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Musique
Blue nights
Edité par Socadisc - paru en 2018
Un mélodiste affirmé, un musicien habité par un esprit supérieur Né dans une famille de musiciens, élevé dans la ville judéo-chrétienne musulmane de Jaffa, Itamar Borochov a toujours entretenu cette richesse d'influences : Edith Piaf, Weather Report, Nusrat Fatah Ali Khan ou Prince ont posé les bases d'une ouverture musicale salutaire. Son initiation ne fut complète que lorsqu'il entra dans la synagogue Séfarade du quartier : Borochov y absorba la musique sacrée fondée sur les gammes arabes et nourrie de cette tradition juive séculaire. Son immersion dans l'héritage jazz new-yorkais au milieu des années 2000 achèvera de le convaincre : "Il faut que je sois vrai. Si Coltrane était inspiré par le fait que son père était prédicateur, il fallait que je fasse la même chose. Lee Morgan a apporté le gospel, l'évangile, et moi j'apporte la musique de la synagogue Séfarade." Après l'excellent album "Boomerang", paru en 2016, encensé par la critique en France et à l'International, Itamar Borochov expose une fois encore ce qu'il sait faire de mieux : invoquer ses talents de mélodiste affirmé et de musicien habité par un esprit supérieur. Si son passé hard bop ressort parfois dans la structure des compositions, ce nouveau voyage proposé par Itamar Borochov (trompette), son frère Avri (contrebasse), Rob Clearfield (piano) et Jay Sawyer (batterie) nous fait pénétrer dans un espace si profond, si dense, que l'on se retrouve aspiré par tous ces appels de la tradition, et cette musique si actuelle. A cette image du Profondément croyant, Borochov projette aussi cette authenticité dans sa recherche du "Divin", jusque dans la musique qu'il propose. Il l'entrevoit partout, dans des décors sacrés comme profanes. Alors quelle est l'histoire d'Itamar Borochov ? Selon lui, "il y a du Divin dans le monde. Et c'est une chose à laquelle il faut aspirer - la perfection est un reflet du Divin. C'est ça le rôle de la virtuosité, après tout. Être là au milieu d'une rue sale et aspirer à la grandeur. Parce que partout où il y a de la grandeur, de Bird à Miles ou à Coltrane, ton expérience est plus intense, ça peut être bouleversant, tu ressens la vie à un niveau plus profond."