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Vidéo numérique

Démineuses

Silva Khnkanosian (Réalisateur)

Date : 2019 - Durée : 01h11


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Janvier 2018. Dans les montagnes du Haut-Karabakh, 5 femmes déminent systématiquement, mètre carré par mètre carré, le « corridor de Lachin », ancienne zone de combat truffée de milliers de mines. Le film rend compte de la méticulosité folle de leur labeur, de la tension qui en résulte, de l'humanité à l'œuvre pour conjurer la peur. La caméra, fixe, enregistre la beauté majestueuse d'un paysage de montagne. Aucun bruit, aucun mouvement si ce n'est le déplacement lent d'une forme humaine à l'arrière-plan, qui finit par s'éloigner. Le temps semble se dilater et le spectateur s'installe dans cet environnement ouaté. Autant dire qu'il est cueilli à froid lorsqu'une formidable explosion retentit dans la vallée, troublant pour un court laps de temps la quiétude des lieux. C'est une mine que l'on a fait exploser. L'équipe des démineuses, - il n'y a que deux hommes dans le groupe -, accomplit sa tâche dans le corridor de Latchin, une zone qui a été le théâtre de combats intenses dans cette région du Haut-Karabakh que se disputent l'Arménie et l'Azerbaïdjan, deux ex-républiques soviétiques aujourd'hui indépendantes et ennemies. Le personnel de déminage est recruté sur place par une organisation caritative anglo-américaine, The HALO Trust, qui intervient dans le monde entier et forme de nombeux techniciens à cette spécialité qui demande sang-froid et doigté. C'est aussi un travail de force car le terrain est escarpé et les explosifs sont entourés de caillasse et de racines. La réalisatrice s'autorise quelques plans poétiques et quelques échappées sur la nature environnante, entre deux épisodes de déminage sur le bord du chemin, moments comme en suspens où le rythme cardiaque de chacun s'accélère. Les gestes techniques sont montrés avec une grande précision, l'outillage et l'équipement sont longuement filmés, notamment le matériel de détection qui permet de localiser l'engin et le rateau qui sert à le déterrer. Après la journée de travail, les femmes se reposent dans une maison commune du village de Berdzor (Latchin) où elles prennent leurs repas et dorment, toutes les cinq dans la même pièce. Un carton final nous informe que des milliers de mines ont été enfouies dans cette région, après la guerre. Au moment du tournage, plus de 73000 avaient pu être neutralisées, causant la mort de 80 personnes et en blessant 300.

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