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Musique
Cello concertos = concertos pour violoncelle
Edité par Distrart Musique - paru en C 2021
Le motif obstiné qui ouvre le Premier Concerto pour violoncelle forme sa signature sonore. Marc Coppey le joue sans l'appuyer comme font tant d'autres, Lawrence Foster règle un accompagnement vif, sans à coup, subtilement ironique, qu'il transformera en épure dans le Moderato où l'archet du français dira avec une sourde nostalgie l'étrange berceuse. Sommet du Concerto, la grande Cadenza, que Coppey joue en rapsode et où il évoque les accents, le mordant, la fantaisie virtuose de Mstislav Rostropovitch avant que Lawrence Foster n'entraine les danses juives d'un final où l'ironie reparait : cette clarinette qui crie ! Dans une discographie aussi encombrée, et que domine toujours l'enregistrement de Rostropovitch avec Eugene Ormandy, Coppey et Foster apportent un éclairage nouveau qui rapproche l'univers de Chostakovitch de celui de Weinberg. Présent pour Rostropovitch que Marc Coppey évoque dans sa sonorité expressive dès l'intrada de l'oeuvre, faisant sourdre son violoncelle du silence, le Deuxième Concerto est bien moins couru que le premier, même si les violoncellistes d'aujourd'hui n'hésitent plus à le graver en compagnie du Premier. Cette oeuvre au noir, où le tragique peine à se dissimuler dans un grand orchestre chambriste, saisit dès son Largo " nuit et brouillard " : l'archet du soliste émet une vaste lamentation que Marc Coppey se garde bien de surcharger. L'entrée de la petite musique enfantine où le xylophone met son étrange motif est dans cette version un moment saisissant, le violoncelle s'accordant aux couleurs fantasques de la phalange polonaise. Scherzo amer, ironique, précis, final où l'ombre de Mahler parait jusque dans le trepak, Marc Coppey élançant les traits de trompette dans l'ardeur de son splendide Matteo Goffriller, voilà une toute grande version de cette partition que peu auront saisie avec un tel art de la suggestion.