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Musique
Clarinet trios = Trios pour clarinette
Edité par Distrart Musique - paru en C 2020
Au coeur du " Gassenhauer " du trio Origo, il y a la question des attributs (des tics ?) qui rendent une interprétation classique " historiquement informée "... Staccato, notes écourtées, dynamique étendue, contrastes renforcés ? Origo ne choisit pas, il prend le tout ! A mon sens, le problème est qu'il confine ainsi au dogmatisme plutôt qu'à la recherche de la musicalité : l'opus 11 explose littéralement sous ce traitement, sa partition (pardon pour le néologisme bien connu des photographes) comme " photoshoppée ". C'est une expérience intéressante, d'autant qu'Origo a une longue familiarité avec l'oeuvre : il ne s'agit donc pas d'une erreur mais bien d'un manifeste. Du coup il vaut mieux éviter la comparaison avec les grandes références (ah, mes chers Ax/Yo Yo Ma/Stolzman !). L'arrangement du septuor op. 20 en trio op. 38 supporte mille fois mieux le traitement : si le jeu de l'ensemble repose sur les mêmes bases tout semble un peu moins " too much " : le résultat est une réjouissante version, un peu déjantée avec des pointes d'iconoclasme... comme si les musiciens voulaient venger Beethoven par procuration du succès de cette oeuvre qu'il disait détester : un régal. Je reste partagé, mais je reviendrai sans aucun doute à cet op. 38 là, sur de magnifiques instruments.