Image extraite du film "L'une chante, l'autre pas" d'Agnès Varda (1977)

Du 13 au 22 mars 2020 se déroule le Festival de Films de Femmes de Créteil. La section parallèle du Festival est cette année dédiée à la beauté des femmes. A cette occasion,découvrez notre sélection de films à emprunter en bibiothèque.

Attention : en raison du contexte sanitaire actuel, le festival de films de femmes de Créteil 2020 est annulé.

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A l'occasion du Festival de films de Femmes de Créteil, qui se déroule cette année du 13 au 22 mars, nous vous invitons à faire un pas de côté pour s’éloigner du fameux « male gaze ».

Ce concept a été théorisé par Laura Mulvey, universitaire et réalisatrice, dans un article intitulé  « Plaisir visuel et cinéma narratif », traduit pour la première fois en français en 2017 dans son recueil  Au-delà du plaisir visuel : « le cinéma hollywoodien a sa propre spécificité stylistique et cinématographique, une spécificité presque autoréflexive, résidant dans l’inscription d’un regard masculin et dans l’exhibition de la star féminine en tant que spectacle ».

En d’autres termes, le spectateur (homme ou femme) s’identifie au regard de la caméra. Cette dernière est en fait le relais du regard du héros masculin qui prend du plaisir en regardant les femmes comme des objets. Ce plaisir visuel se prend dans l’objectification c’est-à-dire que le corps féminin va être morcelé, par exemple avec des panoramas de haut en bas qui dévisagent la femme, qui elle, souvent, ne sait pas qu’on la regarde et est donc regardée à son insu. Cela reproduit un inconscient patriarcal.

De son côté, Iris Brey, universitaire, critique de cinéma, autrice de « Le regard féminin. Une révolution à l’écran », (bientôt disponible dans les bibliothèques de la Ville de Paris) , propose un nouveau concept : le female gaze. Il ne s’agit pas de s’identifier à l’héroïne mais de ressentir avec l’héroïne. Selon Iris Brey, les images qui ont construit nos désirs et notre plaisir sont difficiles à reconnaître : « On ne naît pas en érotisant le rapport de domination, on l’apprend ».

Cependant le female gaze ne se construit pas en opposition au male gaze : il peut être produit quel que soit le genre du réalisateur ou de la réalisatrice. Il ne s’agit pas d’objectifier les hommes comme on objectifie les femmes, mais bien de tout réinventer : la manière de filmer, de raconter des histoires, de les évaluer en terme critique.

C’est une proposition d’ouvrir de nouvelles grilles de lecture avec le genre, il ne s’agit pas de réduire à un seul prisme d’analyse, ni de condamner ou censurer. Cela pose des questions de mise en scène : comment sont filmés les corps et le désir. Grâce au female gaze, on invite à penser son regard de spectateur (comment est-on amené à désirer par les images) : passer du spectateur passif ou captif au spectateur actif.

Dans cette optique, nous vous proposons donc une sélection de 25 films de réalisatrices qui, de manière évidente ou bien plus subtile, consacrent la beauté multiple des femmes.