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Musique
The Complete works for cello and piano
Edité par Distrart Musique - paru en P 2025
Le second disque de l'album parle d'un temps heureux que Martinu ne retrouvera pas : les Nocturnes, les Pastorales, les Arabesques, la Suite miniature, la Romance, l'Ariette sont imprégnés par cette fantaisie suractive typique des années parisiennes. Les motifs populaires s'y marient avec l'impertinence des traits, ce que l'archet leste de Vilem Vicek, qui anime son beau violoncelle romantique napolitain signé Lorenzo Ventapane, saisit avec un brio qui n'exclut pas la poésie. Le piano vif de Denis Linnik est au diapason de cette lecture animée, il se fera autrement sombre, et quasi orchestral pour les trois Sonates, surtout les deux premières, enfants troublés du temps de guerre, où Martinu ouvre la porte de sa seconde manière, réflexive, secrète, à la lyrique teintée d'amertume. Un peu de rêve encore dans l'admirable Lento de la Première Sonate, alors que le Largo de la Deuxième est un quasi-kaddish. La Troisième Sonate regardera ailleurs, comme les deux cahiers de Variations tardifs. À jamais loin de son pays natal, Martinu en retrouve l'esprit par les thèmes populaires, les chants et les danses de Moravie ou de Slovaquie, tout un paradis plus renoncé que perdu où s'invite une touche nostalgique que ce beau duo saisit avec mieux que de la poésie, une tendresse qui rend leur somme précieuse dans une discographie relativement abondante mais rarement aussi inspirée. Et si maintenant, fort de ce beau succès, Vilem Vicek osait les Concertos ?