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Les Routes de la lumière

Henry Colomer (Réalisateur)

Date : 1992 - Durée : 02h36


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S’appuyant sur des travaux d’historiens et de philosophes, « Les Routes de la lumière » proposent une réflexion sur le thème de la mémoire des couleurs en Europe, en trois parcours, dans les ateliers, les bibliothèques et les musées.Le premier parcours, « Le fil bleu » , retrace la destinée des couleurs qui ont compté au Moyen-âge et à la Renaissance, et dont l'histoire se prolonge jusqu'à nous. Michel Pastoureau explique la symbolique des couleurs au Moyen-âge et notamment de la couleur bleue, tandis que Jane Schneider analyse la signification du noir dans le vêtement du Moyen-âge au 16ème siècle. Le film retrace enfin l'histoire du vestiaire puritain jusqu'au 19ème siècle pour terminer avec la mode actuelle du blue jeans.Le deuxième parcours, « Au bout de l'arc en ciel » , évoque le passage de « couleurs précieuses élaborées lentement dans le secret des anciens ateliers » à la chimie moderne avec des millions de teintes reproductibles rapidement, ainsi que les découvertes de Newton, et notamment des couleurs pures par la décomposition de la lumière. William Moritz raconte les différents efforts pour associer couleurs et musique à la fin du 19ème et au début du 20ème siècles. Puis l’invention des couleurs de synthèse conduit à une révolution dans la peinture analysée par Jean Clair, qui met aussi en relation l'apparition de la lumière électrique et l'intensité lumineuse de la peinture des fauves et des expressionnistes.Le troisième parcours, « Rouges », raconte l'histoire des rituels écarlates qui ont marqué la culture de l'Europe : le rouge de l'Antiquité romaine, le rouge de la Passion du Christ, évoqué par Claude Gaignebet, le rouge de la Révolution, enfin le passage dans le costume militaire du rouge au kaki. Paul Virilio conclut par une réflexion sur les couleurs dans le monde contemporain. Ce film joue à la fois sur les registres de l'intelligence, de la mémoire et de la sensibilité. Le commentaire d’Henry Colomer est d'une belle qualité littéraire. Le rythme du montage laisse au spectateur le temps de la découverte, du plaisir et de la réflexion.

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