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Musique
String quartet n° 15 in G major D 887. String quartet n° 8 in B flat major D112
Edité par Hypérion - paru en P 2024
Plus de dix ans pour revenir à Schubert ! Le temps, après un Quintette à deux violoncelles orchestral, après une "Jeune fille et la mort" si étrange, d'apprivoiser les abimes du Quinzième Quatuor. Les quatre archets semblent toujours au bord d'un gouffre dans leur lecture dont les suspensions lunaires rendent la syntaxe de Schubert si moderne. La pure beauté des timbres, l'opulence jusque dans le dolce, les phrasés à la limite du silence, les hallucinations retenues, précises voudrais-je écrire, transfigurent cet univers où tant ce seront engagés avec furia. Pas les Takacs, tout est pensé, pesé, et soudain ce Quatuor devient, par-delà même sa stature symphonique, un monde qui n'aura son égal qu'en "Winterreise". Un "Leiermann" esseulé y distille ses pizzicato, toute une lyrique de l'abandon parcourt les deux premiers mouvements, et jusque pour l'Allegro final, dont le souffle semble comme bridé, le sentiment de la mort ne desserrera pas son emprise. Merveille, le bien moins couru 8e Quatuor chante dans une plénitude de tendresse, dans des élans encore très Sturm und drang, plus entendus depuis les Melos, c'est dire. Faudra-t-il encore attendre dix ans ? (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé).