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• Les villes de papier 5/5

  Il s'agit d'une biographie romancée d'Emily Dickinson, une poétesse américaine. Ce roman est bercé de poésie, de douceur et de nostalgie. Chaque ligne de ce livre qui se révèle à nos yeux, est un régal pour nos sens, un délice qui nous réconforte face à l'âpreté de la vie. " Le jardin bruisse des murmures des fleurs. Une violette ne se remet pas d'être si fripée .Une autre se plaint de ce que les grands tournesols lui font de l'ombre. Une troisième lorgne les pétales de sa voisine. Deux pivoines complotent sur la façon d'éloigner les fourmis. Un lys long et pâle a froid aux pieds, la terre est trop humide. Les roses sont les pires, énervées par les abeilles, incommodées par la lumière trop vive, soûlées de leur propre parfum. Seuls les pissenlits n'ont rien à dire, trop heureux d'être en vie".Emily Dickinson , sensible et délicate, ne pouvait pas se résoudre à l'irrémédiable évanescence de son enfance. Ce fut pour elle une ineffable douleur, insoutenable. Emily voulait rester une petite fille, qui batifole avec l'âme de la Nature, suspendue à son baiser pour toujours. Elle ne s'imaginait pas faire autre chose de sa vie, que de cultiver son jardin intérieur et de le coucher sur des bouts de papier, quitte à oublier de vivre. Tout le reste n'était que futilité, comme être une mère, une épouse, une amante. C'est le drame de tout artiste ,qui se perd dans une parenthèse hors du temps, celle des mirages de l'art.

  Muriel FELICIA - Le 08 juin 2024 à 23:38