Vidéo numérique

Cassandro The Exotico!

Marie Losier (Réalisateur)

Date : 2018 - Durée : 01h10


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Enveloppé dans sa toge, Cassandro pose sur l'affiche du film qui le représente en vainqueur, à mi-chemin entre l'empereur romain Titus et l'un des Chevaliers du zodiaque. D'un côté le magnanime, de l'autre l'impitoyable, c'est l'apanage des grands champions, au catch comme dans d'autres sports. Au Mexique, à Juarez près de la frontière américaine, le catch s'appelle Lucha libre, une variante qui a elle-même donné naissance à une variété très particulière de lutteurs, les Exoticos, qui revendiquent leur homosexualité et utilisent le travestissement féminin (maquillage, faux cils, cheveux permanentés, justaucorps bariolé et très échancré) en guise de costume de scène. Lorsque Marie Losier rencontre Cassandro, il est en fin de carrière, le corps disloqué par trop d'années de vols planés, de torsions des membres, de chutes sournoises et de performances déchaînées, le mental marqué par les violences subies dans l'enfance et la compagnie délétère de l'alcool et des drogues. Il reste toutefois un magnifique athlète, promenant avec élégance une anatomie robuste, aux muscles saillants et à la peau élastique. Ce corps magnétique attire la caméra, avide de percer le mystère de l'homme. C'est une grâce que l'on doit rendre à Marie Losier, de toujours placer l'humain au centre de ses films, d'épouser le parcours de ses personnages et d'assumer leurs décrochages, voire leurs sorties de route, sans se décourager. La complicité est ici poussée à son maximum, la caméra n'étant plus cet objet froid, noir et métallique, mais un oeil vivant qui se pose sur une étoile adulée par tout un peuple et découvre dans cet être inaccessible un homme fragile et émouvant. «Je pense que c'est mon amitié avec Cassandro qui a fait ce film, parce que je ne sais pas être autrement avec une caméra et avec quelqu'un. Cassandro est un personnage exubérant, très proche d'un personnage fellinien. J'avais des images de ce qu'un luchador pouvait être à travers le cinéma des années 1950. Je me suis finalement peu documenté sur l'état de la lucha libre à l'heure actuelle: ce manque de connaissance m'empêche aussi d'avoir des à priori et me donne une liberté totale à partir du moment où la confiance est établie. Dès lors, je peux me permettre de pousser la personne filmée, tout autant qu'elle peut me pousser, dans des extrêmes». (extrait de l'entretien entre Marie Losier et Cédric Lépine, réalisé au Festival international de La Rochelle en juillet 2018)

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