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Musique
Il vespro della beata vergine
Edité par Socadisc - paru en 2019
Considérées à présent et à juste titre comme un monument incontournable de l'histoire de la musique, Les Vêpres ont de ce fait conféré au nom de leur créateur la même notoriété " planétaire " que celles des Purcell, Haendel, Bach ou Vivaldi... qui ont délimité à eux seuls l'espace géographique et temporel de la musique dite baroque, telle que médiatisée auprès du grand public de nos jours. La contrepartie de cette célébrité fut parfois, il est vrai, au détriment de chefs-d'oeuvre ou de compositeurs non moins légitimes en leur temps, notamment de part et d'autre de l'axe Italie-Allemagne-Angleterre, resté pourtant dans l'ombre de ces figures de proue dont on fit au fil du temps les "bustes de grands compositeurs"... par les aléas de la capricieuse évolution du goût esthétique à travers les époques. Mais qu'ont-elles de plus, ces fameuses Vêpres, pour avoir traversé plus de quatre siècles sans prendre une ride, à l'image d'une Gioconda qui vient à peine d'esquisser un sourire ?... Tout d'abord, l'oeuvre se dresse en véritable monument architectural, ayant été conçue à son origine en tant que tel : il s'agit en effet du premier recueil de vêpres agencé dans son ordre liturgique, avec son alternance de psaumes, antiennes, hymne et Magnificat, à une époque où les maîtres de chapelle reconstituaient l'office musical à partir de pièces issues de différentes collections dues à différents compositeurs, d'une qualité de facture disparate voire hétérogène ... La version que nous ferons entendre n'a aucunement pour but d'apporter une réponse définitive à toutes les questions qui les entourent, ni à bien d'autres encore, mais tout au plus des réponses plausibles, quand la différence de contexte par rapport aux versions contemporaines du compositeur impose des solutions non ou peu historiques, dans une recherche d'authenticité de l'esprit et non de la lettre. Nous aurons même le plaisir d'entendre des femmes chanter ou jouer d'un instrument, ce que Monteverdi n'a sans doute pas eu la possibilité d'entendre de son vivant... dans le cadre de ses Vêpres données pour l'église catholique dans l'Italie du XVIIème siècle... Notre but in fine sera de communiquer le plaisir toujours renouvelé du musicien, qui côtoie cette oeuvre et la redécouvre avec un bonheur et une fraîcheur toujours déconcertante, qu'il s'agisse de la deuxième ou de la centième fois (voire bien au-delà ...) qu'il les donne en public !