0 avis
Musique
La Gloria e imeneo
Edité par Naïve - paru en P 2025
Écrite pour la célébration à Venise des noces de Louis XV et de Marie Leszczynska, la sérénade La Gloria e Imeneo de Vivaldi offre une synthèse merveilleuse du style vivaldien au milieu des années 1720, que défendent ici deux voix magiques, Teresa Iervolino et Carlo Vistoli. Un enchantement véritable ! Poursuivant son exploration d'un visage moins populaire du Prêtre Roux, l'Edition Vivaldi aborde une nouvelle fois le territoire des sérénades, en confiant la mal-aimée La Gloria e Imeneo à Andrea Buccarella et son Abchordis Ensemble, déjà avocats de la Serenata a tre parue il y a deux ans (OP7901). Quelle révélation ! Andrea Buccarella sertit l'oeuvre de phrasés délicats, constamment vivants, prestes et expressifs (Ognor colmi d'estrema dolcezza), portant les deux solistes vocaux à un degré d'expression qui hante durablement. Sa direction vif-argent empoigne dès l'introduction du Concerto pour cordes en fa majeur (Allegro) et connaît une acmé singulière dans le bref et pétulant duetto Vedrò sempre la pace des deux héros protagonistes. Mais comment oublier l'air Alle amene, franche arene de Gloria, transfigurée par le mezzo ambré de la magnétique Teresa Iervolino, ou encore les guirlandes assurément lascives du Care pupille de Carlo Vistoli incarnant l'Imeneo conquérant de Vivaldi ! Comme les autres Sérénades de Vivaldi conservées au sein du volume 27 du Fonds Foà de Turin - la Serenata a 3 (1718) et La Sena festeggiante (1726) -, La Gloria e Imeneo (1725) a été écrite pour un commanditaire français, en l'occurrence Jacques-Vincent Languet, comte de Gergy (1667-1734), ambassadeur de France à Venise de 1723 à 1731. Avec La Gloria e Imeneo, Languet célébrait au cours d'une splendide fête à l'ambassade de France à Venise, le 12 septembre 1725, les noces de Louis XV et de la princesse polonaise Marie Leszczynska qui avaient eu lieu à Fontainebleau quelques jours plus tôt. Les deux personnages allégoriques, [La] Gloire et [L']Hyménée (dieu grec, fils d'Apollon et protecteur du rite matrimonial), rivalisent ici de louanges adressées au couple royal. D'un auteur inconnu, de trame resserrée, le livret célèbre le poids politique de la noce et son impact sur la dynastie, ainsi que les descendants qui naîtront de cette union ou encore la paix et la prospérité qu'elle apportera au royaume de France. Loin de recourir au style français auquel on associe volontiers les rythmes pointés de l'ouverture lullyste, Vivaldi offre avec La Gloria e Imeneo une synthèse merveilleuse de son style du milieu des années 1720 : irrésistiblement charmante demeure sa peinture des émotions humaines. Sérénade pour soprano, alto, cordes et basse continue, sur un livret d'un auteur inconnu Première représentation au palais de France, Venise, le 12 septembre 1725 Edition pour l'enregistrement préparée par Andrea Buccarella