Vidéo numérique

A bigger splash

Jack Hazan (Réalisateur)

Date : 1973 - Durée : 01h46


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Dans l’une de ses toiles les plus célèbres, le peintre britannique David Hockney offre un précipité saisissant de ses émotions et de sa mélancolie après une brutale rupture amoureuse. A bigger splash est un plongeon dans l’intimité du peintre, le portrait d’un grand artiste et de son expérience créative. Terminée en mai 1972 et exposée depuis dans les plus grands musées du monde, Portrait of an artist (pool with two figures), est une œuvre majeure du peintre réputé pour ses pool paintings. Empruntant à l’iconographie du nu au bain, David Hockney représente sa muse perdue, le peintre Peter Schlesinger. Debout au bord d’une piscine, celui-ci semble suspendu dans sa contemplation, ensorcelé par la silhouette subaquatique d’un nageur. Le peintre révèle ainsi son amour blessé et le désir de son ancien compagnon pour un nouveau partenaire. Jack Hazan s’inspire de la méthode Hockney pour son film, dont le titre emprunte à l’une des toiles les plus connues de Hockney, A bigger splash (1967). Tout comme le peintre de l’hyperréalisme travaille d’après photographie, Jack Hazan met en scène le processus de création de l'œuvre en mettant en tension le réel avec la fiction. Sa fiction-documentaire se donne comme le making-of d’une œuvre réalisée avec la participation active de l’artiste lui-même. Brouillant constamment les frontières entre le réel et l’illusion, Hazan inscrit les plus proches complices du peintre dans les toiles qu’il compose. Ses plans multiplient les jeux de miroir pour suggérer la circulation féconde entre la vie et l’art. Outre Peter Schlesinger, le galeriste John Kasmin ou les stylistes Celia Birtwell et Ossie Clark, d’autres proches jouent les seconds rôles pour montrer le faisceau d’influences artistiques et économiques qui travaillent le peintre. Car le film est sans doute l’un des premiers à mettre en scène les commanditaires, qu’ils soient galeristes ou collectionneurs, et leur relation ambivalente à l’artiste. En 1973, deux contre-cultures se conjuguent avec David Hockney. La culture gay du Swinging London et son excentricité vit ses derniers feux. Mais une nouvelle vague californienne s’impose, exaltant la beauté solaire des corps dans le Summer of love, en témoigne le ravissement de l’artiste pour l’Eden américain. “Je dois avouer avoir pris beaucoup de plaisir à travailler sur cette toile. Mon travail a été d’une rare intensité. L’expérience a été merveilleuse et vraiment palpitante.” La fascination du peintre pour les piscines offre à notre regard la beauté chatoyante de l’illusion du désir, et son revers profondément mélancolique.

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