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Musique
Piano concerto nʿ1 in f sharp minor, op. 3. Piano concerto nʿ2 in a flat major, op. 32
Edité par Distrart Musique - paru en C 2021
Stojowski naquit à Strzelce, au centre de la Pologne. Avant de devenir un disciple de Paderewski, il partit étudier le piano à Paris auprès de Louis Diemer, mais aussi l'écriture avec Delibes, Dubois et Saint-Saëns. Il mena une carrière de soliste international, participant à l'inauguration de l'Orchestre philharmonique de Varsovie. Au début du 20e siècle, il s'installa aux Etats-Unis où il enseigna notamment à Shura Cherkassky. Curieusement, son oeuvre en tant que compositeur fut oubliée. Créé en en 18914 à la salle Erard, à Paris, le Concerto pour piano nʿ 1 s'inscrit dans une filiation postromantique, empruntant à la fois à Chopin et Brahms. Pour autant, la personnalité de Stojowski s'affirme clairement dans le second mouvement de la partition. Cette Romance, est le coeur de l'oeuvre qui s'inspire du cycle "Gesänge der Frühe" de Schumann. Particulièrement contrasté, riche par sa pulsation rythmique notamment aux timbales, le finale est un tourbillon de danses. Le clavier de Marek Szlezer et l'orchestre font jeu égal dans cette page d'une belle densité expressive. Le Concerto pour piano nʿ 2 date de 1913. Le compositeur le créa à Londres sous la baguette d'Arthur Nikisch. L'écriture tient autant de la pièce concertante que du poème symphonique. Un prologue et un andante ouvrent la partition suivie d'un scherzo et d'un troisième mouvement composé d'un thème enrichi de dix variations. La qualité de la mélodie se fond dans un orchestre plus travaillé que dans le premier concerto. En témoigne, le scherzo vibrant de dialogues avec les vents de l'orchestre. Quel contraste avec le finale dont le thème est solennel et puissamment marqué ! Une belle oeuvre, assurément, pleine de nostalgie, au caractère parfois schumannien. Witold Wilczek et l'orchestre sont impeccables de finesse et de clarté. (Jean Dandrésy)