Sélection Des livres pour passer l'été en musique
Pour vous accompagner cet été, la médiathèque musicale de Paris a sélectionné des livres célébrant la musique sous toutes ses formes.
La sélection complète est à retrouver sur le site Babelio.
David Dufresne (Seuil, 2017)
Qui est le véritable héros de New Moon, café de nuit joyeux ? L’auteur ? La Mano Negra ? Le New Moon, « le plus grands des petits clubs de rock » ? Et si le quartier Pigalle était finalement le « personnage » principal de ce récit captivant ? Condamné à disparaitre, le petit cabaret du 66 rue Pigalle aura eu plusieurs vies, plusieurs noms : La Feuille de Vigne, El Monico, le Sphinx, le James Palladium et enfin le New Moon, temple parisien du rock alternatif, que découvre David Dufresne en 1986 en arrivant à Paris. A cette adresse, il nous raconte 120 ans de musiques, de rapports de police, d’archives photographiques et de pègre locale - 120 ans de Pigalle que l’auteur orchestre de façon magistrale entre souvenirs personnels, recherches historiques et chansons emblématiques.
Karim Hammou et Marie Sonnette-Manouguian, 40 ans de musiques hip-hop en France (Ministère de la culture - DEPS, 2022)
Voilà un livre édité par le Ministère de la Culture qui revient, comme l’indique son titre, sur 40 ans de musique hip-hop (rap et r'n'b) en France et sur 30 ans de réflexions sur cette musique. Il s’agit d’un livre de sciences sociales dominé par la sociologie. Ainsi, plusieurs chapitres s’appuient sur des résultats d’enquêtes inédits et notamment la dernière, menée sur les pratiques culturelles des Français par le Département des études, de la prospective, des statistiques et de la documentation (DEPS) du ministère de la Culture. Avec quelques résultats frappants comme le fait que 80 % des moins de 25 ans écoutent du hip-hop. Les approches sont très riches et variées et sont ainsi également abordées, outre les questions des publics et de la légitimité du genre, celles des territoires et de l’urbain, de l’industrie et de l’économie, des mouvements sociaux ou simplement de l’esthétique hip-hop. En somme, une somme.
Priscilla Horviller & Stéphane Tamaillon, La Baronne du jazz (Steinkis, 2020)
Née Rothschild, rien ne prédestinait Pannonica à vivre le destin extraordinaire d’une femme émancipée, en opposition au racisme et aux préjugés de l’époque. Amoureuse d’un baron français, Nica découvre le jazz, les inégalités, et n’est pas faite pour la vie de femme de diplomate. Son mari la quitte, et c’est à New York qu’elle héberge, accompagne, soutient ses amis jazzmen. Auprès de sa centaine de chats, Bud Powell, Charlie Parker, Thelonious Monk et bien d’autres trouveront chez elle un refuge bienveillant. Le scénario de Stéphane Tamaillon embrasse de façon sensible cette vie flamboyante. Le dessin expressif de Priscilla Horviller mêle habilement couleur et noir et blanc, créant une profondeur de champ très cinématographique qui met en avant des éléments clef du récit et le rend extrêmement vivant.
Alexandre Tharaud, Montrez-moi vos mains (Point, 2018)
Confronté à lui-même, le pianiste Alexandre Tharaud se penche sur son enfance « inventée de mille théâtres », ses rêves, ses peurs. Sur son radeau solitaire, avant le partage du concert, il examine ses failles. Comme ce fameux trou de mémoire qui l’a conduit à abandonner la partition au profit de ses chers serviteurs, les savoureux tourneurs de page. D’autres personnages traversent son récit : l’accordeur, véritable chirurgien du piano, les journalistes, les agents et surtout son public, si agaçant parfois, souvent bouleversant. Sans oublier la figure du piano, son frère d’armes, toujours incarné : son piano d’enfance, le Bösendorfer surnommé Bucéphale, et tous ceux qu’il joue désormais hors de chez lui, un dans chaque ville. Un récit sensible et drôle de ce beau métier d’abnégation et de sacrifice.
Laurent Jaoui, Hérouville, Le Château hanté du rock (Le Castor Astral, 2022)
En compagnie de témoins de l’époque, Laurent Jaoui restitue l’atmosphère particulière qui régnait en ce lieu mythique et propice à la création entre 1970 et 1985. Dans ce cadre bucolique à l’écart de toute agitation, Pink Floyd, Jacques Higelin, David Bowie, T. Rex, Elton John, les Bee Gees, Ritchie Blackmore, Fletwood Mac, Bernard Lavilliers, Trust, CharElie Couture et tant d’autres ont enregistré des albums qui les ont propulsés sur le devant de la scène dans ce studio de légendes incontournable de l’histoire du rock.
Par Damien, Marc, Anne et Pascal, Médiathèque musicale de Paris