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Musique
Occam ocean
Edité par Outhere distribution france [éd.] - paru en 2017
Au début il y a cette image vue au musée d'histoire naturelle à Los Angeles, l'image d'un long bandeau représentant les longueurs d'ondes connues. Au delà de la longueur d'onde de la terre au soleil, entre autres planètes, systèmes solaires et galaxies se déploient encore ces longues vagues. Plus proche de nous, sur terre, il y a l'océan qui nous rapproche d'une contemplation plus accessible. Outre son propre cycle, il reçoit également les fleuves, cascades, sources, fontaines qu'il nourrit. C'est la raison pour laquelle il y a, dans les occam, tous les thèmes associés à l'eau, nécessairement. C'est l'élément qui les parcourt, la représentation de la vie, la vie dans sa fluidité, comme la circulation du sang. Ce travail que je demande aux musiciens est d'une très grande exigence, la virtuosité d'un contrôle infime et absolu de l'instrument, une virtuosité extrême, subtile et délicate. Quelque soit le moyen utilisé le but essentiel est d'émettre, faire émerger les partiels, les overtones, harmoniques et subharmoniques, cette vibration qui est celle de l'air, non seulement celle de la corde ou du souffle, mais l'impalpable du son. L'instrument qui vibre au delà des fondamentales qui génèrent cette richesse extraordinaire qui devient fascination. Cela exige une grande simplicité, sons tenus, pianos à mezzo-forte, au delà desquels la fondamentale redevient prédominante. D'où la fameuse règle du rasoir d'occam, il ne faut surtout pas en rajouter, mais privilégier ce contrôle du souffle, ou un simple frôlement, cette caresse d'une clé ou corde suffit à développer et enrichir cet univers infini. - Eliane Radigue