycotter le Festival Festac (2e festival mondial des arts noirs et africains) qui a lieu à Lagos, et organise même un contre-festival à l’Afrika Shrine, où se rendent de nombreux invités internationaux.
Les militaires au pouvoir sont humiliés et dès la fin du festival déclenchent un raid brutal contre Kalakuta, durant lequel ils détruisent la maison de Fela, défénestrent sa mère, et frappent et violent de nombreuses personnes. A la suite de cette tragédie, Fela s’exile un temps au Ghana, où il reçoit un accueil chaleureux, mais il finit par se faire expulser par le régime militaire en place à la suite d’une émeute lors d’un de ses concerts, au moment où il interprétait le morceau « Zombie ».
De retour au Nigéria, Fela fonde un parti politique, le M.O.P. (Movement Of the People), afin de promouvoir sa future candidature aux élections présidentielles de 1979, où les militaires laisseront le pouvoir. Parallèlement, certains membres de son groupe le quittent, dont le grand batteur Tony Allen, décisif dans la création musicale de l’afrobeat. Fela renomme dès lors son groupe Egypt 80.
Le 4 septembre 1984, alors qu’il s’apprête à partir en tournée aux USA, Fela est arrêté à l’aéroport de Lagos pour délit d’exportation de devises, et condamné à 5 ans d’emprisonnement. Cet évènement déclenche une grande mobilisation internationale, notamment en France. Il est finalement libéré le 24 avril 1986, mais il n’a désormais plus la même force physique et morale, et sa musique commence à s’en ressentir, perdant de sa flamboyance.
Durant les années 90 l’état de santé, physique et mental, de Fela se détériore considérablement. Il a le sida et sombre de plus en plus dans la paranoïa et l’isolement. Il décède finalement le 2 août 1997. Ses funérailles sont l’occasion d’un immense hommage qui réunit environ 1 million de personnes dans les rues de Lagos.
L’héritage direct et immédiat de Fela est incarné par son fils aîné Femi. Celui-ci intègre le groupe de son père dès les années 80, et le remplace même lors d’une tournée, avant de prendre son autonomie et de former son propre groupe, avec lequel il sort un premier album en 1989. Un autre fils, Seun, reprend lui la direction du groupe Egypt 80 à la mort de son père. Il lance sa carrière discographique un peu plus tard, avec un premier album en 2008, salué par des critiques bluffées par son mimétisme avec Fela. La dynastie des Kuti s’est même enrichie récemment du petit-fils de Fela, et fils de Femi, Made Kuti. Quant à Tony Allen, il a démarré une brillante carrière solo dès la deuxième moitié des années 70, a collaboré avec de nombreux artistes et s’est installé en France à partir de 1986.
L’héritage de Fela et de l’afrobeat est loin de se limiter au Nigéria, il est présent dans le monde entier et se retrouve dans de nombreux groupes issus de divers styles musicaux. On peut notamment citer les new-yorkais d’Antibalas, qui perpétuent et modernisent l’afrobeat, ou bien les londoniens d’Ezra Collective, dont le jazz est clairement marqué par l’influence de Fela. Cet héritage concerne également le hip hop, à l’instar du collectif Soulquarians, où des artistes comme Common, Questlove, ou bien encore Mos Def clament leur admiration pour le « Black President ».
En écoute
À emprunter en bibliothèque
Sélection musique
Musique
Zombie
Edité par Wrasse Records - 2011
Sans doute l'un des albums-charnières de Fela Kuti, Zombie est aussi celui qui bénéficie de l'aura la plus dramatique, car sa sortie sera la cause de l'assaut des militaires contre les locaux de Fela, et de la mort de la mère de ce dernier. Dans la chanson-titre, c'est en effet contre les militaires nigérians, habitués des abus et des brutalités (les fameux ''zombies'') que Fela protestait. Guitares, percussions, instruments à vent forment un ensemble musical des plus vibrants pour cet album au groove envoûtant.
![Fela Anikulapo Kuti : rébellion afrobeat : [catalogue d'exposition, Paris, Philharmonie de Paris, du 20 octobre 2022 au 11 juin 2023] |](https://covers.archimed.fr/Cover/VPCO/MONO/7rmgi7M1oOvAZh5BmmJvsQ2/9782845979123/LARGE?fallback=https%3a%2f%2fbibliotheques.paris.fr%2fui%2fskins%2fdefault%2fportal%2ffront%2fimages%2fGeneral%2fDocType%2fMONO_LARGE.png)
Livre
Fela Anikulapo Kuti : rébellion afrobeat : [catalogue d'exposition, Paris, Philharmonie de Paris, du 20 octobre 2022 au 11 juin 2023]
Edité par Textuel ; Philharmonie de Paris - DL 2022
Catalogue d’une exposition qui s’est tenue du 20 octobre 2022 au 11 juin 2023, à la Philharmonie de Paris. Très complet et riche en archives inédites, cet album présente la vie flamboyante et controversée de l’auteur-compositeur nigérian, ses innovations musicales, ses combats politiques. Sont reproduites certaines de ses tenues de scène, à l’image d’un chanteur fédérateur mais non exempt de certains excès, dans une époque différente de la nôtre.
Par David L., Médiathèque Andrée Chedid
Musique
The Best of the black president 2
Edité par Knitting Factory Records - 2013
Le créateur de l'Afrobeat est décédé il y a 15 ans, mais son héritage est toujours bien vivant. Parmi les 12 morceaux cette 2ème compilation, on retrouvera notamment ''Everything scatter'' de 1975, probablement l'un des titres fondamentaux de l'Afrobeat, une version longue du classique ''Sorrow tears and blood'', inspiré par l'écrasement du soulèvement de Soweto par le régime sud-africain de l'apartheid en 1976. La denrière période d'enregistrement de Fela est également représentée avec ''Underground system, part 2'' de 1992, une chanson inspirée par l'assassinat de l'ami de Fela, le leader ré...

Livre
Fela Kuti : le génie de l'afrobeat
Edité par Demi-lune - 2012
Première biographie complète en français de cette personnalité iconoclaste et provocante, fervent panafricaniste, pourfendeur des régimes militaires qui ont ruiné son pays. Fela Anikulapo Kuti est avant tout le créateur de l'Afrobeat.
Musique
Alagbon close . Why black man dey suffer
Edité par FAK - 2007
Alagbon close. I no get eye for back. Why black man dey suffer. Ikoyi mentality versus mushin mentality.
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Par
Littérature : Valeria L.G, bibliothèque Jacqueline Dreyfus-Weill
Cinéma : Déborah N., bibliothèque de la ville de Paris
Musique : Régis B. et Liess B., médiathèque Jean-Pierre Melville