Sélection Escale littéraire en Hongrie
Budapest dans les années 20 (CC by wig-art)
Petite esquisse de l’histoire de la littérature hongroise des origines à nos jours, dans le cadre de nos escales littéraires aux quatre coins de la planète.
Commençons cet article par quelques précisions sur l’histoire de la Hongrie : ce pays enclavé en Europe Centrale, a une histoire qui se raconte généralement comme celle des Magyars, un peuple nomade issu du nord-est de la Russie installé dans la plaine du Danube à la fin du IXe siècle. Ce peuple parle une langue à nulle autre pareille en Europe, qui constitue un élément essentiel de son identité. Ses premiers écrits prennent la forme de chansons de gestes, de poésies, sans oublier la traduction de la Bible en Hongrois, dont la première version imprimée date de 1541. Néanmoins, les différentes conquêtes que dut subir le pays, qu’il s’agisse des Turcs, puis des Autrichiens, ont rendu difficile l’émergence d’une littérature nationale.
Ainsi les premières tentatives romanesques sont, comme souvent dans les pays dominés, à la fois des pures fictions et des épopées exaltant le génie du peuple. Etelka d’András Dugonics, le premier roman hongrois, date de 1788. Il s’agit d’une pastorale qui rappelle Rousseau, mais également d’un récit extrêmement documenté sur les premiers temps de la conquête (les notes en bas de page occupent les 2/3 du texte). Signalons également Voyage dans la lune de Ferenc Ney, qui constitue le premier roman de science-fiction hongrois. Dès 1836, 29 ans avant Jules Verne, l’auteur imagine que des terriens partent à la conquête de notre satellite. Il s’agit bien sûr de … Hongrois, qui une fois atteint leur but n’ont rien de plus pressé que d’honorer leurs rois dans d’étranges cérémonies, manière évidente pour l’auteur d’exalter le patriotisme à une époque d’oppression politique. Le pays est en effet dominé par son puissant voisin, l’Autriche de l’Empire des Habsbourg, qui impose la langue allemande à l’ensemble de la Nation.
Des poètes vont batailler pour que la langue hongroise, devienne une langue de culture. Parmi eux Ferenc Kolcey, auteur de l’hymne national en 1823. Notons cependant que celui-ci n’est guère entrainant, et constitue surtout un long lamento sur les défaites subies par le pays. Un autre poète Mihály Vörösmarty, toujours dans ce courant romantique de renaissance nationale, recréé une mythologie patriotique afin de redonner une certaine fierté à son peuple. Son théâtre, encore joué, compte une pièce l’Histoire du prince Tsongor et de la fée Tündé (1830) empruntable dans le réseau parisien. Sandor Pétőfi est sans doute le plus célèbre des poètes hongrois de cette période. Véritable héros national auquel un musée est consacré à Budapest, il a pour ambition de créer une poésie accessible à tous. Parmi ses poésies les plus célèbres citons le Nemzeti Dal (Chant national), qui se veut une version populaire de l’hymne national. En 1848, il est l’un des inspirateurs des groupes les plus radicaux de la Révolution hongroise, et s’engage dans la lutte de libération contre les Habsbourg, avant de mourir au combat.
Parmi les romanciers hongrois qui dominent le champ littéraire dans la deuxième moitié du XIXe siècle, signalons Mór Jókai traduit dans de nombreuses langues et qui, graphomane impénitent, génie du roman populaire, publie plus de 200 titres. Parmi eux, on retiendra le L’homme en or, Nouveau seigneur et les Trois fils du Cœur-de-Pierre. L’autre grand nom de cette époque est Kálman Mikszáth portraitiste de la gentry, à savoir la petite noblesse paysanne en cours d’appauvrissement en cette époque de début de Révolution industrielle. Parmi les dramaturges, citons Imre Madách, dont la pièce la plus célèbre la Tragédie de l’homme (1861), immense parabole biblique évoquant la disparition de la Nation mise au pas par les Autrichiens suite à la Révolution de 1848, mérite de figurer parmi les joyaux de la Weltlitteratur.
Néanmoins, progressivement, la littérature hongroise se fige dans une sorte de progressisme de bon aloi, de « qualité magyare » nostalgique des luttes de l’indépendance, qui ne satisfait plus de jeunes poètes et prosateurs sensibles aux nouvelles esthétiques venues de l’Ouest. Cette nouvelle génération, qui se veut résolument moderne va se regrouper autour de la revue Nyugat (Occident), fondée en 1908. Sa principale figure en est le poète Endre Ady, qui avec ses Poèmes nouveaux (1906) renouvelle la poésie hongroise. Sorte de créateur total, qui embrasse toutes les problématiques de son époque, il veut faire émerger un futur révolutionnaire et socialisant. Ses poèmes, souvent en vers libre, qui osent parfois l’érotisme, sont publiés dans le journal du parti social-démocrate, le Népszava (la Voix du peuple), et suscitent un débat, sans doute le premier au monde de cette nature, pour savoir si un auteur révolutionnaire doit écrire en pleine liberté ou se conformer à des principes idéologiques. L’autre grand auteur de cette époque est le romancier Gyula Krúdy auteur de la Diligence rouge, du Compagnon de voyage, de Sept hiboux, et de la série des Sindbad. C’est l’écrivain du rêve, du songe éveillé, du temps disloqué, de l’éternel retour, et de la nostalgie. Certains l’ont qualifié de « Proust hongrois ». Autant Krúdy est un aristocrate de la littérature, autant son contemporain Ferenc Molnár en est son pendant populaire. Un même terrain de jeu : la capitale Budapest, et une description à l’opposé dans le recueil Les beaux jours de la rue de la main d’or du premier, et Les gars de la rue Paul du second. Dans le premier cas, il s’agit des beaux quartiers de la capitale, de leurs Dames aux toilettes élégantes, des fumoirs où les Messieurs s’entretiennent de politique. Dans le second, des marlous des quartiers populaires, unis par la solidarité de bande.
L’un des écrivains de Nyugat, Dezső Kostolanyi , fait paraître quatre romans de 1922 à 1926 : Néron, le poète sanglant – que préface Thomas Mann-, étonnant récit historique où l’auteur explique l’ évolution tyrannique de l’empereur par ses frustrations d’artiste raté, Alouette, le Cerf-volant d’or, drame rural très sombre où un professeur de province est haï par son meilleur élève, Anna la Douce enfin, récit objectif de l’assassinat de ses maîtres par une bonne, qui ne peut donner aucune explication à son geste. Derrière l’apparence brillante, la perfection stylistique, Kosztolanyi excelle à faire sentir par petites touches les démons intérieurs qui taraudent ses personnages. Dès 1911, paraît dans Világ, le quotidien de la bourgeoisie libérale, une courte nouvelle de lui intitulée le Chinois dans lequel il décrit la tragédie d’un journaliste obscur, qui, pour se donner de l’importance auprès de ses collègues, déclare soudain maitriser la langue chinoise. Ceux-ci d’abord incrédules, finissent par prêter foi à ses dires, une fois visité son appartement rempli de « chinoiseries ». Notre héros se sent obligé du coup de lien son destin à la Chine, au point d’aller s’y installer.
L’entre-deux-guerres constitue une sorte « d’âge d’or » de la littérature hongroise, pleinement intégrée à la littérature européenne. Les « Nyugatiens », d’esprit cosmopolite, et généralement francophile, apprécient les auteurs de la Nrf. De jeunes auteurs émergent, pour certains en opposition au brillant de ces derniers, comme le poète György Faludy, esprit caustique et non-conformiste, traducteur des Ballades de François Villon. Un autre poète, Attila József dont l’œuvre est assez largement traduite en français, incarne un esprit de révolte anarchisant. Un romancier plus « bourgeois » comme Sándor Márai – peut-être l’auteur hongrois le plus connu du public français –, commence à faire paraître ses premiers textes, dont Premières amours (1928), les Révoltés (1930) ou les Confessions d’un bourgeois (1934). Cet homme, aux multiples talents, également journaliste et traducteur tel Stefan Zweig quelques années plus tôt, est le peintre d’un monde qui disparaît, ou peut-être du reste qui n’est jamais vraiment advenu. La perfection de son écriture en fait un maitre du roman psychologique. Il délaisse néanmoins les intermittences du cœur dans un roman documentaire, les Étrangers (1930), qui décrit l’errance parisienne d’un jeune bourgeois et qui aurait pu être écrit de nos jours. Tel un anthropologue, il dissèque cette coutume étrange de « l’apéro », tout en chroniquant les espoirs enfouis de beaucoup d’émigrés venus tenter leur chance dans la ville lumière. Dans un style teinté d’amertume, il dépeint la dureté de leur vie, dans un pays où ils doivent constamment montrer patte blanche.
Pendant ce temps, la Hongrie adopte une législation antisémite de plus en plus radicale, avant de mettre en place des camps de travail forcé pour les juifs de Hongrie, et de se laisser envahir par l’armée allemande le 19 mars 1944, qui porte au pouvoir les nazis locaux, les Croix-Fléchés. Les deux forces conjuguées mettent en place un ghetto en plein Budapest, dont la nasse se resserre progressivement sur les populations concernées. L’auteur Ernő Szép en fait une description clinique et d’autant plus bouleversante dans l’Odeur humaine, publié en 1945. De ce livre, se dégage un sentiment d’étrangeté absolue, qui constitue également le moteur de l’écriture du futur prix Nobel de littérature 2002, Imre Kertész. Cet écrivain majeur du XXe siècle est connu pour sa trilogie romanesque : Être sans destin (paru en 1975 en Hongrie), le Refus (paru en 1988) et Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas (1990). Ce survivant de la Shoah n’a pas écrit de témoignages à proprement parler sur son expérience concentrationnaire. Son originalité tient en ce qu’il a toujours tenté de restituer l’univers mental de son narrateur qu’il s’agisse de l’adolescent déporté à Auschwitz, de l’écrivain de la maturité dont on refuse le texte en pleine période communiste, quitte à le renvoyer au néant frôlé à Auschwitz, de l’homme traumatisé par ses morts, qui se jure de ne jamais avoir d’enfants. Cet auteur exigeant et intransigeant vit comme un ermite à l’époque communiste, sans s’enthousiasmer outre mesure au retour de la démocratie. Jusqu’à la fin de sa vie, il poursuit une méditation sans concession sur la destinée de l’Europe, dans son Journal en particulier.
Si Kertész, grand lecteur de Camus, peut être qualifié d’écrivain de l’absurde, certains auteurs de la génération suivante sont souvent considérés comme des « post-modernes ». Parmi eux, l’auteur de romans, de nouvelles, de mémoires inventés, de pièces de théâtre, Péter Esterházy qui déconstruit la narration classique, sature ses textes de citations et de références littéraires, mélange « haute-culture » et trivialité. Dans son œuvre foisonnante, on peut distinguer Harmonia caelestis, formidable évocation de la figure du père, aristocrate hongrois brisé par l’avènement du communisme. Quelques années plus tard, suite à ses recherches dans les archives de la sécurité hongroise, il découvre que son père a été un « collaborateur informel » des services de sécurité. Brisé, il reprend Harmonia.., en rature les passages les plus laudateurs à l’égard de son père, et les remplace par des extraits des rapports qu’il rédigeait pour les services secrets. Ce texte paraîtra sous le titre de Revu et corrigé (2008 pour la traduction française).
Parmi les auteurs de cette génération, citons également Péter Nadás très influencé par le courant du flux de conscience, et qui alterne livres-somme à la Thomas Mann, comme La Fin d’un roman de famille ou le Livre des Mémoires, et roman court comme le curieux Amour où un couple au bord de la rupture se réconcilie après une nuit passée à fumer du haschich.
Enfin, signalons László Krasznahorkai, dont les premiers écrits sont inséparables des films du cinéaste Béla Tarr. Tous les deux, dans une symbiose créative remarquable, « hallucinent » des paysages dévastés, que ce soit dans Tango de Satan (texte de 1985, film de 1994), ou la Mélancolie de la résistance (texte de 1989, film de 2000 sous le titre les Harmonies Werckmeister), évocation d’un monde déchu où des démagogues agitent la populace. La beauté demeure la seule forme de salut possible, comme semble nous dire les personnages en quête d’émotion esthétique de Seiobo est descendue sur terre (2008) ; à moins que l’homme après avoir détruit son environnement naturel décide de se taire et de renoncer à chasser Le dernier loup (2009).
Touchons ici un mot d’une écrivaine, Agota Kristof, partie en exil en Suisse après l’échec de l’insurrection antisoviétique de 1956, et qui s’est mise à écrire en exil. L’apprentissage de la langue française, loin des clichés romantiques en ce domaine, a constitué une épreuve pour elle, une nécessité douloureuse dans un premier temps, dont elle rend compte dans l’Analphabète (2004). Elle se collette également avec les tragédies de l’histoire, ce dont témoigne sa « trilogie des jumeaux », constituée du Grand cahier (1986), de la Preuve (1988), et du Troisième mensonge (1991).
Parmi les écrivains apparus après la fin du communisme, on peut citer Krisztina Tóth, bien connue en France pour Code-barres (2014 pour la traduction française), un roman choral qui entremêle plusieurs récits de femmes durant la période communiste. Dans une veine plus sombre, on citera Attila Bartis, romancier des névroses contemporaines, qui dans la Tranquillité (2007 pour la traduction française) imagine un huis-clos mère/fils aux confins de l’autodestruction mutuelle. Les jeunes auteur.rice.s d’aujourd’hui doivent s’insérer dans une économie du livre qui privilégie les publications anglo-saxonnes, en traduction ou même en version originale. La littérature de genre est très appréciée du public hongrois, qui se délecte des derniers livres policiers occidentaux, sans parler des écrivains de fantasy. Certains écrivains hongrois se sont engouffrés dans ce créneau, comme Vilmos Kondor, auteur d’un cycle policier intitulé Criminal Budapest (en anglais dans le texte, non traduit en français). On citera également Krisztián Nyáry, qui aime revisiter les vies sentimentales des célébrités hongroises du passé.
Des auteurs de qualité essaient également de publier dans un contexte politique parfois délicat. Parmi eux des auteurs hongrois de Transylvanie - région du centre-ouest de la Roumanie comptant une importante minorité magyare- comme Ádám Bodor qui publie des textes hantés par la solitude comme la Vallée de la Sinistra (1995) ou les Oiseaux de Verhovina (2011), ou György Dragoman, auteur du Roi blanc (2009) et duBûcher (2018), qui revient sur l’histoire politique tragique de la Transylvanie sous Ceaușescu, marquée par des atteintes aux droits des minorités hongroises. Le metteur en scène et dramaturge Árpád Schilling s’oppose ouvertement au régime Orbán et à sa mainmise sur la vie culturelle du pays. Le passé communiste est l’objet du beau témoignage de András Forgách, qui dans Fils d’espionne (2021) décrit le choc qu’a représenté pour lui la découverte que sa mère était une informatrice de la police politique dans les années 70-80. Les jeunes romancières Eszter T. Molnár (Teréz ou la mémoire du corps, 2022) ou Zsuzsa Bánk (Mourir en été, 2022) portent une parole de femmes nées et grandies à l’étranger - en l’occurrence en Allemagne - qui interrogent leur rapport au pays que leurs parents ont dû fuir. Nina Yargekov avait déjà abordé la question de l’identité dans son roman Double nationalité couronnée par le Prix de Flore en 2016.
En guise de conclusion on ne saurait trop insister sur le rôle des traducteurs dans la diffusion de la littérature hongroise. Une fois n’est pas coutume, on note beaucoup de femmes dans leur rang : Ibolya Virág tout d’abord, qui a fait connaitre la littérature hongroise en France à partir de 1980, avant de se consacrer à l’édition et à l’organisation d’événements littéraires en lien avec l’Europe centrale ; citons également Catherine Fay, formidable passeuse de Krúdy et de Márai, Joëlle Dufeuilly qui accomplit des miracles avec l’œuvre de Krasznahorkai, Agnès Járfás, qui a consacré sa vie à l’œuvre d’Esterházy, Sophie Aude, également bibliothécaire, qui a traduit de la poésie hongroise contemporaine. Retenons également les noms de Guillaume Metayer, qui anime régulièrement des ateliers de traduction, ou de Marc Martin qui a fait connaître en France l’œuvre de Nadás. Infatigables guetteurs de texte, ces professionnel.les travaillent généralement en réseau en collaboration avec l’Institut Hongrois de Paris (Liszt Intézet), les quelques universités parisiennes (INALCO, Sorbonne Nouvelle) où sont enseignées la langue et la littérature hongroise, et des petites maison d’édition (Cambourakis, Editions des Syrtes.)
Sélection
sélection
Livre
Tango de Satan : roman
Edité par Gallimard - 2000
Dans une ferme collective démantelée et livrée à l'abandon, quelques habitants végètent, s'épiant et complotant les uns contre les autres lorsqu'une rumeur annonce le retour de deux autres personnages que l'on croyait morts. Cette nouvelle bouleverse ces êtres ; certains y voient l'arrivée d'un messie, d'autres redoutent celle de Satan.
Livre
Le livre des mémoires : roman
Edité par Plon - 1998
Trois voix s'entrecroisent pour construire ce roman qui constitue une oeuvre puissante, nourrie de fantômes et des cauchemars du passé récent de l'Europe de l'Est.
Livre
Teréz, ou La mémoire du corps
Edité par Actes Sud - DL 2022
Ce texte tourne autour du viol de la petite fille, Teréz, par « l’ami de papa ». Cette proposition générique est déclinée à travers la voix de trois narratrices et de trois textes différents - écrits en hongrois, allemand et anglais (traduits) – présenté pour le premier de manière courante, et pour les deux autres de manière verticale. Comme ces langages fragmentaires et éclatés, Teréz (ou les Teréz ?) n’est (ne sont ?) plus de nulle part après ce traumatisme. Une seule solution pour s’en sortir : la fuite vers l’étranger, la reconstruction tant bien que mal en oubliant la langue originelle qui a été souillée.
Par Jean-Pierre L-V., Médiathèque Marguerite Yourcenar
Livre
L'affaire Eszter Solymosi : roman
Edité par A. Michel - impr. 2013
En 1882, à Tiszaeszlar, dans la campagne hongroise, une petite bonne de 14 ans disparaît en revenant d'une course au village. Les Juifs seront désignés par la rumeur d'avoir enlevé et égorgé Eszter pour boire son sang. Mais son corps sera retrouvé sans qu'il ait la gorge tranchée. Le procès qui va se dérouler un an plus tard soulèvera les passions jusqu'en Amérique.
Livre
Harmonia caelestis...
Edité par Gallimard - 2001
P. Esterhazy, comme dans "Une femme", veut raconter l'histoire de sa famille et de son pays. Dans une première partie, il reprend l'histoire de son père, mais aussi de ses ancêtres, à partir de fragments. Dans une deuxième, c'est le destin de sa famille depuis la révolution de 1919. Ces deux parties constituent deux livres à part entière.
Livre
La porte
Edité par V. Hamy - 2003
Magda Szabo retrace sa relation avec Emerence Szeredas, qui fut sa femme de ménage pendant une vingtaine d'années. L'une est vieille et reste humble, l'autre est jeune et affiche l'orgueil de l'intellectuelle surcultivée.
Livre
Le cerf-volant d'or
Edité par V. Hamy - 1993
Anta Novak, professeur de mathématiques, se trouve au faîte de sa carrière d'enseignante, jouissant de la reconnaissance de tous. Le conflit qui l'oppose à sa fille et le mutisme obstiné de l'un de ses élèves bouleversent ses certitudes et font basculer son univers.
Livre
Mourir en été
Edité par Rivages - DL 2022
Dans ce récit autofictionnel, la narratrice décrit avec une grande pudeur les derniers jours de son père. Ce journal de préparation au deuil, dans lequel chacun.e peut se retrouver, rend compte des dernièrs échanges entre père et fille, de leurs derniers moments de complicité. Ce livre, à la fois chronique d’un corps qui se délite, et d'un esprit qui s'envole est symbolique de toutes les séparations que le peuple hongrois a dû consentir dans son histoire. Aucun pathos cependant dans ce texte solaire qui irradie des derniers feux d’un homme resté vertical jusqu’à la fin.
Par Jean-Pierre L-V., médiathèque Marguerite Yourcenar
Livre
La tranquillité : roman
Edité par Actes Sud - impr. 2007
Le narrateur subit la tyrannie de sa mère Rebeka Weér, célèbre actrice. Elle vit cloîtrée dans leur appartement, depuis que le pouvoir hongrois lui a interdit de travailler en raison dupassage à l'Ouest de sa fille Judit, violoniste de talent. Pour échapper à cette oppression, le narrateur invente des lettres de sa soeur-jumelle. Il se réfugie dans l'écriture et devient écrivain.
Livre
Diavolina : roman
Edité par Actes Sud - DL 2019
Récit romancé de la vie de Maxime Gorki à travers la voix de son infirmière et maîtresse surnommée Diavolina, la diablesse. Avec cynisme, humour et perspicacité, elle observe l'écrivain et son entourage (Lénine, Staline, Molotov, etc.). ©Electre 2019
Livre
L'histoire d'une solitude
Edité par Cambourakis - impr. 2012
Vendel raconte son combat contre la solitude et sa rencontre avec la jolie Erzsébet Lakos-Lowy.
Livre
Code-barres : roman
Edité par Gallimard - impr. 2014
La vie d'une jeune femme en quinze traits marquants qui sont autant de lignes formant le code-barres de son existence, de l'enfance à l'âge adulte : ses études à Budapest puis à Paris, sa vie de poétesse au Japon, son mariage, son divorce, la naissance de son petit garçon, etc. Premier roman.
Livre
VS : roman
Edité par Actes Sud - impr. 2013
Lhistoire vraie de la comtesse hongroise Sarolta Vay qui, au tournant des XIXe et XXe siècles, a vécu, écrit et aimé sous lidentité dun homme
Livre
Le premier amour : roman
Edité par A. Michel - impr. 2008
Journal intime d'un homme de 54 ans, professeur de latin dans une petite ville hongroise, en 1910. Il mène une vie monotone et routinière entre ses cours, ses repas et ses soirées au club. Lors d'une cure dans une station thermale de montagne, il trompe son ennui avec ce journal, qui devient le compte-rendu d'une crise imprévisible.
Livre
Voyage autour de mon crâne
Edité par V. Hamy - impr. 2008
En 1937, l'auteur est atteint d'une tumeur au cerveau. Les locomotives qu'il croit entendre sont le premier symptôme du mal qui le ronge. Il y résiste et va l'explorer et le traquer dans les moindres détails, jusqu'à l'apprivoiser. Rien ne lui échappe, de sa volonté de ne pas accepter ce qui lui arrive au déroulement de l'ablation de la tumeur réalisée sous anesthésie locale.
Livre
Double nationalité
Edité par POL - DL 2016
Lauréat du Prix de Flore, Double Nationalité est l’une des belles découvertes de la rentrée 2016. Écrit à la deuxième personne du pluriel, à la façon d’un « livre dont vous êtes le héros », le roman nous catapulte dans les pensées d’une héroïne amnésique, perdue dans un aéroport, en possession de deux passeports, deux téléphones, deux trousseaux de clés et une lingette rince-doigt. Nous suivons ce personnage énigmatique, prise entre deux nationalités, deux cultures, deux façons de penser…. Le ton est très drôle, loufoque et toujours juste et la narration s’accompagne de réflexions intéressantes sur divers sujets d’actualité (identité, immigration…). La narration conçue en flux de pensées facilite l’immersion totale dans la tête de l’héroïne. Un vrai plaisir de lecture !
Par Frédérique, Bibliothèque Mohammed Arkoun