Sélection streaming Le documentaire musical s'expose sur le web
Découvrez une belle sélection de documentaires musicaux à visionner gratuitement en ligne.
Malgré une production foisonnante aux formes variées, le documentaire musical souffre d’une distribution trop confidentielle. Peu édités en DVD en dehors des succès en salle dédiés à Amy Winehouse ou Rodriguez, ces films sont surtout visibles en festival – en France le F.A.M.E. à Paris et Musical Ecran à Bordeaux – et en VOD.
En parallèle de ces canaux de diffusion existent des documentaires et reportages en streaming libre complétant ce paysage audiovisuel – et l’offre proposée en bibliothèque.
Tour d’horizon des ressources en ligne disponibles pour tous :
1) Paul Anka, Lonely Boy (Wolf Koenig et Roman Kroitor, 1962)
Œuvre classique du cinéma-vérité des années 60, sorti quelques années avant le Don’t look back de D.A. Pennebaker, Lonely Boy donne à voir la fabrication des idoles et le phénomène pop en suivant la nouvelle star Paul Anka présenté en figure adulée, solitaire et tragique.
L’Office National du Film du Canada propose également deux autres portraits par les mêmes réalisateurs : Glenn Gould (1960) et Igor Stravinski (1965). On y retrouve aussi une rencontre avec Félix Leclerc par Claude Jutra, et un film sur Leonard Cohen déjà poète et pas tout à fait chanteur.
2) Un jour peut-être (Romain Quirot, Antoine Jaunin et François Recordier, 2013)
Cette “autre histoire du rap français” retrace le parcours des acteurs du rap alternatif - par ses thématiques et ses productions - de la fin des années 90 à celle de la décennie suivante. Devant son nom à une mixtape de 1999 réunissant La Caution et TTC, le film invite également James Delleck, Grems, Gérard Baste (Svinkels) et Fuzati à évoquer cette période. La sortie DVD ayant été empêchée par un désaccord entre ce dernier et les réalisateurs, le documentaire est depuis visible en ligne et permet de redécouvrir une scène hétéroclite n’ayant jamais obtenu le succès escompté, quelques années avant celui d’Orelsan et de 1995.
3) Le bon coin Forever (François-Xavier Richard, 2016)
Réalisé à l’initiation de la salle de concert Le Confort moderne de Poitiers, le court-métrage suit le musicien Emile Sornin (du projet pop baroque Forever Pavot) dans un voyage en Poitou-Charentes à la rencontre de particuliers vendant des instruments insolites sur Le Bon Coin. Cymbalum, violon fabriqué maison, scie musicale, épinette, tuyau d’arrosage aménagé ou orgue électrique, ces instruments font chacun l’objet de courtes improvisations enregistrées in situ, réunies par la suite sur un disque publié chez Born Bad.
4) Sous le donjon de Manu le Malin (Mario Raulin, 2017)
Depuis vingt ans, Christophe Lévêque, propriétaire du château de Keriolet à Concarneau, accueille Manu Le Malin et l’équipe du festival Astropolis pour des soirées héritées des raves. C’est dans cette demeure néo-gothique que le collectif de journalistes et vidéastes Sourdoreille a choisi de réunir le plus fameux représentant du hardcore français et ceux qui l’ont cotoyé, de Jeff Mills à Laurent Garnier, pour retracer ses vingt ans d’activisme électronique.
5)Violon populaire en massif central (2018)
Produit par le Centre Régional des Musiques Traditionnelles en Limousin, ce webdocumentaire interactif propose une découverte de la tradition musicale des violoneux de Corrèze, Puy de Dôme, Cantal et Haute-Loire. Un imposant travail de mise en commun d’interviews, d’archives photographiques, vidéo et musicales, traçant le lien entre le collectage du mouvement folk revivaliste des années 70-80 et les artistes actuels faisant vivre cette musique (Sourdure, Maralha ou Tsapluzaïres).
6) Planet Malek (Paloma Colombe, 2019)
Après la publication d’une compilation dédiée à Ahmed Malek, le label allemand Habibi Funk a produit ce court documentaire partant sur les traces du “Morricone d’Alger”. La documentariste et digger franco-algérienne Paloma Colombe, croisant témoignages de ses proches et images d’archives, offre une rencontre nostalgique avec le multi instrumentiste et compositeur ayant défini le son du cinéma algérien des années 70-80.
7) Inouï, Musique du monde de Nanterre (2017)
Ce webdocumentaire est le fruit du travail des étudiants en ethnomusicologie et anthropologie de la danse de l’université Paris Nanterre, au sein du programme de recherche-action “Le patrimoine musical des nanterriens”.
Il réunit des ressources collectées sur le territoire de la ville, field recordings, interviews, et captations live. Un archivage de différents répertoires, ayant pour fil rouge cinq rencontres avec des musiciens originaires de Madagascar, La Réunion, Guinée, Indonésie et Algérie.
8) Collection Petites Planètes (Vincent Moon et Priscilla Telmon, 2009-2014)
Géorgie, Pérou, Brésil, Arménie, Azerbaïdjan, Russie, Australie, Ethiopie, Philippines, Indonésie, Colombie, Turquie, Sardaigne, Islande, Egypte… Les voyages réalisés par le réalisateur Vincent Moon (créateur de la Blogothèque) et l’exploratrice Priscilla Telmon les ont menés à rassembler captations sonores et vidéos d’une multitude de patrimoines musicaux. Tous ces courts métrages sont visibles en ligne, ainsi que leur plus récente collection de films réunis dans le projet Hibridos, base d’un documentaire sur le sacré et la musique au Brésil.
9) We Speak Hip Hop (Vina Hiridjee et David Boisseaux-Chical, 2019)
Tournée sur dix ans, cette série de 28 courts métrages part à la rencontre d’artistes hip hop d’Asie, d’Afrique, d’Europe et du Moyen-Orient, qui, selon ses réalisateurs, incarnent les valeurs originelles de la Zulu Nation d’Afrika Bambaataa. L’occasion de découvrir des scènes rap méconnues en France. Peace, love, unity, and having fun!
10) Strip-tease : Decibel et tais toi (Philippe Cornet, 1990)
Le site de la Sonuma, archives audiovisuelles belges, détient entre autres pépites celles de l’émission Strip Tease, dont plusieurs délectables mini-documentaires ayant trait à la musique de près ou de loin, principalement entre Bruxelles et Namur.
“Monseigneur qui nous assistez, faites que même ceux qui ne sont pas forts pour lire le solfège puissent avec la grâce mémoriser facilement, la mélodie que nous allons apprendre aujourd’hui, nous assister dès à présent jusqu’à la fin de notre répétition”. Citation quelque peu mystique extraite de ce Decibel et tais toi dédié à un lieu emblématique de la musique alternative bruxelloise, décrit en ces mots:
“C'est une ancienne usine, perdue près du canal, à Bruxelles. On n'y fabrique plus rien, plus que du vent, rien que de la musique. Rappers fous, princes du hard rock, rois du heavy metal et babacools réchappés des sixties, chacun a son studio pour créer, à l'abri des oreilles sensibles, la musique qu'il aime.”
Autres propositions musicales "Strip-Tease:
Kili Watch 20 ans après : Vous souvenez-vous de "Kili-Watch" qui fit twister toute la Belgique dans les années 60 ? 25 ans plus tard, les "Cousins" remettent ça. Nostalgie, nostalgie...
Un navre de paix : Dans une Wallonie durement touchée par la crise jaillit parfois une étincelle. Esmeralda, par exemple : elle a 9 ans et elle est jolie comme un coeur. Si on peut déjà la voir en robe de strass dans l'antichambre du showbizz, c'est qu'elle est cornaquée par un pro, Burt Blanca, ex rocker reconverti dans la production et les cours de chant. Et de diction...
Mickael et Jackson : Voici deux jeunes frères d'origine pakistanaise, Mike et Jimmy. Ils sont honnêtes, ils sont polis, ils sont gentils, ce sont de bons musulmans et ils sont des sosies de Michael Jackson, pour qui ils vouent une véritable passion...
Eddy le Magnifique : Les francophones belges, toujours un peu incultes, ne connaissent pas le Tino Rossi flamand. Strip-Tease comble cette fâcheuse lacune et vous présente Eddy Wally.
Dancing Palace : A Malonne, près de Namur, c'est la fête au village. Rencontre avec le "shérif", noceur impénitent, qui traverse la fête en titubant, soulard et rigolard.
Mama Lotti goes classic : L'Italie a Pavarotti, la Grèce eut la Callas, la Flandre... Pardon, la Belgique a Helmut Lotti. De lui, on a tout vu, tout su, tout entendu. Mais même les grands hommes ont une maman. Et Strip-tease l'a rencontrée...
Divertimento : Le joyeux Orchestre symphonique de France dirigé par son pétillant chef, Laurent Petitgirard.
Chansons de geste : Ecriture et battles à la Maison de quartier des Aunettes d’Evry.
11) Arte : Total Records
Arte est aujourd’hui un diffuseur important de documentaires musicaux (récemment sur Kate Bush, Radiohead, Diana Ross ou la Hi Energy) qui restent généralement disponibles pendant deux mois sur la plateforme de la chaîne.
En dehors de ces films à la durée de visionnage limitée, on y trouve des collections de formats courts disponibles pendant plusieurs années, comme cette série dédiée à l’histoire de célèbres pochettes de disques.
A découvrir également, une collection célébrant la culture hip hop sous toutes ses formes, avec notamment les séries Lost in Traplanta, voyage dans la ville d’Outkast devenue capitale de la trap, et Paris 8, la fac hip hop, retraçant la brève transformation de la faculté de Saint Denis en laboratoire ouvert aux rappeurs et graffeurs de 1989 à 1992.
12) Noisey: Under The Influence - 2Tone Ska
Noisey, branche de Vice Magazine, explore l’actualité musicale internationale en vidéo. Cet épisode de la série Under The influence, présentant l’histoire d’un mouvement musical et ses héritiers, explore la rencontre du ska et du punk opérée en Angleterre par les Specials, The Selecter et Madness dès la fin des années 70.
La chaîne présente également un historique du krautrock et du hardcore new-yorkais, des séries dédiées aux scènes d’Atlanta et de Chicago, et quelques “specials” en long format: l’enregistrement de l’album collaboratif de Cheveu et Group Doueh, une histoire du black metal français, ou un aperçu de la scène rap de Birmingham.
13) Dossiers de l’INA : Georges Delerue
Si la plupart des documents de l’INA sont en accès payant, les courtes vidéos mises en accès libres font l’objet de dossiers thématiques.
Celui sur Georges Delerue permet de découvrir des courts reportages et interviews du compositeur phare de la Nouvelle Vague.
Parmi les dizaines de sujets musicaux abordés, on retrouve notamment:
Jazz : les grands clubs parisiens
Eddy Mitchell : une séance de plus
Les greniers de la mémoire : Xenakis
Sweet sixties : Égéries des yéyés
La masterclass de Leonard Bernstein
14) Philharmonie de Paris : Cent ans de mémoire du jazz (Claude Fléouter, 1999)
L’abonnement aux bibliothèques de la Ville de Paris permet d’accéder à toutes les ressources en ligne de la Philharmonie : concerts vidéos, guides d’écoutes, dossiers pédagogiques… et des documentaires parmi lesquels cette histoire du jazz en 4 parties, du gospel au jazz-funk.
Et bien d’autres films et séries non disponibles en DVD:
La grande aventure de la musique noire
Musiques noires en Afrique du Sud
15) Sélection anglophone
(John Cohen, 1969)
Folkstreams s’attache depuis 20 ans à préserver et diffuser des documentaires sur la culture et le patrimoine artistique américains.
Ce film du musicologue John Cohen le voit retourner en Caroline du Nord, sur les lieux du collectage par Cecil Sharp d’anciennes ballades anglaises en 1900. Le réalisateur fait la rencontre de Dillard Chandler, un de leurs derniers interprètes…
A noter également, la série American Patchwork d’Alan Lomax, tournée dans le sud du pays entre 1978 et 1985 : The Land Where the Blues Began, Jazz Parades: Feet Don't Fail Me Now, Cajun Country, Appalachian Journey, Dreams and Songs of the Noble Old.
(Elaine Shepherd, 2005)
Mark E Smith, Jack White, les Undertones, Ron Wood ou Michael Palin commentent la découverte des 45 tours préférés de John Peel, tout en évoquant la vie et la carrière du plus célèbre des DJ radio anglais.
(Edward O. Bland, 1959)
Précurseur du cinéma indépendant afro-américain, le documentaire d’Ed Bland présente une histoire politique du jazz réunissant des dialogues entre amateurs noirs et blancs, scènes d’archives des quartiers afro-américains de Chicago, et performances de Sun Ra.
Brian Eno, The man who fell to earth
(Ed Haynes, 2012)
Documentaire centré sur la période 1971-1977, de Roxy Music aux débuts de l’ambient.
Mini-documentaire en 5 parties revenant sur la genèse des albums du groupe, de The Clash à Combat Rock.
Superstar: the Karen Carpenter story
(Todd Haynes, 1987)
Ce court documentaire évoque - en poupées Barbie - la vie tragique de la chanteuse des Carpenters. Interdit de diffusion par sa famille dès 1990, le film fait depuis l’objet continuel de bootlegs et s’est fait une place de choix dans l’histoire du biopic et du cinéma expérimental.
(2018)
Pour les 70 ans de l’arrivée du Windrush, le site Boiler Room - par ailleurs diffuseur de captations de DJ Sets - a produit cette série en 4 épisodes explorant l’impact de la migration caribéenne sur la musique et la culture britanniques.
(Ariel Tagar, 2014)
Le film suit les producteurs israéliens Kalbata (Ariel Tagar) et Mixmonster (Uri Wertheim) dans leur voyage à Kingston à la rencontre des gloires passées du rub-a-dub, prémice à l’enregistrement de leur album collaboratif.
(Lander Lenaerts, 2011)
Retour sur la popcorn des années 70 - version belge et ralentie de la Northern soul. Sur les lieux et avec les DJ qui ont animé cet engouement pour la danse et les 45 tours nostalgiques : Motown, tangos, Broadway, girl groups ou pop italienne...
Fantastic man - a film about William Onyeabor
(Jake Sumner, 2013)
A la recherche de la vie et de l’œuvre du roi nigérien des synthés, disparu en 2017.
(Maren Sexto, Holger Wick, 2008)
L’arrivée de la techno en Allemagne au début des années 90.
De la même manière que l’Ina, les archives télévisées britanniques permettent le visionnage gratuit de courts reportages, certains réunis en playlist thématiques. Ici, le jazz, ou encore Elvis, Johnny Hallyday, et les danses du temps passé.
(Jeff Krulik, John Heyn, 1986)
Un classique du heavy metal et de la VHS : des fans de Judas Priest attendent avec bières et amour le concert de leurs héros, sur un parking d’une salle du Maryland.
Live at the Necropolis: Lords of Synth
(Nick Corirossi, Charles Ingram, 2016)
Un mockumentary tout en finesse de la chaîne Adult Swim : Bataille sonique pour le titre de “Lord of synth” au passage de la comète de Halley entre Morgio Zoroger, Carla Wendos, et Xangelix...
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Par Stéphanie P., médiathèque Françoise Sagan
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