Films, livres numériques, podcasts, conférences... Cinéma en ligne : les séances continuent !
Image extraite de la série Twin Peaks (1990)
Découvrez la suite de nos sélections de ressources en ligne sur le 7ème Art : films, conférences, livres numériques et autres podcasts pour faire patienter tous les cinéphiles jusqu'à la réouverture des cinémas !
Pendant toute la période de confinement, les bibliothécaires vous proposent des ressources à découvrir en ligne autour du 7e Art. Après notre premier épisode, découvrez cette semaine notre sélection de :
- Conférences, débats, masterclass...
- Podcasts
Bon visionnage !
Longs-métrages
Les Diaboliques
De Henri-Georges Clouzot (1955)
Voici un film qui a sans doute beaucoup énervé Alfred Hitchcock. C'est en effet Henri-Georges Clouzot qui a remporté les droits de l'adaptation Celle qui n'était plus de Boileau et Narcejac en lui "grillant la priorité" en quelque sorte. Pour se faire pardonner, ils lui écriront D'entre les morts qui deviendra Vertigo.
En 1955, lors de la sortie en salles des Diaboliques, Clouzot fit diffuser le message suivant aux spectateurs : « Ne soyez pas diaboliques. Ne détruisez pas l’intérêt que pourraient prendre vos amis à ce film. Ne leur racontez pas ce que vous avez vu. » tout en interdisant l'accès aux salles aux retardataires. Et que croyez-vous qu'il arriva en salles en 1960 lors de la sortie du film "Psycho" du très décomplexé Alfred Hitchcock ? Il arriva ça...
Alors, ne comptez pas sur nous pour vous dévoiler l'intrigue des Diaboliques...
Mon Oncle
De Jacques Tati (1958)
Le petit Gérard aime passer du temps avec son oncle, M. Hulot, un personnage rêveur et bohème qui habite un quartier populaire et joyeux de la banlieue parisienne. Ses parents, M. et Mme Arpel, résident quant à eux dans une villa moderne et luxueuse, où ils mènent une existence monotone et aseptisée. Un jour que Gérard rentre d’une énième virée avec son oncle, M. Arpel prend la décision d’éloigner son fils de M. Hulot. Il tente alors de lui trouver un travail dans son usine de plastique, tandis que sa femme lui organise un rendez-vous galant avec l’une de leurs voisines…
Il faut profiter de la restauration de "Mon Oncle", qui est finalement sorti dans sa version américaine inédite en France, pour se le remettre dans l'oeil. Comment dit-on "génial" en anglais ?
Et ne ratez pas ce bel hommage à Jacques Tati avec un montage scènes toutes plus drôles les unes que les autres.
Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère...
De René Allio (1976)
Adaptation de l'ouvrage éponyme de Michel Foucault par René Allio, le film " Moi, Pierre Rivière" interprété principalement par des acteurs non professionnels parlant en patois local est devenu depuis sa sortie en 1976 un film culte. Cette fiction, par sa rigueur naturaliste, est plus proche du documentaire que du traditionnel film de "fait divers". Confrontés au quotidien le plus sordide et réaliste qui soit -, celui des paysans de l'Orne en 1835- et assistant , médusés, à la violence des rapports au sein de la cellule familiale résultant probablement de leur condition d'existence tragique (le froid, la faim, la promiscuité), nous ne pouvons que nous dire : oui c'est aussi ça le rôle du cinéma, monter la brutalité d'une époque sans juger.
Le sang d'un poète
De Jean Cocteau
Pour parler de ce film , il est peut-être préférable de laisser Jean Cocteau s'exprimer un peu sur le sujet : " Quand j'ai fait Le Sang d'un poète, je ne me doutais pas que c'était du cinéma. C'était un moyen pour moi de faire de la poésie plastique, et je n'ai jamais pensé que ce film passerait nulle part".
Financé par le vicomte de Noailles, le film devait au départ être un film d'animation.Cocteau ne maîtrisant pas cette technique, il lui proposa de faire un film "aussi libre qu'un dessin animé" proche du rêve éveillé où les statues et les miroirs ne sont pas ce que l'on croit.
Film d'avant-garde, Le Sang d'un poète deviendra par la suite un classique du cinéma expérimental.
Courts-métrages
The Neighbors' Window
De Marshall Curry (2020)
The Neighbors' Window de Marshall Curry adapté d'une histoire vraie a remporté l'oscar 2020 du meilleur court-métrage.
Si le décorum hitchcockien de Fenêtre sur cour frappe tout d'abord (fêtes endiablées dans l'immeuble en brique voisin, voyeurisme, jumelles), il dépasse rapidement cet écueil pour aborder des sujets plus actuels tels que la tyrannie des apparences, la charge mentale et la peur du vieillissement.Si ce court-métrage est peut-être un peu trop politiquement correct à notre goût,The Neighbors' Window réussit tout de même l'exploit de synthétiser en 20 minutes beaucoup de sujets essentiels en ces temps de confinement.
The Big Shave
De Martin Scorsese (1976)
C'est tout de même curieux cette relation que Martin Scorsese entretient avec les hommes face à leur miroir (Taxi Driver, Raging Bull). Il faudrait qu'un jour un historien du cinéma se penche sur cette question mais on peut certainement dater le début de cette focalisation à ce court-métrage de 1976 où un homme se rase de vraiment très très près sur fond de musique jazzy (autre gimmick scorsesien).
Si ce court-métrage se voulait être une critique de la guerre du Viêt Nam, on peut aussi s'imaginer qu'il s'agit d'un hommage déguisé au Psycho d'Alfred Hitchcock ou à une version parodique des publicités de années 60. Déconseillé aux âmes sensibles.
Conférences, débats, masterclass...
Continental Films : cinéma français sous contrôle allemand
Débat entre Christine Leteux et Bertrand Tavernier le 28 mai 2018 à la Maison Heinrich Heine (Paris)
L'histoire de la Continental Films, société de production de films créée en 1940 par Alfred Greven a récemment fait l'objet de plusieurs publication mais l'ouvrage de Christine Leteux demeure le plus abouti (Meilleur livre français 2017 du syndicat français de la critique de cinéma). De son côté, Bertrand Tavernier a réalisé un film sur le sujet "Laisser-passer" en 2002.
Oui, Le Corbeau de Clouzot a été produit par la Continental mais non , Henri-Georges Clouzot n'était pas un "collabo" et il paya très cher sa participation à la Continental.
Oui, les scénaristes et réalisateurs juifs furent privés de tournage mais certains d'entre eux réussirent encore à travailler grâce à des prête-noms.Jean-Paul Le Chanois étant l'un d'entre eux.
Oui, Fernandel a très vite tourné pour la même société de production et...oui, sa collaboration semble avoir été bien plus "enthousiaste" que la moyenne.
Mais, tourner pour la Continental n'assurait cependant pas la sécurité aux acteurs. En témoigne l'arrestation de l'acteur Harry Baur, mort 2 mois après sa libération de prison des suites des tortures infligées par la gestapo. Entre "collaboration plus ou moins passive" et "résistance plus ou moins affirmée", il est donc toujours utile de recontextualiser et c'est donc en agréable et très érudite compagnie que nous vous invitons à découvrir les coulisses de la production d'une trentaine de films produits par cette société allemande sous l'occupation.
Alice Guy a-t-elle vraiment existé ?
Conférence de Maurice Gianati (4 juin 2010) à la Cinémathèque
En 2011, Martin Scorsese a déclaré lors de la remise du prix célébrant la carrière d'Alice Guy : «Alice Guy était une réalisatrice exceptionnelle, d'une sensibilité rare, au regard incroyablement poétique et à l'instinct formidable. Elle a écrit, dirigé et produit plus de mille films. Pourtant, elle a été oubliée par l'industrie qu'elle a contribué à créer.» On peut donc légitimement se demander pourquoi Maurice Gianati a volontairement décidé d'intituler sa conférence de manière aussi provocante.
Rassurez-vous, Alice Guy a bel et bien existé et personne ne conteste le fait qu'elle fut la première femme metteur en scène au monde ainsi que la première femme à créer une maison de production aux Etat-Unis en 1910 (la Solax). Elle a également été la première femme à la tête d'un studio (la Gaumont) avant son départ aux Etats-Unis. C'est également elle qui aura recruté les réalisateurs Louis Feuillade, Victorin Jasset et Ferdinand Zecca pour la Gaumont.
Les avis divergent uniquement sur la date de production de son premier film de fiction (La fée aux choux) : 1896 c'est-à-dire avant Méliès ou 1902 ? et sur le nombre de films lui ayant été attribués.
Deux théories s'opposent : pour certains (en particulier les chercheurs américains) l'oeuvre d'Alice Guy aurait été escamotée et sous-estimée, son nom aurait été volontairement retiré des registres de la Gaumont, pour d'autres (les chercheurs français), Alice Guy n'aurait réalisé que 250 à 280 films. Comment expliquer une telle discordance ?
En attendant de pouvoir emprunter en bibliothèque le coffret "Les pionnières du cinéma" chez Lobster Films et le DVD consacré à Alice Guy édité par Doriane Films, nous vous invitons à découvrir cette enquête riche en illustrations et découvertes qui fera de vous un incollable des caméras chronophotographiques,du kinétographe et autres phonoscope ou kinora.
La Masterclass de Raymond Depardon
Arte TV (2018)
Le cinéaste Raymond Depardon se livre dans cette Masterclasse animée par Antoine Guillot.
Raymond Depardon est une véritable institution, un "lieu de mémoire" de la photographie française. Depuis les premières photographies prises à Villefranche-sur-Saône, avec un appareil 6X6 de marque Lumière, ce sont soixante années d’images et d’histoires qui ont façonné cet homme au regard tendre et au verbe authentique. Au cours de cette Masterclasse, le photographe évoque ou dévoile certains aspects de son parcours, à travers anecdotes et témoignages, flashs et instantanés.
Quelques fragments de sa terre natale en premier lieu, et la fidélité à ses racines, véritable socle fondateur de sa vie et de son œuvre. Un enracinement qui puise aux sources du monde paysan : humilité, authenticité, et une certaine forme d'insubordination...
La Masterclass d'Arnaud Desplechin
France Culture (2019)
Depuis La Sentinelle en 1992, Arnaud Desplechin a réalisé, en 25 ans, huit longs métrages de fiction et un documentaire L’Aimée. Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) en 1996, la romanesque Esther Kahn en 2000, Dans la compagnie des hommes en 2003, Rois et Reine, en 2004 et 4 ans plus tard Un conte de Noël. On continue avec Jimmy P. (Psychothérapie d'un Indien des plaines) en 2013 et césar du meilleur réalisateur avec Trois souvenirs de ma jeunesse il y a deux ans. Le film d’ouverture de la 70e édition du festival de Cannes Les Fantômes d’Israël.
On y retrouve "L’acteur qu’il aurait inventé", c’est lui qui le dit, Mathieu Amalric, et comme toujours les plus belles actrices du cinéma français : Charlotte Gainsbourg et Marion Cotillard, après la fétiche Emmanuelle Devos, l’éternelle Catherine Deneuve, et les fidèles Marianne Denicourt, et Chiara Mastroianni. Ses personnages s’appellent Paul (Dedalius), Henri, Ismaël, Esther, Nora… Il saute de films en films, comme une réinterprétation permanente… Mais comment fait-il ? On se refait le film ? Quels sont les motivations ? Les secrets de fabrication d’Arnaud Desplechin ?
Podcasts
S comme Douglas Sirk, prince désenchanté du mélodrame
France Culture (2019)
On dit souvent qu'avec Douglas Sirk c'est un peu tout ou rien : soit on adhère, à l'instar de R.M.Fassbinder à son style flamboyant, mélodramatique et haut en couleurs (technicolor), soit on déteste. Alors, qui était Douglas Sirk et quelles sont les origines de son penchant pour le mélodrame? Et si vous on disait que cela est sans doute lié à son histoire personnelle ?
Il était une fois Hans Detlef Sierck né à Hambourg en 1897, metteur en scène talentueux marié en premières noces à une actrice qui adhéra au parti nazi. Le malheureux Detlef remarié à une autre actrice juive fut alors interdit de revoir son fils embrigadé dans les jeunesses hitlériennes. Il décida cependant de rester pour réaliser des films à Berlin dans l'espoir de pouvoir revoir son fils. Car son fils- également prénommé Detlef- devint entre-temps acteur pour le cinéma nazi.
Mais, son mariage avec une femme juive devenait trop dangereux pour lui et, ne réussissant pas à extirper son fils des mains des nazis, il se résolut à fuir l'Allemagne en 1937. Hans Detlef Sierck rebaptisé Douglas Sirk aux Etats-Unis eut du mal à s'intégrer à Hollywood. La communauté allemande qui s'y était réfugiée dès le début de la guerre ne lui pardonna pas d'avoir tourné jusqu'en 1937 en Allemagne mais il réussit peu à peu à se faire un nom et devant enfin un réalisateur renommé et à succès.
Douglas Sirk ne revit jamais son fils et si vous voulez en connaître la raison nous vous invitons à lire "Un père sans enfant" de Denis Rossano (disponible sur le site de la bibliothèque numérique de la Ville de Paris) ou, en attendant de pouvoir emprunter le livre, d'écouter le podcast de France Culture dédié à cet ouvrage et à la carrière de Monsieur Sirk.
M comme Henri Matisse, homo cinematographus
France Culture (2019)
En 1896, 3 artistes décidèrent sans se concerter de filmer un bocal de poisson rouge et de le dessiner. Les deux premiers s'appelaient Auguste et Louis Lumière, le troisième Henri Matisse. Cette coïncidence n'a rien d'étonnant lorsqu'on sait la passion que Matisse entretenait pour le cinéma. Ce n'est pas un hasard non plus si Matisse décida de s'installer en 1919 dans la ville - ô combien cinématographique - de Nice où les figurantes des studios de la Victorine lui servirent de modèles pour ses odalisques.
On ne le sait peut-être pas mais Matisse vénérait le travail de Robert Flaherty et Murnau et leur rencontre en 1930 à Tahiti lors du tournage de Tabou demeurera une parenthèse enchantée au moment où Matisse cherchait à se renouveler. Il en enregistra et conserva des vues qu'il restitua des années plus tard dans ses tableaux.
Ainsi, si Matisse emprunta beaucoup au cinéma, on peut aussi dire qu'il lui a bien rendu ce qu'il lui avait pris. En témoignent les déclarations de Jacques Demy qui dira au sujet des Parapluies de Cherbourg : " C'est un Matisse qui chante" ou d'un Jacques Rivette le reconnaissant comme "le patron de La Nouvelle Vague".
C'est un bien bel hommage que le Musée Matisse de Nice a rendu a cette singulière histoire dans son exposition Cinématisse et le public parisien ne peut que ronger son frein en attendant, peut-être, de la voir un jour dans sa ville.
Bonus pour les amateurs de Flaherty et Murnau.
La Fox et la Propaganda : une histoire secrète de deux studios hollywoodiens
France Culture (2017)
En 1960, lorsque Joseph L. Mankiewicz reprend le tournage de Cléopâtre à la suite de Rouben Mamoulian, la Twentieth Century Fox est au bord de l'implosion. Son fondateur, Darryl F. Zanuck a fui à Paris et s'apprête à produire Le jour le plus long dans le but de détruire la Fox déjà rongée par des rivalités internes.
C'est dans ce contexte, que Joseph L. Mankiewicz doit faire office à la fois de réalisateur, de producteur-manager avec un financement approximatif et de psychothérapeute pour le couple Taylor-Burton alors en pleine crise. Le tournage durera deux ans et Mankiewicz vécut très mal le fait que la durée du film soit raccourcie de 6 à 4 heures et le renia de sa carrière. Pourtant, son Cléopâtre sera sans soute le seul film dans toute l'histoire du cinéma à réussir l'exploit d'être un film à la fois shakespearien et intimiste. Il fut également le plus gros succès du box-office en 1963 et contribua largement au sauvetage de la Twentieth Century Fox. Le reste de l'histoire est à découvrir dans l'ouvrage d'Olivier Rajchman : Hollywood ne répond plus (empruntable à la bibliothèque du cinéma lors de sa réouverture).
Plus proche de nous, la Propaganda Films, eut elle moins de chance. A l'origine, ce mini-studio hollywoodien crée en 1983 par la "génération MTV" produisait des clips et publicités puis se lança dans la production de films ; le réalisateur David Fincher y fit ses premiers pas en tant que réalisateur. L'esthétique Propaganda était assez expérimentale et un peu vulgaire dans son approche publicitaire et clinquante mais elle fut d'un apport considérable dans la pop culture des années 90 puisqu'elle finança les deux premières saisons de la sérieTwin Peaks ainsi que le Sailor et Lula du même David Lynch (Palme d'or à Cannes en1990).
Alors, comment et pourquoi ce jeune studio hollywoodien a-t-il échoué? C'est ce que vous découvrirez en écoutant ce podcast ou en lisant Génération Propaganda de Benoît Marchisio empruntable sur le site de la bibliothèque numérique de la Ville de Paris.
L'histoire secrète de la UFA
France Culture (2018)
Fondée en 1917 à la demande de l'armée allemande à des fins de propagande et pour contrer les studios hollywoodiens , la UFA- mise sous contrôle du parti nazi dès 1933 puis sous surveillance soviétique en 1945- a longtemps souffert de son image. Et pourtant, le catalogue de la UFA mérite une relecture attentive et témoigne de l'inventivité créative des réalisateurs allemands de cet "âge d'or du cinéma".
Si, ans les années 20 certains films de la UFA entrèrent en résonance avec la montée de l'extrême droite, le cinéma de la République de Weimar constitua également un témoignage du quotidien des travailleurs, ouvriers ou des soldats démobilisés. Ainsi, même si certains de ces films furent censurés, certains réalisateurs tentèrent bien de témoigner de l'expérience traumatique de la guerre de 14-18.
Les films de la République de Weimar avaient des qualités certaines, ils furent très populaires et se vendirent très bien à l'international. Les studios hollywoodiens ne s'y trompèrent pas en recrutant très vite les réalisateurs Ernst Lubitsch (dès 1922), Friedrich Wilhelm Murnau (dès 1926), Billy Wilder ou des actrices (Marlène Dietrich en 1930). A partir de 1933, certains réalisateurs et acteurs tentèrent de s'accommoder de la situation sans se compromettre (exemples: Douglas Sirk, Fritz Lang, Peter Lorre) avant de jeter l'éponge et de fuir à leur tour au Etat-Unis tandis que d'autres se compromirent définitivement avec le régime nazi (Veit Harlan).
Dissoute en 1945, la UFA fut rachetée en 1965 par le groupe Bertelsmann et se consacre depuis à la production de séries télévisées aux Etats-Unis.
Livres numériques
Le silence de Sandy Allen
d'Isabelle Marrier
A 10 ans, Sandy Allen mesurait déjà 1,87 mètres. "Monstre", "Bête de foire" c'est grâce à son rôle dans le Casanova de Federico Fellini que Sandy Allen deviendra une figure mythologique du cinéma et parviendra enfin à surmonter sa tristesse et à se sentir enfin belle. Si, à la suite de ce tournage , elle réussit enfin à mieux soutenir les regards désobligeants, elle termina sa vie seule et le mérite du lumineux roman d'Isabelle Marrier est de lui avoir enfin donné la parole.
Un homme cruel
de Gilles Jacob
Première star nippo-américaine du cinéma muet hollywoodien, Sessue Hayakawa fut un temps aussi célèbre que Douglas Fairbanks et Charlie Chaplin. Si le film Forfaiture de Cecil B fit de lui une star en 1915, il l'enferma dans le rôle stéréotypé du "japonais fourbe et cruel", dont il ne réussit jamais complètement à s'extraire. Chassé des Etats-Unis dans les années comme nombre de ses compatriotes japonais ,il trouva refuge en France où il tourna alors avec Marcel L'Herbier et Max Ophüls. Engagé dans la résistance à Paris, il rejoignit les Etats-Unis en 1949 à la demande d'Humphrey Bogart. Après avoir incarné en 1957 le rôle du terrifiant colonel Saïto dans Le Pont de la rivière Kwaï , il se retira au Japon dans un monastère bouddhiste.
Les biopics filmés étant à la mode depuis quelques années, on se demande bien comment il est encore possible qu'aucun réalisateur ne se soit penché sur l'itinéraire hors-norme de Sessue Hayakawa et il faut donc saluer l'initiative de Gilles Jacob qui lui a rendu dans cette biographie romancée un hommage particulièrement remarquable et touchant.
La vie que tu t'étais imaginée
de Nelly Allard
Elissa Landi, célèbre actrice hollywoodienne dans les années 30 (elle incarna le rôle de Mercia dans le péplum de Cecil B. DeMille, Le Signe de la croix en 1932) était-elle la petite-fille de l'impératrice Elisabeth d'Autriche ? On ne pas va vous répondre maintenant parce qu'on voudrait vraiment que vous lisiez ce livre jusqu'à la fin. Nelly Allard a enquêté plus de 30 ans sur" la fille cachée de Sissi" et nous livre ici le fascinant compte rendu de ses recherches en même temps qu'un très émouvant autoportrait.
Spoiler : vous y apprendrez aussi où habite actuellement Steven Spielberg et l'histoire de cette maison pas tout à fait comme les autres. On vous souhaite une bonne lecture et , a priori, nous doutons que vous ayez ensuite envie de revoir la série des Sissi d'Ernst Marischka mais, après tout, pourquoi pas ?
L'année des volcans
de François-Guillaume Lorrain
C'est en 1948, qu'Ingrid Bergman écrit à Roberto Rosselini : "Si vous avez besoin d’une actrice suédoise qui parle très bien l’anglais, qui n’a pas oublié son allemand, qui n’est pas très compréhensible en français et qui, en italien, ne sait dire que ti amo, je suis prête à venir faire un film avec vous". Il lui offrira le rôle principal de Stromboli et déclenchera alors la fureur de sa compagne Anna Magnani.
Ingrid Bergman choqua l'Amérique en quittant fille et mari pour entamer une liaison avec Rosselini. Pour se venger de cet affront, Anna Magnani accepta de tourner sur l'île voisine de Stromboli le film de William Dieterle Vulcano. Depuis, Stromboli, film austère et aride est devenu un classique du cinéma néoréaliste et c'est avec grand talent que François-Guillaume Lorrain nous raconte cette histoire....volcanique.
Notre désir est sans remède
Mathieu Larnaudie
Redécouverte dans les années 80 grâce au film Frances puis célébrée dans une chanson de Nirvana, le destin de l'actrice Frances Farmer ressemble à un conte de fée détraqué, une histoire tragique que seul un scénariste hollywoodien aurait pu imaginer. Rien n'a réussi à apaiser Frances Farmer : ni l'écriture, ni le théâtre, ni le cinéma, ni la célébrité, ni les électrochocs ni...la lobotomie. Et pourtant, revenue de tout , elle est tout de même parvenue à retrouver les plateaux de télévision à la fin des années 50 et son parcours est une leçon de vie pour les moins résilients d'entre nous. Avec Notre désir désir est sans remède, Mathieu Larnaudie signe à la fois un brillant portrait d'une femme libre ainsi que celui d'une Amérique névrosée.