Musique

Assaggi per violino solo

Johan Helmich Roman (1694-1758). Compositeur

Fabio Biondi, interprète

Edité par Musicast - L'Autre Prod - paru en C 2024

Les Assaggi de Johan Helmich Roman (1694-1758) demeurent l'un des ensembles les plus passionnants du répertoire pour violon seul des XVIIe et XVIIIe siècles, et aussi l'un des plus oubliés. Fabio Biondi nous invite à la redécouverte de sept d'entre eux. Un extraordinaire melting-pot des multiples esthétiques en vogue en Europe au début du XVIIIe siècle. A travers cet enregistrement enthousiasmant, le violoniste Fabio Biondi poursuit son exploration du répertoire pour violon seul des XVIIe et XVIIIe siècles. Deux années après son intégrale des Sonates et partitas de Jean Sébastien Bach (V 5467), il aborde ici un continent totalement méconnu, les Assaggi du compositeur suédois Johan Helmich Roman (1694-1758). En son temps, Roman est une personnalité importante du violon. Sa carrière le mène aux quatre coins de l'Europe, ce qui lui permet de rencontrer nombre de personnalités incontournables de la scène musicale germanique et méridionale, autant ses collègues compositeurs que de fameux interprètes, notamment lorsqu'il est en Italie où il fréquente Tartini. Il a joué aussi avec Haendel. A Dresde, il rencontre Pisendel, qui éblouit alors tout le monde. A Hambourg, il rencontre probablement Telemann, dont il étudie en profondeur les Fantaisies pour violon seul, versant secret et très inventif de l'oeuvre du grand maître de l'Allemagne du Nord baroque. Toutes ces rencontres nourrissent durablement le style de Johan Helmich Roman, autre synthèse notable des goûts réunis. Si la structure très polyphonique des Assaggi rappelle naturellement les origines saxonnes du suédois (BeRI 314), si leur caractère d'"études" évoque volontiers Les vingt-quatre fantaisies de Telemann (des oeuvres aussi bien à destination des musiciens professionnels que des grands amateurs) comme dans le dernier mouvement du BeRI 310, les harmonies comme les courbes mélodiques des pages de Roman, subtiles et teintées d'italianité, se souviennent clairement des opus contrastés de Tartini (2è partie du BeRI 320 par exemple, ou encore l'Andante du BeRI 324). D'une durée dépassant rarement les douze minutes, les Assaggi offrent ainsi un fascinant melting-pot des multiples esthétiques en vogue en Europe au début du XVIIIe siècle : Fabio Biondi défend ce territoire peu prisé du baroque tardif européen avec une générosité insatiable et un sens des phrasés très éloquent.

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